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"Tariq Ramadan n'a pas été mis en prévention en Suisse", dit son avocat

Le volet suisse de l'affaire Ramadan est ouvert. La suite judiciaire va désormais se dérouler en Suisse et en France
Le volet suisse de l'affaire Ramadan est ouvert. La suite judiciaire va désormais se dérouler en Suisse et en France / 19h30 / 2 min. / le 17 septembre 2018
L'avocat de Tariq Ramadan, Pierre de Preux, a répondu pour la première fois à la RTS. Même si une instruction pénale a été ouverte, l'avocat conteste la mise en prévention de son client.

"Nous avons demandé au procureur d'inviter la partie plaignante à mettre une sourdine à ses commentaires et à ses déclarations publiques, a assuré Me de Preux dans le 19h30 lundi. Le procureur vient de refuser cela. Nous allons déposer un recours contre ce refus."

L'avocat explique faire une exception en répondant aux questions "parce que nous entendons démentir une information qui a été publiée, à savoir que Tariq Ramadan serait mis en examen ou en prévention. C'est faux."

Cette affirmation est contestée par l’avocat de la plaignante suisse. Pour Me Romain Jordan, l’ouverture d’une instruction pénale, qui a été décidée le 7 septembre, est automatiquement synonyme de mise en prévention.

>> Lire aussi : Instruction pénale ouverte pour viol contre Tariq Ramadan à Genève

Où aura lieu l’audition de Tariq Ramadan ?

Selon l'avocat de la plaignante, l'audition devrait avoir lieu à Paris, où Tariq Ramadan est actuellement détenu, selon des modalités à convenir entre les autorités des deux pays.

Pour son avocat, si Tariq Ramadan est détenu ou assigné en France, il y sera interrogé. S'il est libre de ses mouvements, "il sera interrogé là où le procureur voudra bien le convoquer", et aussi souvent "qu'il sera nécessaire".

Un ou deux procès?

Tariq Ramadan aura-t-il un procès séparé en France puis en Suisse ou sera-t-il jugé une seule fois pour tous les faits qui lui sont reprochés? Les avis des avocats divergent.

Pour Me Romain Jordan, les deux hypothèses sont possibles. L'islamologue pourrait être jugé en France puis en Suisse, à moins qu'une "entraide se mette en place, et qu'à la fin de l'instruction de l'une ou l'autre des procédures, l'un des pays délégue la poursuite".

Pour Me Pierre de Preux, ce second cas de figure ne peut avoir lieu. "La Suisse prévoit que pour déléguer une instruction à un autre pays, l'intéressé doit être domicilié dans ce pays. Or, Tariq Ramadan n'est pas domicilié en France". Ce qui impliquerait, pour l'avocat, la tenue de deux procès.

Toujours incarcéré en France, l’islamologue devrait être confronté mardi à la deuxième plaignante française qui l’accuse de viol.

Fabiano Citroni / mh

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