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Le système de santé suisse sous tension: un difficile équilibre entre soins et finances

Les hôpitaux suisses dans le rouge. [Keystone - Martin Ruetschi]
Les hôpitaux suisses dans le rouge. - [Keystone - Martin Ruetschi]
De nombreux établissements hospitaliers suisses enregistrent de lourdes pertes financières, ont besoin de millions de francs d'aide et envisagent de réduire leurs services. Mais l'austérité est-elle vraiment la bonne stratégie à suivre quand il s'agit de santé? Débattez de la question avec "dialogue", une offre de la SSR.

La plupart des hôpitaux suisses sont en difficulté financière et enregistrent des pertes. Un problème qui dure depuis des années et qui a empiré lors de la pandémie de coronavirus.

Plus récemment, la situation n'a fait que de s'aggraver, car les hôpitaux ne peuvent pas adapter leurs tarifs à l'inflation.

En conséquence, certains établissements ont fermé leurs portes, d'autres ont eu besoin d'aides publiques se chiffrant en millions. Et les réductions de personnel deviennent monnaie courante.


Des millions pour l'hôpital cantonal de Fribourg

C'est le cas de l'hôpital cantonal de Fribourg, déficitaire depuis 2016 et dont la dette cumulée s'élève à plus de 60 millions de francs. L'hôpital a entamé une "restructuration", mais le canton devra encore apporter son soutien financier, comme l'explique SRF.

Le Parlement cantonal a donné son feu vert à un cautionnement de plus de 100 millions de francs et à un prêt de 70 millions de francs pour les investissements les plus urgents, mais ce sont les citoyens, appelés à se prononcer le 9 juin prochain, qui auront le dernier mot.


Les soins intensifs pédiatriques restent à Coire

L'unité de soins intensifs pédiatriques et de néonatologie de Coire risquait de fermer ses portes. Une éventualité qui a provoqué une mobilisation populaire, avec plus de 30'000 signatures récoltées pour le maintien du service à l'hôpital cantonal des Grisons.

L'organe de décision en matière de médecine hautement spécialisée, souligne RTR, a finalement décidé de conserver le service, considéré comme important non seulement pour le canton, mais aussi pour l'ensemble du réseau national de soins pédiatriques.

Des prix difficiles à expliquer

Dans ce contexte de difficultés financières, le cas de la vente de pacemakers, dont le prix peut varier de 10'000 francs d'un canton à l'autre, a fait débat au Tessin et ailleurs, ouvrant un débat sur le marché des dispositifs médiaux.

Un cas, note RSI, qui met en évidence le système très opaque de ce marché. Une opacité contre laquelle le monde politique s'est presque unanimement insurgé.


La désillusion des jeunes médecins

Un autre problème se profile à l'horizon pour le système de santé suisse : un tiers des étudiants en médecine veulent quitter la profession après leur première expérience pratique en raison des conditions de travail, comme le rapporte la RTS.

>> Lire à ce sujet : Heures supplémentaires, manque de contact humain: les conditions de travail dégoûtent les jeunes médecins

Le manque de contacts humains, les longues heures supplémentaires et le temps passé à des tâches administratives au lieu de s'occuper des patients sapent souvent l'enthousiasme.

>> Ecouter l'interview du conseiller d'Etat neuchâtelois Laurent Kurth dans Forum :

Deux membres du personnel médical du Réseau hôspitalier neuchâtelois RHNE. [Keystone - Laurent Gillieron]Keystone - Laurent Gillieron
La formation de la jeune relève en médecine est-elle un échec? interview de Laurent Kurth / Forum / 7 min. / le 6 février 2024

A la recherche de personnel à l'étranger

La Suisse présente également l'une des plus fortes densités de personnel soignant par rapport à la population, soit environ le double de la moyenne des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).


Dans le même temps, les hôpitaux doivent faire face à une pénurie de personnel qualifié, ce qui les pousse souvent à se tourner vers l'étranger. Comme le souligne un rapport approfondi de swissinfo.ch, une double offensive est en cours pour remédier à la situation : renforcer la formation et améliorer les conditions de travail. Cependant, il faudra du temps pour que ces mesures portent leurs fruits, alors que les coûts des soins de santé restent une préoccupation majeure pour les résidents suisses.


Simone Fassora (RSI), Julien Furrer (RTS)

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