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Un gigantesque réseau de blanchiment d'argent démantelé en France

Les enquêteurs de l'Office centrale de répression de la délinquance financière viennent de faire tomber l'un des plus vastes réseaux internationaux de blanchiment d'argent. [Jack Guez]
Les enquêteurs de l'Office centrale de répression de la délinquance financière viennent de faire tomber l'un des plus vastes réseaux internationaux de blanchiment d'argent. - [Jack Guez]
Maroc, France, Belgique, Dubaï, Inde: c'est presque un tour du monde des circuits financiers du trafic de cannabis qui est tombé. En quatre ans, pas moins de 170 millions d'euros auraient été écoulés.

Un des plus importants réseaux internationaux de blanchiment de l'argent de la drogue entre la France, la Belgique, l'Inde et Dubaï a été démantelé les 8 et 10 mars, a annoncé jeudi le procureur de Paris. Treize personnes ont été interpellées en France et en Belgique.

"Une affaire hors norme"

Pas moins de 170 millions d'euros ont été écoulés dans une période récente par une armée de porteurs de sacs d'espèces, de bijoux ou d'or agissant pour le compte d'un "banquier" marocain, a précisé le procureur.

"C'est une affaire hors norme", a souligné le magistrat qui a rappelé que le trafic de cannabis représentait un marché de trois milliards d'euros chaque année en France.

Nom de code de l'opération: "Retrovirus"

L'opération, appelée "Rétrovirus", fait suite à une autre du même type, baptisée "Virus", menée en octobre 2012 et qui blanchissait "l'argent sale" auprès de fraudeurs du fisc.

agences/fb

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Une première opération "Virus" à Genève

Ce réseau était piloté à distance par un banquier marocain bien connu des enquêteurs de l'Office central de répression de la délinquance financière.

En 2012, ils avaient déjà fait tomber un premier réseau sur lequel il s'appuyait: celui des frères Elmaleh - depuis condamnés à Genève et écroués - qui sévissaient entre le Maroc, la France et la Suisse.

L'opération avait à l'époque était baptisée "Virus". Elle avait notamment conduit à la mise en examen d'une dizaine de notables de la capitale française ayant profité de ce réseau pour contourner le fisc, dont l'élue écologiste parisienne Florence Lamblin.

Filière indienne

Privés du réseau "Virus", les trafiquants marocains ont fait appel à une nouvelle filière dirigée en France par un ressortissant indien aussi discret qu'efficace.

"L'argent sale" provenant du trafic de cannabis dans les cités de la banlieue parisienne était acheminé à Anvers, en Belgique, où un intermédiaire le changeait contre de l'or non poinçonné qui était ensuite transporté à Dubaï, parfois dans du café moulu, où il était transformé en bijoux.