Publié

Craignant des surcoûts, nombre d'élus fédéraux rejettent les JO de Sion 2026

Les critiques pleuvent sur la candidature suisse au JO de 2026
Les critiques pleuvent sur la candidature suisse au JO de 2026 / 19h30 / 2 min. / le 22 octobre 2017
Le projet des JO 2026 du ministre des Sports Guy Parmelin a peu de chances d'être adopté aux Chambres fédérales sous sa forme actuelle, selon un sondage de la SonntagsZeitung. Comme plusieurs experts, les élus craignent les surcoûts.

Le Conseil fédéral a annoncé mercredi qu'il soutiendra la candidature de Sion pour les Jeux olympiques 2026 jusqu'à hauteur d'un milliard de francs, estimant qu'il s'agit d'une grande chance pour le sport et l'économie.

>> Lire aussi : Avec les JO 2026, le Valais a besoin de se mettre en évidence, selon Adolf Ogi

Pourtant, le projet est loin de faire l'unanimité au sein du Parlement: 43 des 80 élus qui ont répondu à un sondage de la SonntagsZeitung s'y opposent, notamment les représentants des Verts, du PS et de l'UDC. Seuls 21 parlementaires y sont favorables.

La peur de frais imprévisibles en est la raison principale. "Les Jeux laisseront des dettes qui devront être payées par la collectivité", affirme le conseiller national Jean-Luc Addor (UDC/VS).

Un avis que ne partage pas Nicolas Bideau. Interrogé dans Le 19h30, le directeur de Présence suisse estime que "c'est un investissement cohérent par rapport à ce qu'on peut avoir en retour, dans le domaine économique et à terme en terme d'image. C'est des Jeux qui en valent la peine."

>> Nicolas Bideau dans Le 19h30 :

Entretien avec Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse
Entretien avec Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse / 19h30 / 7 min. / le 22 octobre 2017

Problématique liée à la sécurité

Les Jeux olympiques d'hiver de Sion 2026 risquent en effet de coûter beaucoup plus cher que prévu. Les 300 millions de francs réservés à la sécurité sont "beaucoup trop bas" et "totalement irréalistes", selon des experts cités dans Le Matin dimanche et la SonntagsZeitung.

"Les expériences de l'Euro et d’autres Jeux d’hiver démontrent clairement que l’estimation de 300 millions (pour la sécurité) est beaucoup trop basse et totalement irréaliste" a expliqué Benedikt Weibel, délégué fédéral à la sécurité pour l'Euro 2008 de football.

Les frais de 200 millions prévus aux Jeux olympiques de Vancouver ont ensuite grimpé entre 600 millions et 1 milliard pour la seule sécurisation des lieux et des installations, continue-t-il. Il en ira de même à Sion, prédit l'ancien chef des CFF.

Couvrir le déficit

Autre problème aux yeux des critiques: le projet ne prévoit pas de mécanisme empêchant les dépassements de budget. Un élément confirmé par l'Office fédéral du sport, qui doit maintenant mettre en place des mesures pour assurer que la garantie du déficit ne soit pas dépassée.

L'UDC exige du Comité international olympique (CIO) qu'il s'engage à combler un éventuel déficit "afin que la collectivité ne doive pas payer", a déclaré le chef du groupe parlementaire Adrian Amstutz aux deux journaux dominicaux.

ats/duva

Publié

Le vice-président rétorque

Selon le vice-président du comité de Sion 2026 et conseiller aux Etats Hans Stöckli (PS/BE), il n'y aura pas de problèmes liés aux dépenses. Dans le cas de Sotchi et de Vancouver, ce sont les coûts pour les infrastructures, précisément, qui ont échappé à tout contrôle, explique-t-il, alors que les infrastructures sont déjà existantes en Suisse. Il se dit également confiant quant à une augmentation de la contribution de la part du CIO.

Les JO d'hiver de Sion 2026 peinent à convaincre les élus fédéraux
Peu d'élus fédéraux soutiennent les JO de Sion 2026, par crainte des surcoûts