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Jean-Stéphane Bron en vedette à Locarno

"Mon frère se marie", une fiction au goût de documentaire de J.-S.Bron
"Mon frère se marie", une fiction au goût de documentaire de J.-S.Bron
Après le succès de son documentaire «Mais im Bundeshuus», Jean-Stéphane Bron se lance dans la fiction. «Mon frère se marie» est présenté mardi soir en primeur sur la Piazza Grande au Festival de Locarno.

Le film n'en est pas moins proche de la réalité. D'abord parce
que comme dans le scénario du film Jean-Stéphane Bron a un frère
vietnamien, réfugié boat people, adopté au début des années 1980.
Ensuite, en usant de codes visuels comme la caméra portée ou en
insérant des entretiens à plan fixes avec les personnages, il
réalise son long métrage presque comme un documentaire.

Passer à la fiction ce n'était donc «pas sauter dans le vide,
mais pousser une porte déjà entrouverte», a expliqué mardi à
Locarno le jeune réalisateur vaudois. Pour lui, il s'agit de
continuer à «parler d'individus, en montrant leur part sombre et
lumineuse, sans concession, mais avec empathie.»

Décomposition et recomposition d'une famille

Les individus en question, ce sont les Depierraz. Le temps du
mariage de Vinh, le fils adopté, cette famille vaudoise éclatée
doit faire croire qu'elle est encore unie à la mère biologique,
arrivée du Vietnam pour la cérémonie. Alors que les parents se
détestent ouvertement et qu'ils ne parlent presque plus à leurs
enfants, le foyer se recompose tant bien que mal.



Ce sera l'occasion pour chacun des personnages de tenter de se
réconcilier avec les autres, mais d'abord avec soi-même, a expliqué
mardi Jean-Stéphane Bron.

Comme dans la vie

Comme dans la vraie vie, «chacun doit aller au bout d'un noeud
qui est là depuis des années pour pouvoir le dénouer et peut-être
vivre un peu mieux», a ajouté la comédienne française Aurore
Clément, qui incarne la mère. Et même si pour cela il faut passer
par le mensonge.



Pour Jean-Stéphane Bron, le film résulte d'un «savant jeu de piste
entre des indices autobiographiques, une part de scénario inventée
et une grande part de ce que les acteurs ont amené».



Lors du tournage, il leur a en effet accordé beaucoup de liberté
par rapport au scénario. «Il n'y avait pas de texte à apprendre
puisqu'on était toujours en train d'interpréter», a précisé
Jean-Luc Bideau, qui joue le père de la famille, un industriel au
chômage. A ce titre, «c'est un film très particulier».



Swiss TXT/Patrick Suhner

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Journée du cinéma suisse

Le Festival accueille ce mardi la journée du cinéma suisse, organisée par l'Office fédéral de la culture.

Au programme, un casting mené par le réalisateur Denis Rabaglia, une «master class» de l'actrice Marthe Keller et des projections de films, dont la première mondiale de «Mon frère se marie», du Vaudois Jean-Stéphane Bron.

Autre événement, la distribution du DVD «Le cinéma suisse de demain» qui présente 30 cinéastes prometteurs.

Des prix déjà décernés

Quatre scénaristes et deux compositeurs ont été honorés mardi en marge du Festival de Locarno. Des chèques pour un montant global de 85 000 francs leur ont été remis par la Société suisse des auteurs (SSA) et la Fondation SUISA pour la musique.

Le Vaudois François Bovy et la Mexicaine Silvia Pasternac se partagent 25 000 francs pour leur scénario intitulé «Soif». La même somme récompense la Genevoise Naïma Bachiri pour «Né un 1er août» ainsi que l'Allemand Mirco Vogelsang pour «Das Vermächtnis der Lazariter».

Le Prix suisse de la musique de film, doté de 10 000 francs, salue Balz Bachmann et Peter Bräker. Les compositeurs zurichois ont signé la partition de «Jeune homme», une comédie de Christoph Schaub.