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Les primes maladie vont plus que doubler d'ici 2030, selon EY

Le gouvernement bernois sera plus généreux pour ceux qui peinent à payer les primes maladie. [Keystone - Martin Rütschi]
Une femme en train de calculer les coûts de son assurance maladie (image d'illustration). - [Keystone - Martin Rütschi]
Les primes d'assurance maladie vont plus que doubler d'ici 2030, estime la société de conseil Ernst & Young (EY). Elles ne seront plus supportables pour une grande partie de la population.

D'ici 2030, les coûts de santé devraient augmenter de 60% en Suisse, à 116 milliards de francs, selon une étude d'EY publiée mardi.

Alors qu'en 2014, 6% en moyenne du revenu des ménages était consacré aux primes maladie, cette part représenterait 11% en 2030, évaluent les analystes du cabinet de conseil et d'audit.

Pouvoir d'achat encore réduit

Cette augmentation massive des coûts réduira le pouvoir d'achat des ménages de manière significative, poursuit EY. Aujourd'hui déjà, les personnes privées contribuent à hauteur de deux tiers au financement du système suisse de santé. Et cette participation va encore augmenter.

Mais EY part aussi du principe que les assureurs maladie peuvent freiner la hausse des coûts de la santé. Des coûts peuvent être évités grâce à une prévention intelligente basée sur les données et une supervision habile.

Le Conseil fédéral a ainsi chiffré le potentiel d'efficacité à 20%.

ats/tmun

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L'opportunité des données sur la santé

Avec la numérisation, les assureurs maladie disposent de gros volumes de données, sur la base desquelles la prévention, la détection précoce et le traitement des maladies peuvent être améliorés de façon radicale, écrivent les auteurs de l'étude.

Aujourd'hui déjà, comme le montre un sondage réalisé auprès de 400 personnes en Suisse alémanique, près de la moitié des assurés enregistrent volontairement des informations sur leur santé.

Parmi les personnes interrogées qui n'enregistrent actuellement pas de données, seules 12,8% le feraient à l'avenir sans incitation. Mais si elles bénéficiaient en contrepartie d'incitations comme des rabais sur les primes, la part des personnes prêtes à mettre leurs informations médicales à disposition augmenterait à près de 43%.

Précisions sur la méthodologie

Outre les 400 personnes interrogées à propos des données médicales personnelles, des analystes et des experts d'EY ont évalué d'importantes quantités de données pour réaliser leur étude, précise la société.

Ils ont notamment utilisé les rapports annuels des assureurs maladie, les statistiques des offices fédéraux de la santé publique (OFSP) et des assurances sociales (OFAS), ainsi que de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA).