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Béatrice Métraux, ministre vaudoise "désemparée" face à un cas comme Fabrice A.

Le centre de La Pâquerette est situé dans l'enceinte de la prison genevoise de Champ-Dollon. [Salvatore Di Nolfi]
Les cantons ont-ils les moyens d'encadrer les délinquants? / InterCités / 9 min. / le 17 septembre 2013
La conseillère d'Etat vaudoise Béatrice Métraux est convaincue qu'une meilleure coordination intercantonale est indispensable pour faire face à des affaires telles que celle de Fabrice A., meurtrier présumé d'Adeline.

"Je suis consternée, extrêmement triste et déprimée par ces affaires qui se succèdent. C'est un échec de la prison, parce que les politiciens finalement ne savent plus comment réagir." Béatrice Métraux a dit son malaise lundi sur les ondes de la RTS après la mort d'Adeline, dont le meurtrier présumé Fabrice A. a été arrêté en Pologne dimanche après plus de trois jours de cavale.

La conseillère d'Etat vaudoise chargée de l'Intérieur n'est pas prête à baisser les bras pour autant. "Les politiciens doivent prendre leurs responsabilités", a ajouté la magistrate écologiste.

"Immense doute"

Béatrice Métraux admet un échec: "J'ai un immense doute depuis un année et demie que je suis en charge des prisons et depuis une année et demie que les drames se succèdent, que ce soient les évasions, la mise en danger des agents de détention ou que ce soient les morts d'Adeline ou de Marie." (Lire le second encadré)

Pour une meilleure coordination intercantonale

La conseillère d'Etat vaudoise compte beaucoup sur une meilleure coordination intercantonale. L'élue a en outre lancé les démarches pour un registre fédéral des places de détention. "Ces changements sont très difficiles à mettre en place, mais on ne doit pas relâcher les efforts", exhorte-t-elle.

lgr

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Doutes sur le suivi psychiatrique de Fabrice A.

La Tribune de Genève a pointé du doigt mardi des lacunes dans le suivi psychiatrique de Fabrice A. - suspecté d'avoir tué sa sociothérapeute lors d'une sortie accompagnée jeudi. Le détenu "a pu sortir de prison sans avoir été soumis à une expertise psychiatrique indépendante", note le quotidien.

Réagissant à ces propos, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) estiment que les procédures en vue de la sortie accompagnée de Fabrice A. ont été respectées. Ils disent en outre que l'expertise demandée par le Conseil d'Etat devra évaluer leur bien-fondé.

Le meurtrier présumé a fait l'objet d'une expertise psychiatrique détaillée en 2011, ont indiqué les HUG puis bénéficié d'un suivi bimensuel de la part du service de psychiatrie pénitentiaire des HUG peu après son arrivée à La Pâquerette, en avril 2012.

Modifications de lois demandées

Deux lois doivent être modifiées après le meurtre de la jeune Marie à la mi-mai à Payerne (VD). Le Grand Conseil vaudois a adopté mardi à l'unanimité un postulat demandant des changements qui avaient été préconisés par le rapport Bänziger à la suite du décès de Marie.

La première recommandation veut qu'un collège de juges d'application des peines et non un seul magistrat traite désormais les recours contre l'Office d'exécution des peines dans les cas d'une certaine gravité.

Le deuxième changement entend octroyer un droit de recours à l'Office d'exécution des peines contre les décisions du juge d'application des peines.

Dans l'affaire de Payerne, Claude D. avait pu retrouver les arrêts domiciliaires après la décision d'une juge d'application des peines à la suite du recours de son avocat. Cette décision n'était pas contestable.