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Nestlé, Novartis ou UBS sont champions de l'inégalité salariale

Le directeur de Nestlé, Paul Buckle, est payé 230 fois plus que l'employé ayant le salaire le plus bas de son entreprise. Il prend la tête du classement établi par Travail.Suisse en termes d'inégalité. [Laurent Gillieron]
L'écart salarial continue de se creuser en Suisse / Le 12h30 / 6 min. / le 23 juin 2014
Selon une étude du syndicat Travail.Suisse publiée lundi, les écarts salariaux en Suisse ont continué de se creuser en 2013, avec des rapports de plus de 1 à 200 entre les collaborateurs.

L'écart salarial a continué de se creuser en 2013, selon une étude de la fédération syndicale Travail.Suisse publiée lundi qui a examiné 27 entreprises suisses.

Les rapports entre le salaire le plus élevé et le plus bas payé dans une entreprise ont été les plus grands l'an dernier chez Roche, Novartis, Nestlé, UBS et Lindt & Sprüngli, avec des écarts salariaux de plus de 1:200.

"Le modèle salarial suisse retombe dans les mêmes travers d'avant la crise financière de 2008", a déclaré à Berne, Jacques-André Maire, vice-président de Travail.Suisse.

Nestlé No1 de l'inégalité salariale

L'étude a recensé 42 managers qui gagnent plus de 100 fois plus que leurs collaborateurs les moins bien rémunérés. Sur ce nombre, on recense 21 directeurs des deux grandes banques UBS et Credit Suisse et dix managers de Roche et Novartis.

Avec un écart salarial de 1:230, le CEO de Nestlé, Paul Bulcke prend la tête du classement. Grâce à Andrea Orcel (1: 229) et Sergio Ermotti (1:215), UBS place deux de ses managers dans le top 5.

ats/sbad

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L'initiative Minder oubliée?

Selon Travail.Suisse, les chiffres publiés mettent clairement en évidence que l'initiative contre les rémunérations abusives n'a pas d'impact sur la réalité.

Acceptée en mars 2013, l'initiative Minder est entrée en vigueur au 1er janvier 2014, mais sa mise en œuvre se fera sur une période de deux ans.

D’ici fin 2015, les entreprises cotées en bourse devront octroyer aux actionnaires un droit de vote contraignant sur la rémunération des dirigeants et du conseil d’administration. Les primes d’embauche et les parachutes dorés seront aussi interdits.

Les femmes en recul dans les directions

Sur les 208 postes dans les directions de 27 groupes suisses les plus importants, seuls huit étaient occupés par des femmes à fin 2013. Avec 4%, le taux est redescendu à un plancher atteint en 2008 seulement, observe Travail.Suisse dans son étude.

Ce niveau est "scandaleusement faible", note l'organisation syndicale. En 2012, 12 femmes occupaient encore les 220 postes de direction en Suisse, soit un taux de 5,6%.

Dans les conseils d'administration des 27 entreprises analysées, la situation est un peu meilleure, avec 44 femmes sur 249, soit un taux de 17,6% (contre 15,4% en 2012).