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L'auto-contrôle pour la nouvelle campagne de prévention des infections sexuellement transmissibles

L'OFSP a lancé jeudi sa nouvelle campagne "Love Life" pour la prévention des infections sexuellement transmissibles
L'OFSP a lancé jeudi sa nouvelle campagne "Love Life" pour la prévention des infections sexuellement transmissibles / 19h30 / 2 min. / le 25 avril 2024
"Faites votre safer sex check": c'est avec ce slogan que l'Office fédéral de la santé publique lance jeudi sa nouvelle campagne de prévention des infections sexuellement transmissibles. Il n'élimine néanmoins pas l'usage du préservatif, qui reste "un moyen très important pour se protéger", souligne sa directrice Anne Lévy.

Cette nouvelle campagne se concentre sur des recommandations personnalisées de protection et des tests adaptés aux risques. Le "self check" permet d'obtenir des recommandations individuelles de protection et de tests, précise l'Office fédéral de la santé publique. Et sa directrice Anne Lévy de préciser que ce contrôle peut par exemple conseiller une vaccination contre les papillomavirus.

Informez-vous, testez-vous et, si besoin, faites le traitement nécessaire pour protéger les autres

Anne Lévy, directrice de l'OFSP

Le préservatif n'est plus le principal moyen de prévention. Il ne se situe plus au coeur de la campagne, même s'"il reste très important (...), surtout pour lutter contre de nouvelles infections du VIH", indique Anne Lévy au micro de Forum. "Mais il n'est pas suffisant pour lutter contre les autres maladies sexuellement transmissibles (...) comme, par exemple, la syphilis."

Le site lovelife.ch liste d'autres moyens de protection. Les risques, les symptômes, les tests et les différentes infections sexuellement transmissibles (IST) sont également exposés.

Des conséquences souvent peu connues

Le virus du sida est l'IST la plus souvent citée. La syphilis, la gonorrhée, la chlamydiose, les cancers dus aux papillomavirus humains (HPV) ou les hépatites virales sont moins connues. Pourtant, les conséquences sont importantes. Une chlamydiose non traitée peut provoquer l'infertilité des femmes et des grossesses extra-utérines, a indiqué Barbara Jakopp, membre de la commission fédérale pour les questions liées aux infections sexuellement transmissibles.

Le "safer sex check" indique comment bien se protéger contre ces infections. L'important pour Anne Lévy est que les personnes s'informent d'une possible infection et se laissent traiter afin de ne pas infecter d'autres personnes.

L'objectif du Conseil fédéral est qu'il n'y ait plus de transmission du VIH et des virus des hépatites B et C d'ici 2030. Il veut aussi réduire le nombre d'autres IST. Pour ce faire, la prévention est un élément essentiel.

>> Pour en savoir plus, lire : La Confédération veut mettre fin à la transmission du VIH et des hépatites B et C

La directrice de l'OFSP fait passer le message dans Forum: "Visitez notre site, faites le safer sex check, informez-vous avant d'avoir des relations sexuelles. Et si vous pensez avoir déjà eu un rapport à risque, faites-vous tester (...) et faites le traitement nécessaire pour protéger" les autres.

Les Romands moins inquiets

Une enquête menée par l'OFSP montre un écart entre les régions linguistiques quant à la question des IST. En Suisse alémanique ou au Tessin, 60% des personnes interrogées ont déjà réfléchi aux IST, contre seulement 41% en Suisse romande.

Dans les cantons romands, le sujet n'est jugé "très important" que par un quart de la population. En Suisse alémanique, le taux est de 34% et de 47% au Tessin.

De grands progrès médicaux

La Suisse peut s'enorgueillir d'un travail de prévention de longue haleine dans le domaine du VIH et des virus des hépatites B et C. Selon la Confédération, de grands progrès ont été réalisés non seulement dans la prévention, mais aussi dans le traitement. Grâce à un dépistage plus fréquent, d'autres infections sexuellement transmissibles pourraient également être détectées et traitées plus fréquemment.

Le nombre d'infections au VIH n'a cessé de diminuer depuis l'introduction de leur surveillance en 1985, tombant à moins de 500 cas par an au cours des trois dernières années. De même, les chiffres de déclaration des hépatites B et C sont en baisse depuis longtemps. En 2022, 1110 cas d'hépatite B et 1039 cas d'hépatite C ont été déclarés à l'OFSP.

>> Lire également : Un patient genevois devient la 6e personne au monde en rémission du VIH

Tant pour la gonorrhée que pour la chlamydiose, on enregistre depuis des années un nombre croissant d'infections. Selon la Confédération, cela s'explique surtout par le fait que de plus en plus de personnes se font tester. Cela nous permet de traiter les personnes touchées, a rappelé Barbara Jakopp, membre de la Commission fédérale pour les questions liées aux infections sexuellement transmissibles.

Le budget de campagne s'élève à 1,2 million de francs pour l'année 2024.

Propos recueillis par Valentin Emery

Adaptation web: juma avec ats

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