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L'impôt dégressif conforme à la Constitution

Les personnes auraient été avantagées dès 1,5 million de revenu
Impôts dégressifs: rien à redire, selon une expertise
Pour le professeur de droit fiscal zurichois Markus Reich, les impôts dégressifs ne violent en rien la Constitution. C'est la conclusion d'un avis de droit sur le modèle obwaldien paru dans les «Archives de droit fiscal suisse».

Trois principes ancrés dans la Constitution sont déterminants en
la matière, écrit le professeur dans son analyse, évoquée mardi par
le «Tages-Anzeiger». Il s'agit de l'égalité de traitement devant le
droit, de l'interdiction de l'arbitraire et de la garantie de la
propriété.

Egalité de traitement relative

Concernant l'égalité de traitement, principal argument des
détracteurs du sytème dégressif, Markus Reich note qu'en matière
fiscale, celle-ci n'est pas absolue, mais relative.



Il n'y aurait donc violation par exemple que si un canton donné
taxait différemment deux revenus identiques. L'égalité de
traitement veut que chacun soit taxé en fonction de sa capacité
économique et que la charge fiscale aille en augmentant si le
revenu et la fortune sont élevés.



Cela n'exclut pas le système dégressif, selon Markus Reich. La
mesure de l'impôt sur les hauts revenus est laissée au jeu des
forces démocratiques et ne saurait être déduite des principes
précités, estime le professeur.

Système progressif aussi critiqué

A l'inverse, de plus en plus d'arguments juridiques de poids
sont évoqués contre le système progressif, poursuit le spécialiste.
Des impôts progressifs ne peuvent être justifiés que par des
raisons de politique économique ou d'Etat social, selon lui.



Le but premier du prélèvement des impôts est de couvrir les
besoins financiers de l'Etat. Il ne s'agit pas d'une répartition
équitable des richesses, poursuit Markus Reich.



Un système fiscal rationnel doit donc être orienté vers
l'efficacité. En d'autres termes: qu'un canton tente de s'attirer
le plus de recettes possibles est légitime. M.Reich relève encore
que cette vision des choses est de plus en plus admise dans la
société.



Des recours ont été déposés contre les modèles dégressifs des
cantons d'Obwald et d'Appenzell Rhodes-Extérieures. Sur le plan
politique, le Parti socialiste décidera en septembre s'il veut
lancer une initiative interdisant les impôts dégressifs.



ATS/cer

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Un système largement critiqué

Fin 2005, les Obaldiens ont accepté en votation l'introduction d'un système d'imposition dégressif.

Cette révsion prévoit un taux dégressif à partir de 300'000 francs pour l'impôt sur le revenu et de 5 millions pour l'impôt sur la fortune.

Pour lutter contre ce qu'il estime être une injustice, le conseiller national vaudois Josef Zisyadis (PdT) a élu domicile dans le canton.

Lui et trois citoyens obwaldiens ont envoyé un recours contre la loi au Tribunal fédéral.

La procédure est toujours en cours.