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L'autonomie renforcée soutenue dans les urnes en Lombardie et Vénétie

En Italie, la Lombardie et Vénétie votent en grande majorité pour l’indépendance
En Italie, la Lombardie et Vénétie votent en grande majorité pour l’indépendance / 12h45 / 2 min. / le 23 octobre 2017
La Lombardie et la Vénétie ont voté dimanche à une écrasante majorité en faveur d'une plus grande autonomie. La participation a été suffisamment importante pour leur donner un pouvoir de négociation face à Rome.

Selon les chiffres quasi définitifs, les électeurs ont voté à 95% en faveur du oui en Lombardie et à 98% en Vénétie. La participation est estimée à respectivement 39% et 57%.

Le président de la Lombardie avait indiqué qu'une participation supérieure à 34% serait un succès. En Vénétie, le scrutin n'était valide que si un quorum de 50% était dépassé.

"Big-bang" institutionnel

Le président de la Vénétie, Luca Zaia, a évoqué un "big-bang" institutionnel, soulignant que la volonté d'autonomie était partagée "par une population entière" et non portée par un seul parti.

Les électeurs devaient dire s'ils souhaitaient que leur région dispose de "formes supplémentaires et conditions particulières d'autonomie", selon la formule inscrite dans la Constitution. Les résultats ne sont pas contraignants, mais la large victoire du "oui" va donner aux deux régions davantage de légitimité pour négocier la nature et l'ampleur de cette autonomie avec Rome. Elle doit ensuite être validée par le Parlement fédéral.

Le oui avait aussi le soutien de Forza Italia de Silvio Berlusconi (centre-droit), du mouvement Cinq étoiles (populiste) et de plusieurs syndicats et organisations patronales. Le parti démocrate (centre gauche, au pouvoir) n'avait pas donné de consigne.

ats/cab

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Parmi les régions les plus riches d'Italie

La Lombardie (10 millions d'habitants) et la Vénétie (5 millions) figurent parmi les régions les plus riches d'Italie. Elles contribuent à hauteur de 30% au PIB du pays. Elles sont aussi parmi les plus "vertueuses" en matière d'endettement, de dépenses publiques par habitant et du fonctionnement du système de santé et considèrent que Rome gaspille leurs impôts.

Ainsi, parallèlement à des compétences renforcées en matière d'infrastructures, de santé ou d'éducation, les deux régions entendent en effet réclamer la restitution de la moitié de leur solde fiscal: leurs habitants versent actuellement 70 milliards d'euros de plus par an en taxes et impôts qu'ils n'en reçoivent au titre des dépenses publiques.

"Nous ne sommes pas la Catalogne"

Contrairement à la Catalogne, en crise ouverte avec le pouvoir central à Madrid, il ne s'agissait pas d'avancer sur la voie de la sécession, mais d'obtenir de Rome davantage d'autonomie en matière d'éducation, de protection de l'environnement, de sécurité au travail ou de fiscalité.

D'ailleurs, les organisateurs du scrutin ont répété dimanche soir que leur démarche, prévue par la Constitution, restait pleinement dans le cadre de l'unité italienne.

"Nous ne sommes pas la Catalogne", a martelé le président de la Lombardie Roberto Maroni. "Nous restons à l'intérieur de la nation italienne avec plus d'autonomie quand la Catalogne veut devenir elle le 29e Etat de l'Union européenne. Nous, non. Pas pour le moment", a poursuivi l'ancien ministre.