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Sécurité routière: "Via sicura" à l'étude

Leuenberger part en guerre contre les détecteurs de radars.
Leuenberger part en guerre contre les détecteurs de radars.
Le conseiller fédéral Moritz Leuenberger va soumettre prochainement au gouvernement le programme de sécurité routière "Via sicura". Une décision formelle devrait en sortir et le débat pourra être lancé sur la scène politique.

Le programme doit être financé par les amendes à raison des deux
tiers. Il contiendra également des mesures contre les chauffards
mais pas de nouvelle limitation des vitesses autorisées.

Routes moins meurtrières

"Via sicura" est un paquet composé de 60 mesures qui devrait
permettre de réduire le nombre des morts et des blessés graves sur
la route, a rappelé Moritz Leuenberger dans un entretien publié
dans la "SonntagsZeitung".



En théorie, il s'agit, même si c'est un voeux irréaliste, de
réduire à zéro le nombre des morts, a-t-il reconnu. Le ministre des
Transports considère en revanche qu'il est réaliste de vouloir
réduire d'au moins 50% le nombre des victimes d'accidents de la
route. Le nombre des morts devrait ainsi passer d'environ 400 à 200
par année et celui des blessés graves de 5000 à 2500.

Coût de 300 millions

Pour moi, il est important que Via sicura ne soit pas ressenti
comme une collection de chicanes pour les automobilistes, a plaidé
le conseiller fédéral. Le programme va coûter environ 300 millions
de francs. Le ministre des transports propose que les cantons
prélèvent pour son financement la moitié des recettes provenant des
amendes, soit environ 200 millions de francs.



Le dernier tiers serait financé par un prélèvement sur l'assurance
RC. Chaque automobiliste paie aujourd'hui 0,75% de sa prime en
faveur du fonds de sécurité routière. Cette participation passerait
à 5%. Moritz Leuenberger a souligné que "Via sicura" doit être
considéré comme un paquet global.

Mesures inutiles si isolées

Prises isolément, ses mesures (lire ci-conctre)
ne sont que de peu d'utilité. Si un trop grand nombre d'entre elles
sont retirées du paquet, il perdra de son efficacité. Le Conseil
fédéral a examiné le programme "Via sicura" pour la première fois
en été 2005 et l'a confirmé par une décision de fond en novembre
2005.



Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de
l'énergie et de la communication (DETEC) avait été chargé
d'élaborer plusieurs variantes, d'établir des priorités et
d'évaluer les coûts, afin que le gouvernement puissent l'approuver
formellement.



ap/mej

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Des mesures très controversées

Moritz Leuenberger entend maintenir dans ce programme une série de mesures controversées.

Il s'agit notamment des cours de mise à niveau pour automobilistes à effectuer tous les 10 ans, de fixer à zéro pour mille le taux d'alcoolémie pour les nouveaux conducteurs et les chauffeurs professionnels.

La capacité des retraités à prendre le volant devrait également être mieux évaluée.

Deux mesures supplémentaires figurent dans ce paquet pour lutter contre les chauffards.

Le véhicule du chauffard qui a provoqué un accident doit être confisqué et envoyé à la casse, a expliqué Moritz Leuenberger.

Il entend également faire interdire les systèmes de navigation GPS possédant des fonctions d'alerte radar.

A l'avenir également, les personnes qui conduisent sans permis de conduire devraient être punies aussi sévèrement que celles qui conduisent malgré un retrait de permis.

C'est une mesure "légitime" car les chauffards sans permis provoquent de nombreux accidents graves.

Des limitations de vitesse à 70 km/h en dehors des localités, à 100 km/h sur les autoroutes et à 30 km/h à l'intérieur des localités ne figurent pas dans le nouveau programme "Via sicura".

Une réduction à 30 km/h sera toutefois appliquée dans de nombreux quartiers.