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L'interdiction de la burqa à St-Gall avive les espoirs de l'initiative fédérale

Une femme portant la burqa. [Ti-Press/Keystone - Gabriele Putzu]
Le vote sur la burqa à St-Gall pave le chemin à une votation fédérale / La Matinale / 2 min. / le 24 septembre 2018
Après le oui - à plus de 60% des voix - à l'interdiction du voile intégral dans le canton de St-Gall dimanche, les partisans d'une telle interdiction au niveau national envisagent avec confiance la future votation fédérale.

Les femmes portant la burqa ou le niqab pourront désormais être amendées dans le canton de St-Gall. Les Saint-Gallois ont accepté dimanche à 66,65% un texte demandant l'interdiction de se dissimuler le visage dans l'espace public. Après le Tessin en 2013, Saint-Gall devient donc le deuxième canton à interdire le voile intégral.

>> Lire : Saint-Gall devient le deuxième canton suisse à interdire la burqa

Ce résultat intéresse les partisans de ce type d'interdiction dans la perspective de la future votation au niveau fédéral, sur une initiative demandant l'interdiction de se dissimuler le visage dans l'espace public et qui devrait être soumis au peuple l'an prochain ou en 2020.

Le texte ne concerne pas seulement le voile intégral, mais vise aussi explicitement les formes de dissimulation "adoptées par des criminels, des casseurs et des vandales", selon les initiants, regroupés sous le nom de comité d'Egerkingen. Un contre-projet du Conseil fédéral est actuellement à l'examen.

"Il y a un malaise, la population attend une réponse"

Pour les partisans de cette initiative, ce deuxième oui au niveau cantonal augure d'une future victoire au niveau fédéral. "Si on regarde le résultat des deux cantons où il y a eu votation populaire, les deux oui ont remporté plus de 65% des voix", souligne le conseiller national Michael Buffat (UDC/VD). "C'est la preuve qu'il y a un malaise et que la population attend une réponse à ce problème. Il faut qu'on arrive à cette interdiction au niveau fédéral de se voiler le visage", estime-t-il.

Bien au contraire, les jeux sont loin d'être faits, à en croire le conseiller national Manuel Tornare (PS/GE). S'il considère que se dissimuler le visage dans l'espace public n'est pas admissible, il se dit attentif aussi à ce qu'il perçoit comme un risque d'instrumentalisation de cette question lors de la campagne nationale.

Risque d'amalgame

"Saint-Gall, ce n'est pas la Suisse. Tout n'est pas encore fait", affirme-t-il. "On peut avoir un texte et des affiches qui ne sont pas en concordance avec les textes, et qui manipulent l'opinion publique avec le rejet de l'autre, avec l'amalgame d'une pratique minoritaire dans une religion avec l'ensemble de cette religion."

Le PS n’a pas encore arrêté sa position sur cette future votation qui risque de susciter des débats au sein du parti.

Côté UDC par contre, on est beaucoup plus résolu. Après le résultat saint-gallois, Michael Buffat appelle même de ses voeux un retrait du contre-projet à l'initiative.

Séverine Ambrus/kkub

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