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Forte hausse des actes antisémites dans toute la Suisse

Rassemblement sur l'Helvetiaplatz à Zurich après l'attaque d'un juif orthodoxe. [Keystone - Walter Bieri]
Forte hausse des actes antisémites dans toute la Suisse / Le Journal horaire / 25 sec. / le 12 mars 2024
Le nombre d'incidents antisémites a explosé en 2023 en Suisse. Les incidents se sont particulièrement multipliés à travers le pays après l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre et la guerre dans la bande de Gaza.

Au total, 1130 incidents antisémites ont été annoncés ou observés en Suisse alémanique et italienne ont indiqué mardi la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) et la Fondation contre le racisme et l'antisémitisme (GRA). En 2022, ces organisations en avaient recensé 910.

Ce nombre vient s'ajouter à celui de la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (CICAD), qui a enregistré 944 signalements en Suisse romande l'année dernière, une hausse de 68% par rapport à 2022. A partir d'octobre, 150 actes y ont été recensés par mois en moyenne dans les cantons romands, contre 42,5 auparavant.

La CICAD a également indiqué que l'année 2024 a débuté par de très nombreux signalements. Comme la FSCI, elle exige que les autorités prennent des mesures politiques, judiciaires et éducatives.

"Véritable vague d'antisémitisme"

Selon la FSCI, les attaques du Hamas ont constitué un "déclencheur" pour l'augmentation de tels incidents. Dans son bilan de l'année écoulée, elle a parlé d'une "véritable vague d'antisémitisme", sans précédent par rapport aux dernières décennies.

Sur les dix voies de fait contre des personnes juives, c'est-à-dire des agressions physiques directes, enregistrées l'année dernière en Suisse alémanique et italienne, sept ont eu lieu après l'attaque du Hamas. Au total, 114 incidents sur 155 ont été enregistrés dans le monde réel après le 7 octobre, ce qui représente 74% des incidents de l'année.

Sur internet aussi, les incidents se sont multipliés après le 7 octobre, même s'ils n'ont que peu augmenté par rapport à l'année précédente. La FSCI a notamment cité le service de messagerie Telegram, où l'antisémitisme est libre dans de nombreux chats, sans être effacé et sans que les utilisateurs soient bloqués.

L'agression à Zurich comme point culminant

Les agressions physiques ont connu une intensité sans précédent, a constaté la FSCI dans son rapport. La tentative de meurtre d'un juif de 50 ans à Zurich le 2 mars dernier a constitué un point culminant.

Cet acte représente le crime de haine antisémite le plus grave commis en Suisse depuis deux décennies, selon la FSCI. Au niveau européen également, cet acte est un événement exceptionnel.

Ces incidents, et en particulier celui de Zurich, ont des répercussions sensibles sur la communauté juive de Suisse, a écrit la FSCI. Elle estime que se reconnaître comme juif en public s'accompagne souvent d'inquiétude, de retenue, voire de peur.

ats/miro

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L'auteur de l'attaque n'était pas connu du SRC

Le jeune qui a grièvement blessé un juif orthodoxe zurichois le 2 mars n'était pas connu des services de police et de renseignement en Suisse avant son acte, a indiqué lundi le Conseil fédéral.

Le Conseil fédéral ne s'exprime en principe pas sur les activités concrètes du Service de renseignement de la Confédération (SRC), a-t-il rappelé dans une réponse à une question de Barbara Steinemann (UDC/ZH).

L'auteur est un jeune Suisse de 15 ans d'origine tunisienne. Il a été naturalisé en 2015. Dans une autre réponse adressée cette fois à Nina Fehr Düsel (UDC/ZH), le Conseil fédéral indique que c'est le canton de Zurich qui est responsable de la procédure pénale et des éventuelles mesures de protection. Si les conditions sont réunies pour lancer une procédure de retrait de la nationalité, la Confédération examinera la situation après avoir consulté le canton.