Publié

Christian Levrat s'oppose au retour des contingents pour les travailleurs de l'UE

Le président du PS Christian Levrat prononce son discours devant l'assemblée des délégués à Thoune. [Peter Schneider]
Christian Levrat estime que l'extension de la clause de sauvegarde reviendrait à suivre la logique anti-immigration de l'UDC. - [Peter Schneider]
Le président du Parti socialiste rejette une possible extension de la clause de sauvegarde à l'ensemble de l'Union européenne. Le retour des contingents pour les travailleurs est "populiste" et son effet serait "marginal", estime Christian Levrat.

L'introduction de contingents pour les travailleurs de l'UE déplaît au PS. Elle n'est qu'une mesure populiste sans effet sur la sous-enchère salariale ou d'autres problèmes liés à la libre circulation, estime son président Christian Levrat. La question sera examinée prochainement par le Conseil fédéral.

"Imposée à l'ensemble de l'UE, la clause de sauvegarde ne servira pas à grand-chose. On vend du Valium à la population", estime le président du PS dans une interview du Temps publiée samedi. Son application reviendrait à suivre la logique anti-immigration de l'UDC, poursuit-t-il.

Effet "marginal"

Pour le Fribourgeois, "le retour des contingents ne toucherait que 2000 personnes sur 80'000 au total, dont 50'000 au titre de la libre circulation. C'est donc marginal". Cette clause, plutôt symbolique, n'apporte rien face à la sous-enchère salariale, aux difficultés du marché du logement ou à la surcharge des infrastructures, poursuit Christian Levrat.

La question ne se limite en outre pas à la clause de sauvegarde mais concerne aussi le débat sur l'extension de la libre circulation des personnes à la Croatie. Ce volet pour lequel l'UDC a menacé de lancer un référendum n'obtiendra pas de majorité populaire "s'il n'y a pas une réponse aux questions de politique intérieure", déclare le socialiste.

Christian Levrat plaide pour des mesures sur les conditions de travail, une action sur le prix des loyers dans les zones où sévit la pénurie de logements, des investissements dans les infrastructures de transport et une véritable politique de formation.

ats/cab

Publié

Restrictions en vigueur depuis mai 2012

Depuis le 1er mai 2012, le Conseil fédéral a réintroduit des contingents de permis de séjour pour l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la République tchèque.

Face à l'afflux de travailleurs de l'ensemble de l'UE, la question de l'imposer aux Français, Allemands ou Italiens est en discussion. Les contingents pourraient en effet être réintroduits si le seuil de 56'268 permis B (d'une durée de cinq ans) pour l'UE-17 (les 15 premiers membres de l'UE avec Chypre et Malte) est dépassé entre le 1er juin 2012 et le 31 mai 2013.

En 2012, le nombre de permis B accordés à ces ressortissants a atteint 55'430.

Le retour des contingents serait limité à un an et non reconductible en 2015.