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L'eau du robinet servie dans tous les restaurants?

Les restaurateurs sont appelés à mettre de l'eau du robinet à disposition.
Les restaurateurs sont appelés à mettre de l'eau du robinet à disposition.
A l'occasion de la journée mondiale de l'eau ce lundi, les trois organisations suisses de consommateurs encouragent la consommation d'eau du robinet aussi dans les restaurants. De son côté, Helvetas attire l'attention sur les décès d'enfants liés à l'eau insalubre dans les pays pauvres.

Les trois organisations de consommateurs ont écrit à toutes les
sections cantonales de GastroSuisse. La Fédération romande des
consommateurs (FRC), la Fondation alémanique pour la protection des
consommateurs (SKS) et l'organisation tessinoise ACSI demandent aux
restaurateurs de toutes les régions de servir gratuitement - ou "à
un prix vraiment modeste" - de l'eau du robinet aux clients qui le
souhaitent et qui consomment un repas principal.



Pour contenter les clients qui veulent de l'eau gazeuse, les
organisations de consommateurs demandent en outre aux restaurateurs
d'offrir "à un prix raisonnable" de l'eau gazeuse au verre ou en
carafe, quitte à ce qu'elle soit produite dans l'établissement même
avec de l'eau du robinet.

Eau en bouteille 250 à 500 fois plus chère

Par cette action, les trois organisations cherchent à promouvoir
la consommation de l'eau du robinet tant à la maison qu'au
restaurant. Elles notent qu'en Suisse la consommation d'eau en
bouteille ne se justifie ni pour des raisons hygiéniques ni pour
des motifs économiques, l'eau en bouteille coûtant 250 à 500 fois
plus. En plus, la consommation d'eau du robinet est plus
écologique, car elle ne nécessite aucun emballage.



Les trois organisations souhaitent que l'action débouche sur une
solution valable dans toute la Suisse et sur une base volontaire.
Si ce ne devait pas être le cas, elles seraient prêtes à entamer
des démarches pour introduire un régime obligatoire dans les
législations cantonales. Elles ont toutefois bon espoir, la
faîtière GastroSuisse ayant, selon elles, montré sa volonté de
dialogue.

Action d'Helvetas pour les enfants des pays pauvres

De son côté, Helvetas a disposé
4000 biberons remplis d'eau brunâtre sur la Place fédérale lundi
matin à Berne. Ils symbolisent les 4000 décès d'enfants, victimes
chaque jour de la mauvaise qualité de l'eau dans les pays
pauvres



"Nous voulons interpeller et sensibiliser les politiciens", a dit
à l'ATS Matthias Herfeldt, porte-parole d'Helvetas. "Nous demandons
au Conseil fédéral de s'engager au sein de l'ONU pour que l'accès à
l'eau potable soit reconnu comme un droit humain. Nous souhaitons
aussi que la Suisse alloue davantage d'argent pour des projets
d'eau potable dans le monde."



Lundi matin, au lever du jour, une vingtaine de personnes ont
participé à mettre en place une installation en forme de goutte
d'eau. D'une superficie de plus de 2000 mètres carrés, elle
recouvre presque entièrement la Place Fédérale à Berne.
L'installation marque aussi le lancement d'une campagne de récolte
de fonds dans le but de permettre à un million de personnes
d'accéder à de l'eau potable d'ici 2013.



agences/ak

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La qualité de l'eau choisie pour thème

La qualité de l'eau, dont dépendent la vie de millions de personnes dans le monde et l'équilibre des milieux naturels, a été choisie pour thème de la Journée mondiale de l'eau, lundi, qui est fêtée tous les 22 mars depuis 1993.

- Pourquoi une journée de l'eau? La journée a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies en 1992, l'année du Sommet de la Terre. Les Etats sont invités à mener des actions de sensibilisation. "Notre existence dépend de la manière dont nous protégeons la qualité de nos ressources en eau", affirme l'ONU.

- Qualité de l'eau: selon l'ONU, la qualité de l'eau se dégrade partout dans le monde, en raison surtout de l'urbanisation due à la croissance démographique, du rejet d'organismes pathogènes et de produits chimiques provenant des industries, de l'utilisation d'engrais et de pesticides dans l'agriculture et des déjections des élevages. Les changements climatiques, en particulier la hausse des températures et les modifications du débit des fleuves, auront aussi un impact sur la qualité de l'eau.

- Accès à l'eau potable: 87% de la population mondiale a accès à l'eau potable, selon un rapport conjoint de l'Organisation mondiale de la santé et de l'Unicef. Plus d'un tiers de ceux qui n'y ont pas accès vivent en Afrique subsaharienne.

- Toilettes, égouts: 39% de la population mondiale (plus de 2,6 milliards de personnes) ne dispose pas d'installations sanitaires de base. Comme pour l'accès à l'eau potable, l'Afrique subsaharienne est la plus touchée. La défécation à ciel ouvert concerne encore 17% de la population mondiale en 2008 (25% en 1990), occasionnant des maladies parfois mortelles (diarrhées, etc.).

- Pollution: chaque jour 2 millions de tonnes d'eaux usées et autres effluents s'infiltrent dans les nappes phréatiques. Dans les pays en développement, plus de 90% des eaux d'égout et 70% des déchets industriels non traités sont déversés dans les eaux superficielles. "Il est beaucoup moins coûteux de protéger les ressources en eau que de procéder à leur épuration une fois qu'elles sont polluées", souligne l'ONU.

- Eau et santé: les maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau sont notamment le choléra, la typhoïde, les diarrhées (4 milliards de cas par an liés à une eau impropre à la consommation), le trachome, la dysenterie, les hépatites. Près de 1,5 million d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque année à cause de diarrhées, dont 88% du fait de l'absence d'installations sanitaires correctes.

- Les objectifs du millénaire prévoyaient de réduire de moitié d'ici 2015 le nombre de personnes qui n'ont pas accès à l'eau potable ou ne disposent pas d'installations sanitaires de base. Cet objectif devrait être atteint pour l'accès à l'eau potable mais ne le sera pas, et de loin, pour les installations sanitaires. L'OMS estime que ce double objectif représenterait un gain annuel de 84,4 milliards de dollars (gain de temps, de productivité, économies budgétaires des services nationaux de santé).