Valérie D'Acremont: "Ce dernier effort pour la vaccination vaut la peine, mais n'oublions pas les autres problèmes de santé publique"

Alors que le Conseil fédéral a présenté ce mercredi son plan pour booster la vaccination contre le Covid-19, via une semaine d'actions dans tout le pays, l'infectiologue Valérie D'Acremont estime qu'un "dernier effort" mérite d'être poursuivi.

"On y est presque, ce dernier effort vaut vraiment la peine. Il faut qu'on fasse notre maximum, aussi bien du côté de la population que des autorités pour augmenter le taux de personnes vaccinées", indique-t-elle dans le 19h30.

Selon la médecin d'Unisanté à Lausanne, la Suisse ne risque plus de vague de décès, mais une saturation des hôpitaux est toujours possible.

"Nous vivons une cinquième vague, comme un peu partout en Europe, mise à part les pays qui sont très bien vaccinés", relève Valérie D'Acremont.

"A mon avis, il faut faire un choix. Soit on continue avec une vision purement biomédicale, en visant le risque zéro et aucun cas d'infection. Soit on adopte une vision beaucoup plus intégrée, en se rappelant qu'on a plein d'autres problèmes de santé publique, en particulier liés au climat, comme la pollution. Il y a beaucoup de choses dont on doit s'occuper. Peut-être que maintenant il faut aussi mettre notre énergie sur les autres problèmes", ajoute la spécialiste.

>> L'interview de Valérie D'Acremont dans le 19h30 :

Le Conseil fédéral a présenté mercredi les détails de sa semaine spéciale prévue le 8 novembre prochain, ayant pour but d'inciter à la vaccination contre le Covid-19. Invité dans Forum, le président de la Confédération Guy Parmelin a tenu à rappeler l'importance de la vaccination pour endiguer la pandémie.

"Nous souhaitons faire cet effort dans l'intérêt général" de la population, a-t-il déclaré, en soulignant que l'objectif restait d'éviter une surcharge dans le secteur hospitalier. "Nous faisons un effort supplémentaire qui pourrait être décisif dans la maîtrise de la pandémie. Si nous arrivons à relever ce taux de vaccination, nous aurons un hiver beaucoup plus calme", a affirmé Guy Parmelin.

Le président de la Confédération n'a pas avancé d'objectif chiffré, mais il assure qu'il est encore possible de convaincre une partie de la population à se faire vacciner. "Nous devons encore tenter un pas qui pourrait nous permettre, dès l'année prochaine, de retrouver une certaine liberté."

>> L'interview de Guy Parmelin dans Forum :

Les centres de tests Covid de Medica Care dans le canton de Berne, dont celui de Bienne, ont pu rouvrir mercredi soir après une fermeture temporaire ordonnée le même jour par les autorités. Les responsables sont parvenus à remplir dans l'après-midi les exigences applicables à l'exploitation de ces centres, qui faisaient défaut.

L'état-major spécial coronavirus de la Direction de la santé et de l'intégration avait ordonné mercredi dans un premier temps la fermeture de ces centres Medica Care à Berne, Bienne, Langnau et Thoune. Les responsables de cette société médicale avaient bénéficié de prolongations des délais à plusieurs reprises pour répondre aux exigences, en vain.

C'est désormais chose faite et le canton de Berne a autorisé la réouverture mercredi dès 18h00. Mis en service en juillet, les centres de Medica Care proposent des tests rapides antigènes pour 20 francs.

A la fin de la deuxième année de pandémie, le secteur culturel est très loin d'une normalisation, deux tiers de ses acteurs restant tributaires d'une aide, constate un sondage réalisé pour la Taskforce Culture. Celle-ci appelle le Parlement à prolonger les mesures de soutien jusqu'à la fin 2022.

Les résultats du sondage réalisé par le bureau de recherche Ecoplan montrent l’importance du dispositif mis en place par la Confédération et les cantons, indique mercredi la Taskforce Culture. Ainsi en 2020, les aides ont représenté pour les acteurs du milieu culturel interrogés presque un tiers de leurs revenus. En 2021, elles équivalaient encore à plus d’un quart.

En 2020, deux tiers des personnes participant au sondage ont gagné moins de 80% de leur revenu de l’année précédente en tenant compte des aides. La part des travailleurs culturels avec un revenu annuel de moins de 40’000 francs est passée de 46% en 2019 à 61% en 2020, et 57% en 2021.

Les personnes guéries auront un accès facilité au pass sanitaire sur le sol national. Le Conseil fédéral a décidé mercredi d'introduire un "certificat Covid suisse".

La validité du certificat sera prolongée de six à douze mois pour les guéris, dont la maladie a été attestée par un test PCR. Les données actuelles montrent que les personnes guéries bénéficient d'une protection suffisante contre les formes graves de la maladie et les hospitalisations.

Le Conseil fédéral conseille toutefois à ces personnes de se faire vacciner une fois à partir de la quatrième semaine après l'infection. Dans ce cas, un certificat de vaccination sera émis pour douze mois.

Cette modification entre en vigueur le 16 novembre. Elle n'est valable qu'en Suisse. En Europe, la validité de ces certificats est limitée à 180 jours.

>> Tous les détails : Ce qu'il faut savoir du nouveau "certificat sanitaire suisse"

Test sérologique

Les personnes pouvant présenter un test sérologique positif récent pourront également obtenir le certificat dès le 16 novembre. Le test sera payant. Le pass sera valide 90 jours. Un nouveau test pourra alors être réalisé. S'il est toujours positif, le certificat sera renouvelé. Ce dernier ne sera valide qu'en Suisse.

Dès mi-décembre, le "certificat Covid suisse" sera aussi émis pour une durée d'un an pour les personnes qui ne peuvent être vaccinées ou testées pour des raisons médicales. Celles-ci ont déjà accès avec une attestation aux établissements, installations et manifestations exigeant la présentation du pass. Cette possibilité ne concerne toutefois qu'un nombre restreint de personnes.

Accès facilité pour les touristes

Pour soutenir le tourisme et l'économie, tous les touristes vaccinés à l'étranger avec un vaccin approuvé par l'Organisation mondiale de la santé obtiendront le "certificat Covid suisse" pour 30 jours.

Cela concerne les personnes vaccinées avec les vaccins Sinovac et Sinopharm. Les touristes qui se sont fait inoculer les vaccins approuvés par Swissmedic ou l'Agence européenne des médicaments reçoivent déjà un certificat valable en Suisse et dans l'Union européenne.

Malgré une campagne de vaccination sans précédent, les objectifs ne sont toujours pas atteints, a reconnu mercredi Lukas Engelberger, président de la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS), devant les médias.

Tous les cantons sont "top-motivés" pour poursuivre les efforts à travers la semaine de vaccination à venir.

"Aucun canton ne peut se dire sûr. Il y a encore trop de personnes pouvant être contaminées", a encore relevé Lukas Engelberger.

"Nous avons un taux de vaccination dans notre pays qui est haut mais qui n'est malheureusement pas encore suffisant pour espérer sortir rapidement de la crise", a de son côté déclaré Alain Berset lors de la conférence de presse du Conseil fédéral.

La situation épidémiologique reste fragile. Le taux de vaccination actuel est trop bas et le rythme de vaccination trop faible pour prévenir une autre vague importante d'infections pendant l'hiver.

>> Les déclarations d'Alain Berset à la presse :

Après une baisse du nombre de cas ces dernières semaines, la tendance repart à la hausse. "Un effort supplémentaire est nécessaire", a réaffirmé le conseiller fédéral en charge de la Santé.

La semaine de vaccination est une bonne chose, a-t-il encore relevé. Chaque personne immunisée nous rapproche de notre but. "Ce n'est que solidairement que nous sortirons de la pandémie".

En moyenne, une hospitalisation peut être évitée pour 50 vaccinations et l'occupation d'un lit en soins intensifs pour 150 vaccinations, a souligné Alain Berset.

"Comme vous tous, je trouve le temps long, je comprends l'impatience de toutes et tous à sortir de cette situation" a déclaré Guy Parmelin lors de la conférence de presse du Conseil fédéral, mais "le Conseil fédéral a pour mission l'intérêt général de la population".

Le Conseil fédéral s'en tient donc à sa stratégie, avec la semaine de vaccination en point de mire. La vaccination, le certificat Covid, et l'acceptation de la loi sur le Covid-19 le 28 novembre sont les piliers de la stratégie du gouvernement.

>> Les propos de Guy Parmelin lors de la conférence de presse de mercredi :

"Le certificat Covid n'est pas là pour exclure, ce n'est pas une mesure punitive. Son seul but est de garantir la vie sociale et les rencontres entre les gens sans courir de risques sanitaires", a affirmé le président de la Confédération. Chacun peut bénéficier de cet espace de liberté en se faisant vacciner.

"Etre membre d'une communauté, c'est aussi abandonner parfois une part de sa liberté. La solidarité peut prendre la forme d'une stratégie de vaccination", a encore relevé Guy Parmelin.

"Le Conseil fédéral laisse la liberté à chacun de se faire vacciner ou non mais il compte aussi sur la solidarité de chacun", a encore déclaré le président de la Confédération.

La Confédération lance une offensive tous azimuts avec la semaine nationale de la vaccination. Des équipes mobiles de vaccination et d'information sillonneront le pays.

"Sortir ensemble de la pandémie": c'est avec ce slogan que la Confédération et les cantons entendent convaincre le maximum de personnes qui ne sont pas encore vaccinées. De nombreuses associations et organisations, de concert avec les autorités cantonales, travaillent d'arrache-pied sur cette offensive, annonce mercredi le Conseil fédéral.

Celle-ci comprend trois volets: la semaine de vaccination proprement dite, des unités mobiles de conseil et de vaccination supplémentaires et des offres d'information personnalisées.

>> Lire les détails de la nouvelle stratégie de vaccination du Conseil fédéral : Le Conseil fédéral présente son plan pour booster la vaccination

Des événements dans tous les cantons

La Confédération investira au maximum 96 millions de francs. A titre de comparaison, les tests Covid gratuits pour obtenir un certificat lui coûtent jusqu'à 50 millions par semaine, précise le gouvernement.

Du 8 au 14 novembre, dans tous les cantons, des événements auront lieu: une nuit de la vaccination ou des interventions en ligne en direct avec des expertes et des experts, par exemple. Le but est de livrer des informations factuelles en plusieurs langues sur le vaccin, son efficacité, sa sécurité et les effets secondaires, sur les risques médicaux lors d'une infection au virus ou sur les possibilités de se faire vacciner.

>> Voir aussi les précisions du 19h30 :

Dès le 7 novembre, plus de 80 personnalités du sport, de la culture, de l'économie et de la politique feront la promotion de la vaccination. La tournée "Back on Tour", avec notamment Stress, Sophie Hunger et Stefanie Heinzmann, passera par Thoune, Lausanne, Sion, St-Gall et Lucerne. Il sera possible de se faire vacciner sur place.

Le nombre de spectateurs sera limité à 500. Comme les concerts auront lieu en extérieur, le certificat Covid ne sera pas obligatoire. Les tickets gratuits sont à disposition dès maintenant sur le site de la semaine de vaccination. L'événement musical sera lancé en présence du président de la Confédération Guy Parmelin le 8 novembre sur la Place fédérale à Berne.

La Suisse compte mercredi 2607 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures, selon les chiffres de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). On déplore cinq décès supplémentaires et 57 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 27'400 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 9,51%.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 21'396, soit 245,67 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,24. Les patients Covid-19 occupent 12,60% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 73,30%.

Au total 11'136'249 doses de vaccin ont été administrées et 63,80% des personnes ont déjà reçu deux doses. Par rapport à la population âgée de plus de 12 ans (âge minimum pour la vaccination en Suisse), la part des personnes entièrement vaccinées se monte à 72,59%. La Suisse a reçu jusqu'à présent 13'297'425 doses de vaccins.

Depuis le début de la pandémie, 881'654 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 11'768'241 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 10'888 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 33'877.

Le pays dénombre par ailleurs 11'614 personnes en isolement et 8306 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine.

Le soutien aux transports publics devrait être prolongé pour les aider à faire face aux pertes financières liées à la pandémie de coronavirus. Le Conseil fédéral propose mercredi au Parlement d'étendre la validité de certaines mesures décidées en 2020 jusqu'en 2022.

Le soutien ira au transport régional et de marchandises ainsi qu'à certaines offres touristiques de transport et au transport local, même si ces deux secteurs ne sont pas de la compétence de la Confédération. Le Conseil fédéral veut empêcher que les entreprises concernées soient confrontées à une situation financière difficile.

Les cantons accueillent de manière clairement favorable la prolongation de la durée de validité du certificat de guérison sur la base d’un test PCR, l’accès au certificat avec un test de détection des anticorps et un accès facilité au certificat pour les touristes. C'est ce qu'a annoncé mercredi la Conférence des directeurs cantonaux de la santé (CDS).

Certains demandent également que des valeurs seuil soient fixées: le certificat ne doit délivré que si un taux minimal d’anticorps a été déterminé. La CDS se dit satisfaite que le Conseil fédéral ait décidé que les tests d’anticorps doivent être conformes aux normes de l’OMS, avoir une certification CE et être effectués par un laboratoire certifié par Swissmedic.

La qualité des résultats des frottis nasaux est insuffisante. Les tests qui utilisent ce procédé ne donneront plus accès à un certificat Covid dès le 16 novembre. Seuls les tests antigéniques avec frottis nasopharyngé seront autorisés.

Cela diminue le risque qu'une personne infectée obtienne un certificat grâce à un faux négatif, explique le Conseil fédéral. Les tests devront être effectués par du personnel médical ou du moins formé à les faire comme les civilistes ou les étudiants en médecine.

Tests pour les primovaccinés encore gratuits

Le gouvernement a encore décidé de prolonger la prise en charge des coûts des tests pour les personnes qui ont reçu une première dose de vaccin. Les primovaccinés ne peuvent pas encore obtenir de certificat.

Les coûts des tests seront pris en charge par la Confédération jusqu'à six semaines après la première dose. Au-delà, la personne devra payer de sa poche. La prise en charge des coûts était dans un premier temps restreinte à fin novembre.

Le montant pris en charge par la Confédération pour les tests rapides antigéniques passera de 47 à 36 francs au maximum. Il ne sera possible de facturer à la Confédération que la somme maximale que les personnes devraient payer de leur poche. Les tests antigéniques rapides coûteront au plus le même prix que les tests PCR salivaires groupés pour les particuliers.

Le vaccin de rappel sera gratuit tant qu'il est administré selon les recommandations de vaccination.

La compagnie aérienne Swiss est parvenue à dégager un léger bénéfice d'exploitation au cours du troisième trimestre 2021, contre une lourde perte un an plus tôt causée par la pandémie.

Le transporteur à la croix blanche s'attend cependant toujours à un débours important sur l'ensemble de l'année.

Pendant les mois d'été, les capacités de Swiss ont atteint 55% du niveau d'avant la pandémie, a indiqué mercredi le directeur financier (CFO) de Swiss, Markus Binkert. La compagnie pense atteindre l'année prochaine 70% du niveau d'avant crise. Elle compte notamment sur l'ouverture des frontières américaines.

Mais la demande ne suffit pas pour retrouver une stabilité financière, la compagnie a aussi coupé dans ses coûts, réduit son personnel, ses avions. C'est ce qui explique les chiffres de cet été.

L'embellie vaut pour toute l'aviation. Lufthansa, la maison mère de Swiss, Ryanair et Air France KLM ont également renoué avec les chiffres noirs cet été.

Toutes les compagnies ont réussi à améliorer leur rentabilité, à vendre davantage de billets et à réduire drastiquement leurs coûts.

>> Tous les détails à lire : L'aviation redécolle et Swiss renoue avec les profits au troisième trimestre

Même si près de 80% de la population neuchâteloise possède des anticorps contre le Covid-19, le canton de Neuchâtel ne souhaite pas être le seul à lever les mesures. La situation sanitaire n'est plus aussi critique, mais des nouveaux foyers de contamination sont apparus dans des EMS.

"Neuchâtel ne veut pas devenir le plus attractif de Suisse pour les non vaccinés" en levant la nécessité du certificat sanitaire, a déclaré mercredi le conseiller d'Etat Laurent Kurth, en réponse à une interpellation du député PLR Blaise Courvoisier. Ce dernier demandait un retour à la vie normale, étant donné le taux élevé d'immunité de la population.

Le conseiller d'Etat, en charge de la santé, a rappelé que la référence de 80% d'immunité avait été prise avant les variants plus agressifs. "Un doublement des personnes aux soins intensifs crée une vraie difficulté pour répondre aux autres patients", a-t-il expliqué.

Le demi-canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures cumule le double record du plus haut taux actuel de contaminations au Covid-19 et du plus faible taux de vaccination.

Canton et Confédération présenteront mercredi les détails de leur offensive vaccinale qui aura lieu la semaine prochaine. Mais à Appenzell, on ne parie pas sur son succès.

Un dernier effort

Pas de grosses villes, des habitations éloignées les unes des autres ou un rejet des pressions extérieures: la population ne se laisse pas facilement convaincre par la vaccination.

C'est pourquoi la directrice de la Santé appenzelloise ne se fait pas beaucoup d'illusion au sujet de la semaine de la vaccination.

"On va encore une fois tout faire pour atteindre la population, mais on est conscient qu'on ne va en atteindre qu'une toute petite partie. Nous sommes réalistes: on ne va pas attirer des milliers de personnes en Appenzell Rhodes-Intérieures", souligne Monika Rüegg Bless, élue du Centre.

Au point qu'Appenzell Rhodes-Intérieures souhaite que la semaine de la vaccination soit le dernier effort. Ensuite, on arrête avec les incitations. Mais Monika Rüegg Bless le promet: son canton prendra ses responsabilités.

Des mesures sanitaires

"C'est clair qu'au moment où les mesures nationales ne seront plus en vigueur, on va devoir en prendre dans nos cantons qui n'ont pas un taux de vaccination très haut et où le système de santé pourrait être surchargé. Il y aura vraisemblablement ici ou là des différences entre les régions. En Suisse romande, avec un taux de vaccination plus haut, le système de santé résistera plus longtemps. C'est la conséquence de ce comportement", constate-t-elle.

Des mesures sanitaires plutôt que la vaccination, c'est le choix vers lequel semblent se diriger les cantons moins vaccinés comme les Appenzell, Saint-Gall ou encore Thurgovie.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Keystone - Gian Ehrenzeller

La pandémie de Covid-19 a donné une seconde vie aux chaufferettes sur les terrasses des restaurants. La plupart des cantons romands les autorisent à nouveau pour permettre aux restaurateurs de sauver leur saison d'hiver.

En Valais, par exemple, le canton autorise exceptionnellement cet hiver les chaufferettes électriques, en plus de celles fonctionnant sans énergie fossile.

Mais l'interdiction reste en vigueur dans certaines communes jurassiennes.

>> Le reportage du 19h30 :

La crise du coronavirus a péjoré le niveau d'autonomie et d'indépendance des seniors dans leurs activités de la vie quotidienne, selon une étude menée par l'Association vaudoise d'aide et de soins à domicile (AVASAD). Mais elle a aussi permis de souligner leur faculté de résilience.

La comparaison entre les évaluations réalisées avant et après le semi-confinement montre que les seniors ont vu diminuer leurs capacités à réaliser des activités de la vie quotidienne. Les courses et la préparation des repas ont été les activités les plus

touchées, mais cela concerne aussi le ménage courant, la gestion financière, la gestion des médicaments, l'utilisation du téléphone et l'utilisation de moyens de transport.

Les résultats montrent également que cette péjoration est davantage marquée chez les individus les plus âgés, ainsi que chez ceux qui vivent seuls et en milieu rural. De plus, les personnes qui, avant le semi-confinement, présentaient des signaux de perte d'autonomie et d'indépendance, mais avec un potentiel de récupération, sont les plus affectées.

Avec la pandémie, ces dernières ont vu leurs capacités se stabiliser ou diminuer. L'étude confirme que les restrictions engendrées par la pandémie ont eu un impact sur le potentiel de récupération des personnes.

Le risque de transmission du coronavirus lors d'activités sportives en plein air avec peu de contacts physiques, comme le football, est très faible, conclut une étude menée par les universités de Bâle et de la Sarre (Allemagne) et financée par l'Association allemande de football.

D'août 2020 à mars de cette année, les chercheurs des deux universités ont recueilli des données sur 1300 cas d'infection par le coronavirus dans des ligues de football professionnelles, amateurs et juniors. Ils ont identifié 104 situations où un joueur contagieux a participé à un entraînement ou à un match.

Dans deux cas seulement, les chercheurs ne peuvent pas exclure une transmission du virus sur le terrain. Compte tenu de ces résultats, ils estiment qu'il est possible de limiter les mesures d'hygiène aux situations hors des terrains.

Mais la prudence s'impose tout de même, relève l'Université de Bâle dans son communiqué publié mardi. Car l'étude a été réalisée pendant une période où le variant delta du Covid-19 n'était pas encore prédominant.

Les nouvelles infections augmentent depuis deux semaines, ce qui n'est pas surprenant vu l'arrivée du froid, a expliqué Virginie Masserey, cheffe de section à l'Office fédéral de la santé publique, lors de la traditionnelle conférence de presse de la Task force Covid à Berne. Et de préciser qu'il est difficile de prévoir comment le système de santé sera touché cet hiver.

L'incidence en Suisse est de 230,7 cas sur 100'000 habitants sur 14 jours. C'est moins que l'Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, mais plus qu'en France ou en Italie. La Suisse centrale et la Suisse orientale sont les régions les plus affectées.

Les hospitalisations restent elles plutôt stables. Le nombre de patients aux soins intensifs également. Mais il y a en général un délai entre les résultats des tests et les hospitalisations. "On ne sait donc pas encore dans quelle mesure cela impactera le système de santé", relève Virginie Masserey.

Les infections augmentent dans les écoles

Les infections augmentent à nouveau au sein des écoles, il y a eu des foyers dans les EMS, les centres de soins et lors de fêtes, a relevé de son côté Rudolf Hauri, président de l'Association des médecins cantonaux de Suisse. Au niveau des tests, 70% des personnes positives n'étaient pas vaccinées, a-t-il précisé.

L'Office fédéral de la santé publique a fait état jeudi de 2931 cas supplémentaires de coronavirus en 24 heures. On déplore six décès supplémentaires et 42 malades ont été hospitalisés.

Durant les dernières 24 heures, les résultats de 31'180 tests ont été transmis, indique l'OFSP. Le taux de positivité s'élève à 9,40%.

Sur les quatorze derniers jours, le nombre total d'infections est de 22'893, soit 262,86 nouvelles infections pour 100'000 habitants. Le taux de reproduction, qui a un délai d'une dizaine de jours, est lui de 1,24. Les patients Covid-19 occupent 11,80% des places disponibles en soins intensifs, dont le taux d'occupation est de 75,50%.

Au total, 11'137'489 doses de vaccin ont été administrées et 63,81% des personnes ont déjà reçu deux doses. Par rapport à la population âgée de plus de 12 ans (âge minimum pour la vaccination en Suisse), la part des personnes entièrement vaccinées se monte à 72,61%. La Suisse a reçu jusqu'à présent 13'297'425 doses de vaccins. Des certificats ont déjà été émis pour 7'136'472 personnes vaccinées.

Depuis le début de la pandémie, 884'595 cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en laboratoire sur un total de 11'798'770 tests effectués en Suisse et au Liechtenstein. Le total des décès s'élève à 10'895 et le nombre de personnes hospitalisées atteint 33'945.

Le pays dénombre par ailleurs 11'931 personnes en isolement et 8517 individus faisant partie de leurs contacts ont été mis en quarantaine.

>> Retour sur la journée de jeudi : Cas, décès et hospitalisations liés au Covid-19 repartent à la hausse

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