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Des sanctions financières évoquées dans le débat sur les langues à l'école

Le conseiller d'Etat genevois Antonio Hodgers. [Keystone - Martial Trezzini]
Des sanctions financières évoquées dans le débat sur les langues à l'école / Forum / 2 min. / le 18 mai 2017
"Si le français n’est plus enseigné à Thurgovie, pourquoi les Genevois devraient-ils lui verser l’argent de la péréquation financière?". C’est la question que pose le conseiller d’Etat genevois Antonio Hodgers dans la Weltwoche.

Le Parlement thurgovien a décidé au début du mois en première lecture de repousser l'enseignement du français à l'école secondaire. Si cette décision devait être confirmée, elle pourrait pousser les Genevois à remettre en question leur contribution à la péréquation financière intercantonale, selon Antonio Hodgers. Car, pour le ministre genevois, abandonner l'enseignement du français à l'école affaiblit la cohésion nationale.

Le canton de Genève a contribué en 2016 à environ 250 millions de francs aux cantons les moins riches. Et comme le rappelle Antonio Hodgers dans son papier d'opinion dans la Weltwoche, Thurgovie a reçu 225 millions grâce à la redistribution des richesses entre les cantons.

Peu de soutien

Cette idée a été reçue froidement dans le monde politique. Que ce soit chez les Verts, les différents ministres en charge des Finances ou les élus genevois joints par la RTS, personne ne soutient cette suggestion.

Au mieux, le conseiller aux Etats écologiste Robert Cramer concède que "si on n'est pas solidaire, il ne faut pas s'attendre à ce que les autres soient solidaires avec vous". Mais, selon lui, l'annulation du système de péréquation financière est disproportionnée et techniquement compliquée.

Une proposition "limitée", selon Mathias Reynard

Questionné dans Forum, le conseiller national Mathias Reynard (PS/VS) s'est dit peu convaincu de la proposition de son collègue de parti: "J'ai de la sympathie pour le goût de la provocation et pour l'engagement d'Antonio Hodgers sur cette thématique. Mais j'ai des doutes sur la méthode. Je ne crois pas qu'il faille une escalade dans le chantage".

Il a également relevé les limites de cette idée: "Certains cantons alémaniques sont contributaires (à la péréquation financière). Que dire à Zurich qui vote ce dimanche sur la suppression de l'enseignement du français ou de l'anglais (lire encadré)? "

>> L'interview de Mathias Reynard dans Forum :

Mathias Reynard, conseiller national PS VS. [DR]DR
Mathias Reynard revient sur la proposition d'Antonio Hodgers dans le débat sur l'enseignement du français / Forum / 7 min. / le 18 mai 2017

Muriel Ballaman/hend

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La question des langues débattue dans plusieurs cantons alémaniques

La question des langues à l'école primaire fait débat dans plusieurs cantons alémaniques.

Le canton de Zurich se prononcera dimanche prochain sur une initiative demandant qu’une seule langue étrangère soit enseignée à l’école primaire.

Au début du mois de mai, le Tribunal fédéral a validé une initiative aux Grisons visant à réduire le nombre de langues à l'école primaire à une seule. Dans les cantons de Lucerne et de Bâle-Campagne, des textes similaires sont également prévus.

Pour rappel, Nidwald a refusé, en 2015, un texte de l'UDC qui demandait la suppression du français à l’école primaire.

Sanctions financières évoquées pour les cantons refusant d'enseigner le français