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Cornelio Sommaruga, ancien président du CICR, est décédé à l'âge de 91 ans

L'ancien diplomate et dirigeant du CICR Cornelio Sommaruga est décédé: retour sur son engagement pour la justice
L'ancien diplomate et dirigeant du CICR Cornelio Sommaruga est décédé: retour sur son engagement pour la justice / 19h30 / 2 min. / le 19 février 2024
Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de 1987 à 1999, Cornelio Sommaruga est mort à l'âge de 91 ans. Révélée lundi par Le Temps, la disparition de l'ancien diplomate tessinois a été confirmée par son fils, le conseiller aux Etats Carlo Sommaruga.

"Mon père est décédé dans la nuit de samedi à dimanche", a fait savoir Carlo Sommaruga dans un courriel à Keystone-ATS.

Sur le blog du CICR, le porte-parole de l'organisation Frédéric Joli évoque "un grand président qui s'est éteint", se souvenant de l'opiniâtreté, de l'éloquence et des talents de comédien de Cornelio Sommaruga.

A la Confédération puis au CICR

Cornelio Sommaruga est né à Rome en 1932. Il a obtenu un doctorat en droit en 1957, puis était entré au service de la Confédération comme diplomate. Il a rapidement monté les échelons de la carrière jusqu'à devenir en 1980 délégué aux accords commerciaux. Quatre ans plus tard, le Conseil fédéral l'a nommé à la tête de l'Office fédéral des affaires économiques extérieures.

Le diplomate a ensuite présidé le CICR pendant 12 ans. A la tête de l'organisation jusqu'en 1999, il a traversé le conflit de Yougoslavie et la première guerre de Tchétchénie. Il a aussi dû faire face au génocide au Rwanda et a assisté à la naissance, à Rome, du traité instituant la Cour pénale internationale (CPI).

La perte de six de ses collaborateurs, assassinés en décembre 1996 à Novi Atagui, en Tchétchénie, a été son épreuve la plus dure comme président, confiait-il. Pour lutter contre la violence qui touche les employés humanitaires, il prônait un dialogue renforcé avec tous les acteurs des conflits.

Du côté des succès, Cornelio Sommaruga mettait à son actif le fait d'avoir renoué le dialogue avec la communauté juive. Lors d'une cérémonie à Auschwitz en 1995, il a regretté "les erreurs et omissions possibles du CICR pendant l'Holocauste".

Un réformateur

Selon Frédéric Joli, Cornelio Sommaruga a été le président de la refondation du CICR "avec la fin de la mononationalité pour les délégués de l'institution, les Suisses n'étant plus assez nombreux pour encadrer les délégations opérationnelles". Les statuts autorisant d'autres nationalités furent modifiés en 1996.

Frédéric Joli raconte avoir accompagné Cornelio Sommaruga, en 1999, en Erythrée et en Ethiopie, dans sa dernière mission en tant que président du CICR. Il a vu un homme "en mode diplomate de terrain, usant de tout moyen, y compris de sa large stature pour obtenir des résultats".

Cornelio Sommaruga a aussi toujours veillé scrupuleusement au respect de l'indépendance du CICR. Lors de son départ en décembre 1999, il adressait en priorité le message suivant à son successeur Jakob Kellenberger: éviter à tout prix la politisation de l'humanitaire. Ses collaborateurs ont regretté sa chaleur latine et son sens de la communication vis-à-vis des médias.

>> L'interview dans Forum de Virginie Poyetton, autrice du livre "Cornelio Sommaruga, l'humanité en mission". :

Cornelio Sommaruga, président du CICR de 1987 à 1999, est décédé: interview de Virginie Poyetton
Cornelio Sommaruga, président du CICR de 1987 à 1999, est décédé: / Forum / 7 min. / le 19 février 2024

ats/hkr

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