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Un processus de paix en Ukraine ne peut pas se faire sans la Russie, estime Ignazio Cassis

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). [KEYSTONE - GEORGIOS KEFALAS]
Pour le conseiller fédéral Ignazio Cassis, chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), le processus de paix en Ukraine ne peut se faire sans la Russie. - [KEYSTONE - GEORGIOS KEFALAS]
Il ne peut pas y avoir de processus de paix en Ukraine sans la Russie, a déclaré le conseiller fédéral Ignazio Cassis mardi à Berne. "La Russie doit monter à bord", a-t-il dit en vue de la Conférence sur la paix des 15 et 16 juin au Bürgenstock (NW).

Le conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères s'exprimait avant sa rencontre avec son homologue autrichien Alexander Schallenberg

Ignazio Cassis n'a pas souhaité commenter les récentes déclarations de son homologue russe Sergueï Lavrov, qui avait qualifié la Suisse de "pays hostile". Il a réitéré l'attachement suisse à la neutralité: "C'est une neutralité au sens militaire. Nous n'envoyons pas d'armes ni de troupes en Ukraine. Mais il ne s'agit pas d'une neutralité de valeurs", a précisé le conseiller fédéral.

>> Relire à ce propos : La Suisse "hostile à la Russie" et "pas adaptée" pour négocier sur le conflit, selon Sergueï Lavrov

Les préparatifs pour la Conférence de paix du Bürgenstock vont bon train. Les invitations ne sont pas encore envoyées, il reste quelques détails à régler qui le seront au cours des prochains jours. "Le dialogue avec l'Inde et la Chine, avec les pays du Sud global est très important", a dit encore Ignazio Cassis.

"L'objectif de la conférence sera d'ouvrir un processus de paix. Nous n'avons pas la garantie d'un succès. Mais l'alternative serait de ne rien faire", a insisté le ministre des Affaires étrangères. Faire "un pas en avant, lancer le dialogue" serait déjà une bonne chose, sachant qu'aucun processus de paix n'est actuellement engagé nulle part sur l'Ukraine.

L'ami autrichien

Alexander Schallenberg - qui est né à Berne - a lui aussi souligné que la neutralité autrichienne ne signifiait nullement indifférence. Il a évoqué une "communauté de valeurs". Avec la Suisse, celle-ci est particulièrement forte, a-t-il laissé entendre, évoquant une amitié précieuse en cette période de "tensions multiples".

Ignazio Cassis et le ministre autrichien des Affaires étrangères Alexander Schallenberg se serrent la main lors de la visite de Schallenberg à Berne, le 23 avril 2024. [KEYSTONE - PETER KLAUNZER]
Ignazio Cassis et le ministre autrichien des Affaires étrangères Alexander Schallenberg se serrent la main lors de la visite de Schallenberg à Berne, le 23 avril 2024. [KEYSTONE - PETER KLAUNZER]

La Suisse peut toujours s'appuyer sur une "collaboration solide et dynamique avec l'Autriche", a indiqué Ignazio Cassis, dans une atmosphère détendue entre deux hommes qui se connaissent bien. Vienne a toujours été du côté helvétique quand il s'est agi de laisser ouverte ou de rouvrir la porte aux chercheurs suisses, dans le cadre des relations avec l'UE.

Un aboutissement des négociations bilatérales serait favorable pour toutes les parties, a ajouté Ignazio Cassis. Les deux pays s'efforcent aussi de faciliter le rapprochement avec les Etats des Balkans qui ne sont pas membres de l'UE, notamment en lien avec les tensions au Kosovo.

ats/ther

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