C'est de fait l'incompréhension qui règne chez les employés de la société SPS Sécurité mais aussi de sa direction. Son mandat d'accueil et de fouille des passagers, qu'elle assure depuis plusieurs années à l'embarquement, n'est donc pas renouvelé mais confié à une autre entreprise, la société ISS. Or, selon SPS Sécurité, cette offre concurrente est passablement plus chère - de l'ordre de 500'000 francs.
Autre fait qui laisse le perdant dubitatif: les prestations actuelles d'ISS - même si l'entreprise cherche à se diversifier - sont prioritairement le nettoyage et non pas l'accueil ou la sécurité.
Une soixantaine de licenciements ?
Suite à cette décision, SPS Sécurité a donc contacté l'office cantonal de l'Emploi pour l’informer qu’elle devait mettre en œuvre une procédure en vue d’un licenciement collectif. Une soixantaine d'employés sont concernés sur les 200 personnes que comptent la société. Le mandat de l'aéroport représente en effet à peu près un tiers de son activité.
Selon l’aéroport, ISS a toutefois dû s’engager à reprendre si nécessaire les collaborateurs de SPS sécurité, comme le prévoit l’article 333 du code des obligations.
Point de vue de l'aéroport
Du côté de l'aéroport, on souligne par ailleurs que l'appel d'offres permet d'évaluer au mieux les prestations offertes par différentes entreprises, le prix n'étant qu'un élément parmi d'autres dans le choix d'un prestataire de service. L'an dernier, la grève de certains employés d'ISS avait duré des mois, un conflit social qui avait alimenté la polémique. Cette fois, la décision va dans son sens et le perdant est un autre prestataire qui fait recours aujourd'hui contre la décision.
Sylvie Belzer/oa