Taizé à Genève: les jeunes au rendez-vous
Un total de 38'475 jeunes de 50 pays se sont réunis vendredi à Genève à l'occasion de la 30e Rencontre européenne de la communauté oecuménique de Taizé. Quelque 10'000 Suisses participent aussi à cette réunion de cinq jours.
Les délégations catholiques et protestantes sont arrivées
vendredi dans le bassin lémanique et au-delà, jusqu'à Yverdon (VD),
où elles ont été reçues par leurs familles d'accueil.
Seuls 3000 participants sont hébergés dans des structures
collectives, comme des salles de gym mises à disposition par l'Etat
de Genève. Quelque 20'000 logent dans un foyer genevois, 11'000
dans le canton de Vaud et 3000 en France voisine.
Nombreux Polonais
Les Polonais forment la délégation la plus importante avec 9131
participants. Après ce pays, les groupes les plus nombreux
proviennent de France (2800), de Roumanie (2205), d'Italie (2151)
et de Croatie (2078).
Quelque 1500 volontaires, pour la plupart des habitués des
Rencontres de Taizé qui parlent plusieurs langues, donnent aussi de
leur temps pour appuyer les jeunes visiteurs.
Prière journalière
Dans l'après-midi, les jeunes se sont rendus par groupes à
Palexpo, où un repas collectif a lieu en fin de journée, suivi
d'une prière à 19h, avant de rentrer dormir chez leurs hôtes.
Jusqu'au 1er janvier, les jeunes partageront leur temps entre les
200 paroisses d'accueil de la région, où auront lieu en matinée
prières et célébrations, et Palexpo, où se tiendront prières et
repas en commun.
Le frère Aloïs donnera chaque soir une méditation qui sera
traduite en 20 langues. La prière du 30 décembre sera retransmise
en direct à 19h sur TSR2 et en eurovision.
Message papal
Lors de la rencontre, les participants se retrouveront pour
"prier, chanter, lire la Bible, faire silence, rencontrer l'autre",
a indiqué la communauté de Taizé.
Dans un message de soutien à la rencontre, le pape Benoît XVI a
écrit: "En allant à la rencontre du peuple de Dieu qui vous
accueille, comme dans les temps de prière ou de rencontre, vous
êtes invités à ouvrir des chemins nouveaux d'espérance".
ats/boi
Publié
Une origine suisse
En 1940, le Vaudois Roger Schutz, 25 ans, quitte la Suisse pour acheter une maison délabrée en Bourgogne, dans le petit village de Taizé, alors proche de la ligne de démarcation entre la France occupée et la France libre.
Son idée: fonder une communauté chrétienne et accueillir des réfugiés fuyant la guerre. Au fil des ans, de nombreux jeunes commencent à venir à Taizé pour chercher une foi nouvelle, surtout après le grand chambardement de la fin des années 60.
Aujourd'hui, Taizé compte une centaine de frères venus de quelque trente pays et appartenant à diverses confessions qui s'engagent au célibat et à la vie commune dans une grande simplicité.
La communauté n'accepte pour elle-même aucun don. Les frères gagnent leur vie par leur travail: ils fabriquent des poteries qu'ils vendent dans une boutique.
Entre mars et novembre, Taizé accueille chaque semaine des milliers de personnes surtout des jeunes.
Des hôtes illustres ont également fait le voyage, comme Vaclav Havel, Nelson Mandela ou Mère Teresa, et de nombreux dignitaires religieux, le Pape Jean-Paul II en tête.
Frère Roger a été poignardé à mort le 16 août 2005 pendant la prière du soir, par une jeune déséquilibrée qui ne voulait apparemment qu'attirer l'attention. Depuis, c'est Frère Aloïs qui est le prieur de Taizé.