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Un millier de places de détention supplémentaires créées par les cantons

La surpopulation créée l'agressivité chez les détenus et les gardiens.
La prison de Champ-Dollon (GE), prévue pour 370 détenus, accueille près de 800 prisonniers.
La Conférence des directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP) prend des mesures contre la surpopulation carcérale en Suisse et prévoit la création de près de 1000 places de détention.

Pour réduire la surpopulation dans les prisons en Suisse, la Conférence des directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP) prévoit la construction de 900 à 1000 nouvelles cellules carcérales. La situation est particulièrement tendue en Suisse romande.

"Nous n'avons pas assez de places en Suisse, principalement en détention fermée", constate le conseiller d'Etat zurichois Martin Graf, dans une interview parue dans la "Schweiz am Sonntag".

Le manque de places dans les prisons entraîne en retour une surpopulation des cellules de détention préventive, où des condamnés doivent attendre trop longtemps une place dans un établissement pénitentiaire, explique le président de la Commission pour l'exécution des peines et les établissements de détentions de la CCDJP.

Plus de 200% de la capacité atteinte à Genève

Le manque de places est particulièrement criant en Suisse romande, où "jusqu'à trois prisonniers doivent se partager une seule cellule".

Et de citer l'exemple frappant de la grève des gardiens de la prison de Champ-Dollon, à Genève, lundi passé. Environ 170 d'entre eux ont manifesté à l'entrée de l'établissement pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de travail. Ils demandent au canton d'embaucher très rapidement du personnel supplémentaire. Alors que la prison de Champ-Dollon est prévue pour accueillir 370 détenus, ils sont actuellement près de 800.

ats/moha

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Argument de traitements dégradants invoqué

L'avocate Dina Bazarbachi, membre du comité de la section genevoise de la Ligue suisse des droits de l'homme, dénonce à son tour la surpopulation carcérale à Champ-Dollon (GE).

Elle a invoqué des traitements dégradants, en déposant vendredi deux demandes de mise en liberté.

"Les détenus ne peuvent plus bouger, ils restent 23 heures sur 24 dans des cellules irrespirables et sales. La situation est indigne, il faut réagir!" a indiqué dimanche Me Bazarbachi, confirmant une information du "Matin Dimanche".

L'avocate note que ses demandes ont peu de chances d'aboutir, mais elle est prête à aller jusqu'à la Cour européenne des droits de l'homme.