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La crédibilité de la Confédération sauvée par un coup de chance

Un étranger doit en règle générale pouvoir rester sur territoire helvétique après le décès de son conjoint suisse, a statué le Tribunal fédéral [KEYSTONE - Laurent Gillieron]
La remise à des tiers des données volées au Service de renseignement aurait pu avoir des conséquences diplomatiques. - [KEYSTONE - Laurent Gillieron]
La découverte par hasard du vol de données au Service de renseignement fédéral le 26 septembre constitue une aubaine. Selon Ueli Maurer, la crédibilité de la Suisse aurait pu être mise à mal durablement.

Sans un coup de chance, la réputation et la crédibilité de la Confédération auraient été durablement ternies par le vol de données au Service de renseignement, admet Ueli Maurer. Le ministre de la défense assure en revanche que la Suisse et ses habitants n'ont guère été menacés dans leur intégrité physique.

On ne peut jamais être sûr à 100% qu'on peut empêcher une telle fuite, a déclaré le conseiller fédéral dans une interview parue samedi dans la "Neue Zürcher Zeitung". Et Ueli Maurer d'évoquer les limites de la confiance humaine.

Aucune conséquence disciplinaire

Ueli Maurer en conférence de presse à Thoune ce 28.08.2012. [Peter Schneider]
Ueli Maurer en conférence de presse à Thoune ce 28.08.2012. [Peter Schneider]

Des mesures ont cependant déjà été prises et des contrôles supplémentaires diligentés à différents niveaux. Il s'agit notamment d'examiner quels supports de données externes ont le droit d'être reliés au système informatique du Service de renseignement, a expliqué le ministre.

Selon le conseiller fédéral UDC zurichois, l'affaire n'aura pas de conséquences disciplinaires. Aucune négligence n'a été commise, selon lui. Le vol est la conséquence d'une activité criminelle du collaborateur interpellé. Et c'est par hasard que l'affaire a été découverte, admet Ueli Maurer sans préciser les détails.

Relations diplomatiques en jeu

Pour la Suisse, l'enjeu était important. Non que les données volées auraient pu mettre en danger le territoire, les infrastructures ou la population suisses, mais, effet collatéral, la remise à des tiers de ces informations secrètes aurait eu des conséquences diplomatiques.

Des Etats étrangers auraient en effet pu se sentir menacés en sachant que des données concernant leurs propres services de renseignement auraient pu tomber entre n'importe quelles mains.

ats/rber

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Données de toute nature

Membre de la Commission de politique de sécurité, le conseiller national UDC Yvan Perrin affirme que les données "sont de toute nature: des numéros, des plans, des informations sur des rendez-vous, des lieux, etc.

Quand on travaille sur un plan criminel, on recoupe toutes les informations. Le moindre détail peut avoir une importance déterminante", précise-t-il.

"Il y a nos données, mais aussi celles que d'autres pays nous ont transmises", note Yvan Perrin dans une interview publiée samedi par le quotidien "Le Matin".

"Si nous ne gérions que nos propres données, les dégâts seraient limités. Nous passerions uniquement pour des guignols", renchérit le conseiller national UDC neuchâtelois.

Là en revanche, les conséquences peuvent être énormes, affirme encore Yvan Perrin. "Imaginez que les Etats-Unis nous aient fourni des données, ou même des pays voisins! Il faudra de nouveau cinq à dix ans pour qu'on nous fasse confiance", ajoute-t-il.