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Vaud: "difficile de renvoyer les requérants d'asile"

La conseillère d'Etat vaudoise Jacqueline de Quattro souhaite le report du vote. [Keystone - Salvatore di Nolfi]
Jacqueline de Quattro a fait le "bilan criminalité" de la police vaudoise. - [Keystone - Salvatore di Nolfi]
La conseillère d'Etat vaudoise Jacqueline de Quattro s'inquiète des difficultés à appliquer les accords de Dublin, qui prévoient le retour du requérant d'asile dans le premier pays où il a déposé sa demande. Les renvois sont souvent difficiles, voire impossibles, a dit mardi Jacqueline de Quattro à l'occasion du bilan criminalité 2010 de la police.

"Nous avons un problème avec un certain nombre de pays signataires des accords de Dublin", a ajouté l'élue. Le canton de Vaud abrite à Vallorbe un centre d'enregistrement et de procédure et est responsable des réadmissions, vers l'Italie notamment, des requérants déboutés. Le canton a traité 700 réquisitions qui ont abouti à la réadmission de 291 requérants.

"Mais un certain nombre de ces personnes reviennent aussitôt chez nous, où la prise en charge est meilleure. Certains sont même de retour avant les policiers qui les ont accompagnés", a-t-elle déploré mardi devant la presse. La cheffe du Département de la sécurité prend au sérieux la délinquance juvénile, même si l'Office fédéral de la statistique a parlé lundi d'un phénomène en recul.

La part visible de l'iceberg

"Il ne faut pas se réjouir trop tôt. Les chiffres enregistrés par la police ne reflètent que la partie visible de l'iceberg", a-t-elle observé. La police vaudoise a commandé une étude sur les actions préventives possibles pour lutter contre ce phénomène.

Les premières pistes dégagées permettront de mieux cibler les campagnes de prévention. Le bilan 2010 de la police vaudoise fait état d'une légère augmentation (+1,6%) des infractions au code pénal, qui s'établissent à 71'820. Le taux d'infractions pour 1000 habitants (84,7) reste bien au-dessus de la moyenne suisse (67,8). Jacques Antenen, le commandant de la police cantonale, a tiré les premiers enseignements du nouveau code de procédure pénale, entré en vigueur début janvier.

Durant les deux premiers mois, le nombre de personnes placées en détention préventive a drastiquement baissé, de près de moitié (-43%). "Nous remarquons une plus grande difficulté à obtenir des mandats d'arrêt et de détention pour les personnes que nous interpellons, notamment les cambrioleurs", s'est-il inquiété.

Les brigands français redoutés

Le nouveau code augmente aussi la charge de travail du policier, surtout au début de l'enquête. Des indicateurs ont été mis en place pour mesurer cette surcharge de travail par comparaison avec l'ancien système. Enfin, Jacques Antenen craint que les bandes organisées des banlieues françaises qui ont sévi dans le canton de Genève ne s'en prennent également au canton de Vaud. Pour prévenir ce phénomène, il a l'intention "d'approfondir les contacts avec les partenaires français", a-t-il déclaré.

ats/mej

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