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Les centrales de Beznau et Gösgen doivent contrôler des pièces suspectes

La centrale de Gösgen, dans le canton de Soleure. [Keystone - Martin Ruetschi]
Les exploitants de Beznau et de Gösgen priés par l'IFSN de vérifier l’état de leurs réacteurs / Le Journal du matin / 57 sec. / le 14 décembre 2016
L'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) a annoncé mardi que les générateurs de vapeur des réacteurs de Beznau et Gösgen devront être contrôlés en raison d'anomalies sur des pièces forgées en France et au Japon.

L'IFSN avait confirmé jeudi 8 décembre à la RTS qu'elle procédait à des analyses concernant des pièces suspectes venant de France et du Japon sur la base d'informations des autorités françaises. Mardi, elle a précisé dans un communiqué que ce sont les centrales de Beznau et Gösgen qui sont concernées.

>> Lire : Des pièces suspectes soulèvent des doutes sur la sécurité des centrales suisses

L'IFSN prévoit des analyses en deux phases. Dans un premier temps, les exploitants devront examiner "en profondeur" la documentation des pièces. Ils ont jusqu'à la fin avril pour livrer leurs résultats à l'IFSN. Ensuite, les exploitants devront procéder à des contrôles physiques des matériaux.

Arrêt des centrales?

Contactée par la RTS, l'IFSN n'a pas été en mesure de dire si ces tests nécessiteront l'arrêt des réacteurs. Les autorités françaises, soumises à la même problématique, ont, déjà en juin, exigé des analyses qui ont entraîné l'arrêt de nombreuses centrales afin de tester sur place les matériaux pour vérifier leur qualité.

L'Autorité de sûreté nucléaire française a annoncé en juin que l'acier des générateurs de vapeur fabriqués à la forge du Creusot, en France, et par le japonais JCFC peuvent présenter une concentration trop importante en carbone. Ce taux altère la capacité de résistance de l'acier, et donc potentiellement sa sûreté.

Actuellement, les réacteurs de Beznau 1 et de Leibstadt sont à l'arrêt en raison d'autres problèmes.

Valentin Tombez

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Retour sur l'affaire du Creusot

Suite à la découverte en 2015 d'un défaut de fabrication dans une cuve forgée pour un futur réacteur à Flamanville, l'Autorité de sûreté nucléaire française a déclenché une vaste campagne de contrôles.

Un audit a montré que Creusot Forge, l'entreprise française spécialisée dans la production de grandes pièces pour des réacteurs nucléaires et appartenant à Areva, a falsifié les contrôles de qualité de quelque 400 pièces depuis 1965.

Après cette découverte, l'ASN a entrepris une revue complète des dossiers de la forge du Creusot. Celle-ci devrait durer un à deux ans.