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Front romand contre les exportations d'armes vers les pays en conflit

Quatre militants ont revêtu des masques représentant Guy Parmelin, Ueli Maurer, Ignazio Cassis et Johann Schneider-Amman. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Quatre militants ont revêtu des masques représentant Guy Parmelin, Ueli Maurer, Ignazio Cassis et Johann Schneider-Amman. - [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Un front romand se mobilise contre l'assouplissement des exportations d'armes vers les pays en conflit. Des textes ont été ou seront déposés auprès des Grands Conseils pour demander au Conseil fédéral de faire machine arrière.

"La Suisse va franchir une nouvelle ligne rouge ensanglantée", a expliqué lundi Muriel Waeger, co-secrétaire romande du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA). Pour imager leur propos, des militants ont arboré des masques de conseillers fédéraux et porté des caisses de munitions en ville de Lausanne.

Le GSsA coordonne la protestation qui émerge en Romandie. Elle sera relayée auprès des Parlements cantonaux par les Verts et le PS, avec l'appui de la gauche radicale, du centre et, espèrent-ils, quelques voix au sein du PDC et du PLR. Une résolution a déjà été votée à Genève et des interventions parlementaires sont en préparation dans les autres cantons romands, avant ou après l'été.

Une décision pas soumise à référendum

L'arrivée d'Ignazio Cassis a renversé la majorité au sein du Conseil fédéral, a expliqué Julien Repond, co-secrétaire du GSsA, car l'ancien conseiller fédéral Didier Burkhalter était lui opposé à un assouplissement.

La décision du Conseil fédéral concerne l'Ordonnance sur le matériel de guerre. Elle n'est pas soumise à référendum et ne passe pas par les Chambres fédérales. Pour faire pression, les opposants vont passer par les législatifs cantonaux qui peuvent voter des textes formulant des demandes à l'Assemblée fédérale ou au Conseil fédéral.

>> Lire aussi : Le Conseil fédéral autorise l'exportation d'armes vers des pays en conflit interne

L'ordonnance actuelle interdit d'exporter si le pays est impliqué dans un conflit armé interne ou international. Il devrait désormais être possible d'accorder une autorisation s'il n'y a aucune raison de penser que le matériel sera utilisé dans un conflit armé interne. La dérogation ne s'appliquerait pas à des pays rongés par la guerre civile comme le Yémen ou la Syrie, a assuré le Conseil fédéral.

L'explication n'a semble-t-il pas rassuré tout le monde. "Nous avons rarement reçu autant de réactions", a constaté Julien Repond.

ats/boi

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