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L'avenir du service public dans l'audiovisuel débattu sous la Coupole

Le Palais fédéral, à Berne. [Keystone - Peter Klaunzer]
Le Palais fédéral, à Berne. - [Keystone - Peter Klaunzer]
Le Parlement fédéral se penche cette session sur l'avenir du service public dans l'audiovisuel. Les Etats examinent l'initiative "No Billag" et le Conseil national débat de la mission de la SSR.

L'INITIATIVE "NO BILLAG"

Mercredi, le Conseil des Etats doit se prononcer sur l'initiative "Oui à la suppression des redevances radio et télévision". Le texte, qui devrait être soumis au peuple en 2018, veut interdire à la Confédération de subventionner toute chaîne de télévision ou de radio et de prélever une redevance de réception.

Berne pourrait tout au plus payer les diffuseurs pour la diffusion de communiqués officiels urgents. Quant aux concessions, elles seraient régulièrement mises aux enchères par les autorités fédérales. Les initiants considèrent que la SSR dispose d'un "quasi-monopole", qu'il faut supprimer et remplacer par une concurrence entre les médias privés.

Rejet recommandé

Si l'initiative est acceptée par le peuple, cela signifiera la fin de la SSR, d'après le directeur de la RTS et futur directeur de la SSR Gilles Marchand. Celle-ci perçoit environ 1,3 milliard de francs grâce à la redevance, qui finance une majorité de ses programmes dans les 4 langues nationales.

La commission des télécommunications de la Chambre des cantons a recommandé à l'unanimité de rejeter l'initiative "No Billag". Selon elle, la taxe permet de garantir un service public de qualité et le financement des radios et télévisions locales. Le Conseil fédéral recommande aussi de rejeter sans contre-projet l'initiative.

LE DÉBAT SUR LE SERVICE PUBLIC

Mardi 14 mars, l'avenir de la SSR sera à nouveau discuté sous la Coupole, cette fois-ci au Conseil national, où les débats s'annoncent mouvementés. Les parlementaires se pencheront sur le périmètre et les activités de la SSR. Les discussions doivent d'abord porter sur le rapport du Conseil fédéral sur le service public.

Cet examen du mandat de la SSR a conclu que cette dernière assure un service public de qualité. Le gouvernement précise toutefois que les exigences "doivent être renforcées, avec un budget identique". Il souhaite également que l'offre numérique de la SSR soit davantage développée pour toucher le public jeune.

Plusieurs fronts

La commission des télécommunications de la Chambre du peuple a donné le ton en approuvant une série de motions visant à serrer la bride aux diffuseurs de service public. Trois fronts se dégagent.

D'abord, des élus demandent que le contenu propre de la SSR soit mis gratuitement à disposition des éditeurs privés. Plusieurs collaborations existent déjà entre la SSR et les éditeurs privés.

Deuxièmement, la commission souhaite réduire le nombre de chaînes thématiques n'assumant pas un mandat de service public à proprement parler. Les radios nationales Swiss Pop, Swiss Classic et Swiss Jazz sont dans le viseur de la majorité, tout comme la chaîne régionale Option Musique en Suisse romande.

Enfin, elle veut que la convention cadre de la SSR soit définie à l'avenir par le Parlement, et plus par le Conseil fédéral. Le Conseil suisse de la presse craint que cette mesure n'entrave l'indépendance des journalistes et entraîne une politisation de la SSR.

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RTSinfo

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