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L'aile réformiste du PS se rassemble face à un parti jugé trop à gauche

Daniel Jositsch (PS/ZH) et Pascale Bruderer (PS/AG) lors de la conférence de presse de l'aile socio-libérale du Parti socialiste. [Keystone - Peter Klaunzer]
L'aile réformiste du PS se rassemble face à un parti jugé trop à gauche / Forum / 9 min. / le 14 décembre 2016
L'affrontement entre les deux ailes du Parti socialiste au congrès de Thoune (BE) a laissé des traces. Les représentants de l'aile droite créent une plateforme pour permettre aux "modérés" du PS de se rassembler et de se faire entendre.

"Il y a toujours eu plusieurs ailes au sein du PS et il y en aura toujours", a déclaré le conseiller aux Etats Daniel Jositsch (ZH) mercredi devant à Berne. Il doit y avoir assez de place pour les différents courants du parti, a renchéri la sénatrice Pascale Bruderer Wyss (AG).

Avec cette plateforme, l'aile droite du Parti socialiste souhaite offrir un lieu de rassemblement et d'expression pour les modérés et les réformistes du PS, ont expliqué les tenants de la ligne réformiste. Pour eux, il n'est pas question de diviser le parti.

Une fronde plutôt alémanique

Renforcer la gauche modérée permettrait aussi de gagner des électeurs, a estimé Daniel Jositsch. Entre 20% et 30% d'entre eux ne veulent pas "dépasser le capitalisme", comme l'a prôné Christian Levrat lors du congrès à Thoune, selon le Zurichois.

Le président du parti a été informé de la création de la plateforme et n'y est pas opposé, a assuré Pascale Bruderer Wyss. "Le PS a la place pour accueillir différents courants de pensée", déclarait le Fribourgeois dans l'émission Forum début décembre.

La fracture au sein du PS est une discussion bien plus présente outre-Sarine, a concédé Daniel Jositsch. La situation est différente en Suisse romande mais cela va peut-être déclencher le débat, a ajouté le conseiller aux Etats.

Le texte qui a mis le feu aux poudres

Début décembre, cette aile droite du PS n'avait pas réussi à convaincre l'ensemble du parti, réuni en congrès à Thoune. Le renvoi du papier de position sur la "démocratie économique" avait échoué. Seuls 14% des délégués l'avaient refusé.

>> Lire : Large soutien au sein du PS à davantage de démocratie économique

Le document préconise d'édicter une loi pour permettre la représentation des salariés dans les organes de décision des entreprises, de favoriser les coopératives d'habitations et l'achat de terrain par des collectivités publiques. Il prévoit encore d'étendre le service public.

Ce texte a créé la controverse dans le parti plusieurs semaines avant le congrès. Les thèses étaient jugées trop à gauche par des poids lourds alémaniques du parti, au nombre desquels Daniel Jositsch, Pascale Bruderer Wyss et Evi Allemann (BE).

Développement vers le centre?

Pour sa part, le président du PS Christian Levrat a jugé que le lancement de cette plateforme par cette aile minoritaire déçue du programme économique socialiste n'était pas un problème mais plutôt une opportunité.

L'initiative pourrait même potentiellement contribuer à gagner des électeurs au centre, comme l'espère le PS à l'avenir.

ats/dk

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