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Miracle à Toronto: l'enquête débute

Pas moins de 25 enquêteurs sont à pied d'oeuvre.
Pas moins de 25 enquêteurs sont à pied d'oeuvre.
L'enquête se mettait en place mercredi à Toronto, au lendemain de la spectaculaire sortie de piste du vol 358 d'Air France.

Parallèlement, des responsables canadiens rendaient un hommage appuyé à l'équipage, qui a joué un rôle essentiel pour éviter la catastrophe.


"Ils ont fait un excellent travail en faisant évacuer les passagers rapidement", a déclaré au cours d'un point de presse Jim Cochrane, responsable des services médicaux de la région.


Un autre responsable a précisé que le pilote avait parcouru tout l'avion pour s'assurer que personne n'était encore à bord, avant d'en rendre compte aux sauveteurs. D'autres officiels ont relevé que le mauvais temps pouvait avoir joué un rôle dans l'accident.


L'atterrissage de l'avion, qui est sorti de la piste et a pris feu mardi à Toronto, s'est déroulé dans des conditions de "tempête extrême", a souligné Brian Lackey, vice-président de l'aéroport de Toronto, précisant que l'aéroport était, au moment de l'accident, en état d'alerte rouge à cause des orages. Le mauvais temps "porte certainement une part de responsabilité", a jugé de son côté Don Enns, du bureau canadien de la sécurité des transports.


Je n'hésite pas à parler de miracle. Ce n'est rien d'autre qu'un miracle.


Jean-Claude Lapierre, ministre canadien des Transports.

25 enquêteurs


Une équipe de quelque 25 enquêteurs était en train de se constituer pour examiner tous les aspects de l'accident, a-t-il annoncé, précisant qu'aucune limite de temps n'avait été fixée pour la durée de l'enquête.


M. Enns a également souligné qu'il "n'y avait pas eu d'indications d'un problème de l'avion" avant son atterrissage. La première tâche des enquêteurs est de récupérer les boîtes noires de l'avion qui seront expédiées à Ottawa pour analyse.


Le Pdg d'Air France Jean-Cyril Spinetta a quitté la France mercredi pour se rendre à Toronto. Avant son départ, il a refusé de se prononcer sur les causes de l'accident, dans l'attente de l'examen des boîtes noires.

Question de minutes



Le ministre canadien des transports Jean Lapierre a de son côté évoqué la possibilité que l'avion se soit posé trop loin sur la piste à cause du mauvais temps, ce qui expliquerait qu'il n'ait pas pu s'arrêter à temps.


Tous les responsables s'accordaient en tout cas à souligner que la rapidité de l'évacuation a joué un rôle essentiel dans le fait qu'aucun des 309 passagers ou membres d'équipage de l'Airbus A-340 n'a perdu la vie dans l'accident. Une quarantaine de personnes ont été légerement blessées. Un responsable de la police a déclaré que l'évacuation n'a pas pris "plus d'une minute et demie ou deux".

Trois morçeaux


La police a reçu les premiers appels d'urgence immédiatement après l'atterrissage de l'avion, a ajouté le policier. Selon lui, les secours sont arrivés 52 secondes après l'accident et les trois quarts des passagers avaient déja pu quitter l'avion qui s'est ensuite rapidement embrasé.


L'avion s'est brisé en trois morceaux, a précisé ce responsable, indiquant que le feu avait commencé dans sa section arrière, avant de gagner le reste de l'appareil et le détruire.


Le site de l'accident a été bouclé par les forces de l'ordre pour les besoins de l'enquête et des pompiers continuaient à arroser les derniers foyers subsistant dans la carcasse de l'avion. L'aéroport Lester Pearson de Toronto était bondé mercredi matin avec la reprise des vols qui avaient dû être annulés la veille.

Longues files


De longues files d'attente s'étaient formées devant les comptoirs des compagnies aériennes et beaucoup de gens ont dormi par terre dans l'aéorogare, les hôtels des environs étant pleins.


Trois des cinq pistes de l'aéroport ont été rouvertes et les vols ont repris. Une quatrième piste devrait être rendue au trafic dans la journée. Selon les autorités canadiennes, quelque 540 vols ont été affectés, détournés ou annulés, après l'accident.


tsr.ch avec les agencess

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Numéro d'information

Un numéro Vert, le 0.800.800.812 a été mis à la disposition des familles des passagers par Air France.
Pour ceux qui appellent du Canada, un autre numéro a été mis en place: 00.33.1.56.93.10.00.

Ils applaudissent

- Pendant un moment, les passagers ont cru être arrivés à bon port. Sous un ciel menaçant, zébré d'éclairs, l'Airbus A340 touche sol et les passagers, spontanément, applaudissent le pilote du vol AF358 d'Air France.

- Mais ils ne sont pas au bout de leur peine. Le premier indice que tout n'allait pas rondement s'est produit quelques minutes plus tôt, lorsque le pilote tente une première manoeuvre d'approche, sans succès, en raison de forts vents, de la pluie et des éclairs.

- Environ une minute avant l'atterrissage, alors que l'avion s'apprête à effectuer sa seconde manœuvre d'approche, les lumières dans la cabine s'éteignent. "Juste avant de toucher le sol, c'était la noirceur totale dans la cabine", dira Olivier Dubois, l'un des passagers interrogé par l'agence Presse Canadienne (PC). "Il n'y avait pas une seule lumière qui fonctionnait, rien".

- Alors que l'appareil se pose apparemment sans encombres, les passagers, spontanément, se mettent à applaudir le pilote. Mais M. Dubois a senti que l'appareil roulait trop vite. "Il roulait vraiment, vraiment vite".

- M. Abedrabbo dit avoir entendu un bruit sourd, comme si un pneu avait crevé, et l'avion a alors commencé à tanguer. Et c'est alors qu'il a vu des flammes. "Dès que l'avion s'est arrêté, nous avons vu un moteur sur la gauche prendre feu", s'est-il rappelé. Quand la fumée dense a envahi la cabine, "les sorties d'urgence se sont ouvertes presque au même moment", a affirmé M. Alawata.

- Seule ombre à ce tableau miraculeux, Gwen Dunlop, une habitante de Toronto qui rentrait au Canada après des vacances en France, déclare, elle, ne pas avoir été impressionnée par la façon avec laquelle les agents de bord ont géré la situation.

- "Le personnel ne semblait pas prêt à nous aider, affirme-t-elle. A un certain moment, quelqu'un a bloqué une sortie devant un toboggan" La situation était chaotique à l'intérieur de l'avion, a-t-elle dit, tous les passagers tentant de sortir de l'appareil en même temps alors que la fumée envahissait la cabine et que l'avion menaçait d'exploser à tout moment.