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Mort d'un scout: premiers éléments de l'enquête

Le groupe victime de l'accident participait à un camp scout près de Granvillard. [Eddy Risch]
Le groupe victime de l'accident participait à un camp scout près de Grandvillard. - [Eddy Risch]
Une procédure pénale pour homicide par négligence contre inconnu a été ouverte après l'accident de montagne qui a coûté la vie à un scout biennois de 13 ans le 3 août dernier en Gruyère. Selon les premiers éléments de l'enquête, le groupe dont faisait partie l'adolescent, s'était écarté du chemin prévu.

La victime participait a un camp d'été de scouts en provenance de Bienne, camp qui avait débuté le 25 juillet et d'une durée de deux semaines. La troupe avait établi une tente géante à proximité du Chalet de Lite-Marie, dans la région de Grandvillard (FR). Durant la semaine de l'accident, le camp comptait encore 14 jeunes âgés de 11 à 15 ans, ainsi que 13 responsables âgés de 18 à 30 ans.

Il était prévu au programme de cette deuxième semaine de camp que les participants effectueraient par groupe une randonnée de 48 heures en montagne. Chaque groupe serait composé d'un chef de groupe et d'un adjoint, lesquels devraient établir avec précision l'itinéraire à réaliser et le soumettre au responsable du camp.

Pas le chemin prévu

Le groupe de la victime, au nombre de quatre, comprenait un chef de groupe de 14 ans, son adjoint de 13 ans, un jeune homme de 14 ans et la victime. Ceux-ci avaient prévu une randonnée sur 3 jours et 2 nuits, estimée à quelque 70 kilomètres-effort, qui devait les conduire du Chalet de Lite-Marie (FR) à Château-d'Oex (VD) et retour, les nuits étant prévues dans des fermes.

Après avoir analysé l'itinéraire réalisé par le chef de groupe et son adjoint, le responsable du camp avait donné son accord. Les quatre scouts, munis d'un téléphone portable, ont quitté le camp le 2 août vers 14h00. Ils se sont toutefois écartés peu après du chemin prévu.

Selon un des jeunes, quelqu'un dans une cabane leur a indiqué un chemin mieux adapté, sur quoi ils se sont perdus, a précisé à l'ats le procureur Laurent Moschini. Se dirigeant vers la Pointe de Paray, à 2'374 mètres, les scouts ont pris un chemin raide puis ont traversé divers champs avant de se retrouver sur un terrain passablement accidenté.

Chute sur un terrain difficile

Malgré la nuit, les jeunes gens ont continué à marcher en s'éclairant au moyen de leurs lampes de poche, avant de finalement décider d'interrompre leur marche aux environs de 01h00. Ignorant où ils se trouvaient, ils se sont installés sur des rochers situés sur une pente, à même le sol, dans leur sac de couchage.

Le lendemain matin vers 08h00, ils ont repris leur chemin en direction de la Pointe de Paray. Ils ont dès lors entamé une descente en pente raide, le but étant de rejoindre une autre route pour accéder enfin à la Pointe de Paray. Ayant plu pendant la nuit, le terrain, composé d'herbe et de rochers, était spécialement glissant. Les quatre scouts ont continué à descendre en se tenant avec les mains et en s'entraidant mutuellement. Vers 08h30, dans un passage escarpé, la victime a glissé sur une distance d'environ quatre mètres. Elle a essayé de s'accrocher en vain, pour ensuite chuter sur un rocher et finalement rouler sur une distance indéterminée.

Alertée, la REGA est intervenue au moyen d'un hélicoptère; son médecin n'a pu que constater le décès de l'adolescent. Les investigations entreprises jusqu'à présent ont encore révélé que le groupe et le responsable du camp n'avaient eu aucun contact par téléphone avant l'accident. Le jeune chef de groupe, qui aurait tenté en vain de joindre par téléphone notamment le responsable du camp, la veille de l'accident, a émis la possibilité d'un problème de réseau.

ap/cab

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