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Après leur référendum, la Lombardie et la Vénétie se tournent vers Rome

Luca Zaia, président de la région Vénétie, devant la presse lundi à Venise. [EPA/Keystone - Riccardo Gregolin]
Luca Zaia, président de la région Vénétie, devant la presse lundi à Venise. - [EPA/Keystone - Riccardo Gregolin]
La Lombardie et la Vénétie étaient déterminées lundi à faire plier Rome et à avoir davantage la main sur leurs finances après la solide victoire du oui au référendum d'autonomie.

La Lombardie et la Vénétie, qui contribuent à hauteur de 30% du PIB italien et considèrent que Rome gaspille leurs impôts, veulent désormais négocier la nature et l'ampleur de leur autonomie, qui devra ensuite être validée par le Parlement.

>> Lire : L'autonomie renforcée soutenue dans les urnes en Lombardie et Vénétie

Le Conseil régional de Vénétie s'est réuni lundi matin pour examiner le projet à présenter au gouvernement.

"Nous allons demander 23 compétences, le fédéralisme fiscal et les 9/10e des taxes, exactement comme le prévoit la Constitution", a expliqué le président de la région, Luca Zaia, issu de la Ligue du Nord (extrême droite). Le dirigeant réclamera aussi que la Vénétie devienne une "région à statut spécial".

Vers la restitution de leur solde fiscal

Parallèlement à des compétences renforcées en matière d'infrastructures, de santé ou d'éducation, les deux régions entendent également obtenir la restitution d'une grande partie de leur solde fiscal: leurs habitants versent actuellement 70 milliards d'euros de plus par an en taxes et impôts qu'ils n'en reçoivent au titre des dépenses publiques.

Une situation d'autant plus inacceptable pour les dirigeants des deux régions que les fonds publics sont selon eux mal gérés à Rome et pourraient être beaucoup plus efficaces, y compris via des partenariats entre régions. Luca Zaia a ainsi dénoncé "30 milliards d'euros" gaspillés chaque année.

Premier membre du gouvernement de centre-gauche à s'exprimer, le ministre de l'Agriculture Maurizio Martina, également sous-secrétaire du Parti démocrate, a cependant assuré que "les questions fiscales, tout comme la sécurité", n'étaient pas négociables.

Mais Luca Zaia a renvoyé le ministre dans ses plate-bandes, en soulignant que leur "seul interlocuteur" était le chef du gouvernement Paolo Gentiloni.

ats/tmun

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