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Comment mieux intégrer les étrangers?

Simonetta Sommaruga a présenté les nouvelles idées du Conseil fédéral pour mieux intégrer les étrangers. [Kilian Feller]
Simonetta Sommaruga a présenté les nouvelles idées du Conseil fédéral pour mieux intégrer les étrangers. - [Kilian Feller]
Le Conseil fédéral met en consultation jusqu'au 23 mars une révision de plusieurs lois visant une meilleure intégration des étrangers. La connaissance de la langue et le respect de l'Etat de droit seront des critères de premier plan.

Selon le projet du Conseil fédéral, présenté mercredi à la presse par la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, des critères d'intégration définis dans la loi devront être remplis pour recevoir un permis de séjour ou d'établissement. Les étrangers nouvellement arrivés en Suisse recevront une première information devant leur permettre de s'orienter rapidement.

A l'avenir, le conjoint et les enfants majeurs, que ce soit d'un Suisse ou d'un étranger, qui viennent d'un pays hors UE devront démontrer qu'ils ont des connaissances d'une langue nationale ou qu'ils sont inscrits à un cours pour pouvoir être accueillis en Suisse au titre du regroupement familial. Des exceptions sont prévues par les cas particuliers (maladie, handicap, illettrisme).

Ces mesures ne doivent pas être comprises comme des tracasseries, a déclaré Simonetta Sommaruga. Et de rappeler l'apport économique des étrangers qui ont construit des routes ou soigné des malades dans des hôpitaux. Mais la maîtrise de la langue reste le meilleur moyen de s'intégrer, a-t-elle souligné.

Identifier les déficits d'intégration

Le permis d'établissement pourra être octroyé de manière anticipée à un étranger ayant séjourné au moins cinq ans en Suisse s'il démontre qu'il a une bonne capacité à communiquer dans une langue nationale. Les étrangers nouvellement arrivés en Suisse recevront une première information devant leur permettre de s'orienter rapidement.

Les déficits d'intégration devront être rapidement identifiés afin que les personnes concernées puissent être dirigées vers les offres appropriées.

Le recours aux conventions d'intégration sera plus clairement réglé. Ces accords passés avec des étrangers visent à les stimuler en fixant des obligations comme celles d'acquérir des connaissances linguistiques. Ils seront obligatoires dans les cas où il apparaît lors de la prolongation du permis de séjour que l'intégration peut poser problème.

110 millions à disposition

La conclusion de tels accords doit aussi devenir la règle avec les personnes admises à titre provisoire qui présentent un risque. L'observation de la convention devra être prise en compte lors de l'octroi d'une autorisation de séjour.

L'encouragement de l'intégration ne produira les effets voulus que si dans le même temps les immigrés ne sont pas victimes d'exclusion et de discrimination, notent les cantons qui ont participé à l'élaboration de cette nouvelle stratégie. Confédération et cantons verseront davantage d'argent, jusqu'à 40 millions de francs de plus.

Dès 2014, quelque 110 millions par an devraient être disponibles pour financer les mesures prévues. Parmi celles-ci figurent la diffusion d'informations claires, la reconnaissance des prestations de formation ou des projets de quartiers. L'employeur devra aider les employés étrangers et leurs familles à mieux se fondre dans la réalité suisse, notamment en les informer des offres d'encouragement.

ats/boi

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Des programmes d'intégration cantonaux

L'intégration devra être encouragée dans toutes les situations de la vie: dans les crèches, sur les lieux de travail et dans les associations.

Chaque canton préparera un programme pluriannuel.

Les mesures existantes, comme les centres de conseil, les cours de langue ou l'intégration professionnelle, y seront incorporées.

Des mesures devront en outre être prises pour encourager l'intégration des enfants en âge préscolaire.

Les centres de conseils traitant les cas de discrimination devront être développés pour désamorcer rapidement les conflits et mieux protéger les
étrangers.