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L'idée de titres de séjour temporaires fait son chemin à Berne

Des employés saisonniers sont notamment embauchés pour la récolte des asperges.
La Suisse se penche sur les titres de séjour temporaires "blue cards" / Le Journal du matin / 1 min. / le 29 septembre 2015
Deux commissions fédérales vont se pencher cet automne sur l'idée d'octroyer des titres de séjour temporaires à des ressortissants d'Afrique ou d'Asie qui veulent venir travailler en Europe.

Alors que le statut de saisonnier a été supprimé en 2002, la Suisse pourrait bien réintroduire cette pratique en s'inspirant des "blue cards", des titres de séjour limités dans le temps que l'Europe octroie depuis 2009.

Déjà pratiqué avec la Tunisie

Carlo Sommaruga, conseiller national socialiste genevois, plaide en tout cas pour cette solution: "En Suisse, nous avons déjà ce système avec la Tunisie dans l'accord migratoire. Il offre la possibilité d'avoir quelques dizaines de permis de jeunes professionnels qui viennent en Suisse pour quelque temps afin de compléter leur formation ou acquérir de l'expérience", a-t-il indiqué à la RTS.

Le président de la commission de politique extérieure du National veut donc présenter cette piste à ses collègues parlementaires. Car selon lui, ces permis offrent un double avantage. Pour les pays d’accueil et pour les pays de départ: "Cela permet d'organiser le flux des travailleurs vers l'Europe, mais aussi de contribuer à ce que de l'argent rentre dans leur pays."

Trop complexe à long terme?

La Vaudoise Cesla Amarelle tempère l'enthousiasme de son collègue de parti. La présidente de la commission des institutions politiques, qui traite le dossier de l'asile, estime que, pour le migrant travailleur, ce statut est trop précaire: "Il faudra voir l'évaluation qu'en fait l'Union européenne, mais à long terme c'est un système qui ne fonctionne pas, parce que les gens ont plutôt tendance à rester et vouloir faire venir leurs familles. Tout travailleur doit pouvoir vivre avec sa famille de manière digne dans le pays de son travail".

Ces permis de travail temporaires impliquent le retour obligatoire dans le pays d’origine. C’est là un point central. Le succès de ce nouveau modèle migratoire dépendra de la volonté des migrants d'y prendre part.

Pietro Bugnon/jzim

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