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Blocher sur le 9 février: "manoeuvre tactique", craint Roger Nordmann

Le Vaudois Roger Nordmann prend la présidence du groupe socialiste aux Chambres fédérales. [Keystone - Marcel Bieri]
L'invité de la rédaction - Roger Nordmann / Le Journal du matin / 20 min. / le 24 novembre 2015
Nouveau chef du groupe PS à Berne, Roger Nordmann a émis mardi de sérieux doutes sur la sincérité de la déclaration de l'ex-conseiller fédéral UDC sur l'assouplissement de la mise en oeuvre de l'initiative du 9 février.

Le Vaudois Roger Nordmann, fraîchement investi de ses nouvelles fonctions sous la Coupole fédérale, a réagi de manière très dubitative sur les ondes de La Première aux propos de Christoph Blocher sur l'assouplissement de l'application de l'initiative contre l'immigration de masse, notamment sur le remplacement des contingents par d'autres mesures.

C'est très intéressant qu'il propose ça un mois après les élections.

Roger Nordmann, conseiller national PS/VD

"C'est très intéressant qu'il propose ça un mois après les élections. Autrement dit cela signifie qu'il a fait son initiative populaire pour attiser la haine des étrangers, pour essayer de profiter électoralement de la xénophobie, mais qu'au fond cela lui est complètement égal?", a-t-il souligné.

Et d'ajouter: "Maintenant place à la Realpolitik, place aux intérêts de l'économie. (...) J'ai les plus grands doutes que cela soit une opinion sincère. Je crains que cela soit une manoeuvre tactique et qu'au dernier moment il se retire pour faire échouer la chose. (...) Si j'étais un électeur UDC qui avait voté le texte, je serais assez surpris de voir l'auteur principal du texte prendre cette position et se retourner".

"J'invite le PLR à venir discuter"

Roger Nordmann a néanmoins concédé que "cela peut être une chance" afin de discuter sur les modalités d'application du texte, notamment afin de trouver des solutions avec l'Union européenne.

Sur la question des bilatérales, le socialiste s'est montré enclin à la discussion: "Pour l'instant, le PLR n'est pas du tout d'accord avec notre approche, mais je lui donne assez peu de chances d'arriver à sauver les bilatérales en s'alliant avec l'UDC comme il l'envisage. (...) J'invite le PLR à venir discuter très sérieusement avec nous sur la manière de les sauver".

Un deuxième UDC au Conseil fédéral?

Au sujet de l'attribution du second siège UDC au gouvernement fédéral, Roger Nordmann n'a en revanche pas souhaité s'exprimer: "Nous n'avons a pas tranché définitivement cette question".

Sur la proposition UDC de présenter un ticket de trois candidats avec un seul Alémanique, le socialiste déclare: "Ce qui est sûr c'est que cette manière de procéder agace beaucoup, car les parlementaires sont sensés agir sans instruction. (...) La méthode contraint le choix alémanique".

Quant à sa préférence pour le Vaudois Guy Parmelin au sein du ticket UDC, candidat qui serait le plus à même de défendre les intérêts de la Suisse romande, Roger Nordmann précise que l'opinion n'est pas encore arrêtée: "Je ne vais pas répondre à cette question. Non pas parce que je ne 'ai pas d'opinion, mais parce que ma fonction de président du groupe exige qu'on discute d'abord au sein du groupe pour clarifier cette question avant que je les exprime sur les ondes de la Radio suisse romande".

mo

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