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La neutralité suisse mise à mal par l'armée dans un territoire occupé par Israël

Un drone israélien de type Hermes 900. [Keystone - Sigi Tischler]
La neutralité suisse mise à mal par l'armée dans un territoire occupé par Israël / Forum / 2 min. / le 1 novembre 2017
Des collaborateurs du Département fédéral de la défense (DDPS) se sont rendus à trois reprises sur le plateau du Golan pour assister à des tests de drones. Or l'accès à ce territoire syrien occupé par Israël ne leur est pas autorisé.

Les représentants du DDPS, rattachés à l'Office fédéral de l'armement (Armasuisse), se sont rendus sur l'aérodrome de Pik en 2012, 2013 et 2015, ainsi que le rapporte mercredi le Tages-Anzeiger sur son site internet. C'est là qu'est testé le nouveau système de drones de reconnaissance de la société israélienne Elbit Systems, acheté par la Confédération en 2015 et qu'utilisera bientôt l'armée suisse.

Le problème, c'est que les délégations suisses n'étaient pas autorisées à se rendre dans ce territoire syrien, occupé et administré par Israël depuis la guerre des Six Jours en 1967. Son annexion n'a pas été reconnue par la Suisse. Dès lors, la présence de fonctionnaires officiels contrevient ainsi à la politique de neutralité et à la position suisse sur le conflit israélo-palestinien.

"Dysfonctionnement dans la communication"

Une fois informé de la situation, le ministre de la Défense Guy Parmelin est intervenu immédiatement, a expliqué mercredi son département dans un communiqué. "Des "représentants officiels de la Suisse ne sont pas autorisés à s’y rendre pour des activités en lien avec l’Etat d’Israël ou des entreprises israéliennes", reconnaît le DDPS.

Ces incidents proviendraient d’un "dysfonctionnement dans la communication". "Les services qui étaient informés des activités planifiées à Pik n’ont pas réalisé que les représentants suisses n’étaient pas autorisés à s’y trouver, alors que les services qui étaient au courant des restrictions émises en matière de politique extérieure n’avaient, quant à eux, pas connaissance des activités planifiées", écrit le DDPS. Les prochaines visites auront lieu sur un autre site.

Réactions outrées

Reste qu'à Berne l'information n'a pas manqué de faire réagir, à gauche notamment. Le conseiller national et ancien ambassadeur Tim Guldimann (PS/ZH) s'est dit "scandalisé" dans le Tages-Anzeiger. Les Verts parlent eux d’une "erreur inacceptable", estimant qu'"Armasuisse a piétiné la neutralité suisse".

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