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Le rejet du centre d'asile à Dailly (VD), "une décision incompréhensible"

Le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba. [Keystone - Christian Brun]
La Confédération recommande le rejet du projet de centre d'asile à Dailly: interview du conseiller d’Etat Philippe Leuba / Forum / 6 min. / le 21 juin 2017
Le conseiller d'Etat vaudois Philippe Leuba, en charge du dossier de l'asile, s'insurge contre la décision de la Confédération de ne pas soutenir le projet de centre de départ pour requérants à Dailly (VD).

"La décision du Conseil fédéral est incompréhensible: pour moi, pour le Conseil d'Etat vaudois, pour la plupart des cantons romands", a vitupéré le ministre mercredi au micro de l'émission Forum de la RTS.

Le Département fédéral de justice et police (DFJP) a recommandé mardi au Conseil fédéral de rejeter le projet d'implantation d'un centre fédéral de départ pour requérants déboutés sur la place d'armes de Dailly, sur la commune vaudoise de Lavey.

>> Lire : La Confédération recommande le rejet du projet de centre fédéral d'asile à Dailly

Pour Philippe Leuba, l'analyse du DFJP est marquée par la subjectivité. "On avait une commune qui était d'accord d'accueillir ce centre de départ: c'est rarissime en Suisse! L'acceptation par les autorités locales est l'un des des critères les plus importants, et cette donnée est complètement occultée par le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM)", déplore-t-il.

Les coûts, du simple au quadruple

Alors que le site de la place d'armes de Dailly semblait convenir précédemment pour l'accueil d'un centre pour requérants récalcitrants, "tout à coup il n'est plus adéquat pour un centre de départ", pointe le ministre.

Sur la question des coûts également, le gouvernement vaudois et le SEM divergent, du simple au quadruple: alors que ce dernier chiffre à 93 millions de francs les coûts de transformation du site de Dailly en centre de départ, Philippe Leuba évoque de son côté un investissement d'environ 20 millions.

Si le Conseil fédéral veut un affrontement politique, c'est sa responsabilité.

Philippe Leuba

"Nous avons prouvé que le site de Dailly convenait en tous points. Si le Conseil fédéral veut forcer une commune à accueillir un centre de départ, si le SEM veut un affrontement politique, c'est sa responsabilité", conclut le ministre.

kkub

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