Publié

L'armée syrienne déclare la fin de la trêve et bombarde des quartiers d'Alep

Des raids aériens ont frappé lundi soir les quartiers rebelles d'Alep, moins de 2h après l'annonce par l'armée de la "fin" du cessez-le-feu, accusant les insurgés de "n'avoir pas respecté les disposition" de l'accord.

Les raids incessants ont visé plusieurs quartiers rebelles dans l'est de la ville, a rapporté un correspondant de l'AFP. Selon lui, les bombardements étaient intenses et les sirènes des ambulances ont été entendues partout alors que des incendies se sont déclarés dans plusieurs parties du secteur rebelle.

Deux heure plus tôt, le président syrien Bachar al-Assad accusait les Etats-Unis d'avoir commis une "agression flagrante" contre son pays en menant samedi un raid contre son armée à Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie.

"Chaque fois que l'Etat syrien avance sur le terrain et dans le processus de réconciliation nationale, les États qui nous sont hostiles accroissent leur soutien aux organisations terroristes. Le dernier exemple, c'est l'agression flagrante américaine sur une position de l'armée syrienne à Deir Ezzor au profit du groupe terroriste Daech" (acronyme arabe du groupe État Islamique).

Les parties hostiles à la Syrie font l'impossible pour prolonger la guerre terroriste

Bachar al-Assad

La trêve en Syrie a été fragilisée après les frappes de la coalition conduite par les Etats-Unis contre l'armée syrienne dans la région de Deir Ezzor, qui ont fait au moins 90 morts dans les rangs de l'armée.

>> Lire : Au moins 80 soldats syriens tués, les Etats-Unis admettent une erreur

Avancée des djihadistes, l'armée russe fustige

A la faveur de ce raid, les djihadistes ont réussi à s'emparer du mont Thourda, qui domine l'aéroport de Deir Ezzor tenu par le régime, selon une source militaire. Avec cette position, les djihadistes peuvent empêcher les mouvements des avions et des hélicoptères.

Pour les Russes, cette trêve "n'a pas de sens" après les violations répétées du cessez-le-feu par les rebelles et l'incapacité des Etats-Unis à coopérer, a estimé lundi le général de l'armée russe Sergueï Roudskoï.

Fustigeant les Etats-Unis, qui n'ont pas "de levier efficace pour peser sur l'opposition en Syrie", le général russe a estimé que "compte tenu du fait que les rebelles ne respectent pas le régime de cessez-le-feu, son respect unilatéral par les forces gouvernementales syriennes n'a pas de sens".

Pas de séparation avec al-Nosra

La Russie accuse ainsi les rebelles d'avoir violé la trêve "302 fois". "La partie russe observe non pas une séparation sur le terrain entre l'opposition et le Front al-Nosra mais au contraire une alliance et une préparation en cours pour une offensive conjointe", a affirmé le général Roudskoï.

L'opposition modérée n'a pas pris ses distances avec le Front al-Nosra

Sergueï Roudskoï, général de l'armée russe

Les critiques de l'état-major russe interviennent alors que la trêve, débutée le 12 septembre à l'initiative de Washington et de Moscou, ne tient désormais plus qu'à un fil après les frappes samedi de la coalition contre l'armée syrienne dans l'est et les premiers raids depuis une semaine à Alep.

Et le ton est brutalement monté entre les deux parrains de la trêve, la Russie et les Etats-Unis, qui s'accusent mutuellement de faire capoter le cessez-le-feu.

Cette trêve devrait dominer les discussions en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, grand rendez-vous diplomatique annuel qui s'ouvre mardi. Elle sera au coeur, dès lundi, des discussions du premier sommet onusien consacré aux migrations.

>> Le point sur la trêve dans le 12h30 :

Deux habitant d'Alep au milieu de décombres, dimanche dernier. [afp - Karam al-Masri]afp - Karam al-Masri
La trêve en Syrie ne sera pas renouvelée / Le 12h30 / 1 min. / le 19 septembre 2016

agences /gchi/fme

Publié

La Turquie vise l'EI

Des avions turcs ont frappé dimanche des positions du groupe Etat islamique dans le nord de la Syrie, a annoncé lundi l'armée turque dans un communiqué.

Trois cibles utilisées par l'EI comme abri, comme magasin de munitions et comme centre militaire ont été touchées dimanche par des bombardements aériens, a-t-elle précisé.

Aide humanitaire pour Alep bloquée

Le coordonnateur des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, s'est dit lundi "peiné et déçu" qu'un convoi d'aide pour l'Alep soit resté bloqué à la frontière turco-syrienne pendant la semaine de trêve décrétée par l'armée syrienne.

Selon lui, le nombre d'habitants pris au piège, "sans nourriture, sans eau, sans abri ni soin médical adaptés", pourrait s'élever à 275'000.

Les Nations unies expliquent ne pas avoir reçu de la part du gouvernement syrien les permis nécessaires ni des garanties suffisantes en termes de sécurité pour procéder à l'acheminement.