La fracture numérique provoque la colère des "oubliés de la modernité"

Ils sont mécontents. S’ils ont les montagnes, les pâturages et le bon air, les habitants des campagnes ont aussi des tâches à accomplir. Ils travaillent et tentent de maintenir leurs PME. Et pour y parvenir, il est nécessaire d'avoir internet avec une qualité de connexion à peu près acceptable.

Or le fossé est béant entre autoroutes de l’information dans les agglomérations et sentiers à peine praticables dans les campagnes ou les montagnes.

Haut débit, dénomination trompeuse

La Suisse apparaît dans le haut du classement mondial en matière de connexion à haut débit, mais la dénomination est trompeuse. Le haut débit minimal garanti par la concession de service universel est fixé à 2 mégabits par seconde. C'est peu, et si le réseau est instable, ça ne suffit pas.

Par exemple, à Ormont-Dessus  (Les Diablerets, Vers l’Eglise), quand internet à des ratés à la station-service, plus une goutte d’essence ne sort de la pompe. Ou un paysan, qui doit alimenter la base de données fédérale pour tout mouvement de troupeau, risque d'être amendé s'il ne parvient pas à le faire, même si c'est en raison d'un réseau défaillant.

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Swisscom pointé du doigt

Parmi les habitants, la grogne gronde, surtout contre Swisscom. Interrogé par la RTS, l'opérateur répond en notant qu’à Ormont-Dessus, plus de 80% des ménages ont des raccordements de qualité.

Swisscom promet par ailleurs d’aller voir sur place à quoi sont dus les dérangements qui concernent les 20% restants.

De quoi faire plaisir aux habitants déconnectés, qui ont parfois le sentiment d’être des Suisses de bas étage, des banlieusards ignorés, voire méprisé. Une quantité négligeable et négligée. Et les victimes d’une fracture numérique qui s'étend plutôt qu’elle ne s’estompe.

RTS - Laurent Bleuze

Alain Arnaud/vkiss

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