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Journée difficile pour Didier Burkhalter

Didier Burkhalter, une première année convaincante.
Le Neuchâtelois et le Conseil fédéral ont été désavoués par le peuple sur le 2e pilier.
Didier Burkhalter a encaissé dimanche une sévère défaite sur le 2e pilier pour ses premières votations en qualité de ministre de l'Intérieur. Un échec un tant soit peu atténué par la large acceptation de l'article sur la recherche sur l'être humain.

Le conseiller fédéral, qui a démenti avoir hérité d'un cadeau
empoisonné de son prédécesseur Pascal Couchepin, a pris acte du
refus cinglant de la baisse
accélérée des rentes. Pour lui, ce rejet est dû à l'addition de
plusieurs oppositions.



Certains ont jugé que cette réduction était prématurée, alors que
d'autres veulent régler différemment les problèmes de la LPP. En
outre, le climat négatif à l'égard de l'économie a joué un rôle, a
affirmé Didier Burkhalter.



Le Conseil fédéral respecte la volonté populaire et se tiendra à
la baisse du taux de conversion de la LPP à 6,8% d'ici 2014
initialement prévue. Néanmoins, "la consolidation des assurances
sociales demeure une priorité".

Relancer le dialogue

Réaffirmant la nécessité d'une réforme et refusant de parler de
démantèlement, le radical entend relancer le dialogue avec les
partenaires sociaux, économie et syndicats, afin de trouver des
solutions "d'avenir", capables de réunir une majorité.



"Le débat ne se termine pas aujourd'hui. Au contraire, il ne fait
que commencer", a-t-il dit, annonçant une longue discussion. Le
Conseil fédéral rendra l'an prochain un rapport sur le deuxième
pilier qui exposera diverses solutions envisageables pour les
futures réformes, après 2014. En attendant, il mise sur les projets
en cours (financement des caisses de pension publiques et
amélioration de la surveillance), tous deux au stade de l'examen
parlementaire.

Quant aux conséquences du vote de dimanche sur l'avenir de la
11e révision de l'AVS, le chef du Département fédéral de
l'intérieur a reconnu que ce ne sera "pas facile" et que la marge
de manoeuvre était étroite. "L'oeuf de Colomb n'a pas encore été
trouvé".



Le Conseil fédéral entend continuer à combattre une aide à la
retraite anticipée qui coûte autant ou davantage que ce qui pourra
être économisé ailleurs, notamment avec le relèvement de l'âge de
la retraite à 65 ans pour les femmes. "Il faut privilégier des
solutions ciblées".

Lot de consolation

Didier Burkhalter a pu se consoler avec le bon score du nouvel article constitutionnel sur la
recherche humaine. Il a souligné l'importance de ce "oui" pour la
place suisse dans ce domaine. Le cadre approuvé ouvre la voie à des
règles "claires et uniformes" préservant à la fois la dignité
humaine et la liberté de la recherche.



Il s'agissait donc d'un projet "très équilibré", un facteur qui a
probablement contribué à ce succès, a analysé le radical
neuchâtelois. Le gouvernement ayant déjà élaboré la loi destinée à
préciser l'article constitutionnel, les travaux parlementaires
devraient démarrer ce printemps. Protection des animaux assurée

Doris Leuthard satisfaite

Concernant l'avocat des
animaux, Doris Leuthard a salué le rejet de cette initiative populaire , comme l'avaient
recommandé les autorités. Ce résultat, à ses yeux, est le reflet
que les règles existantes en matière de protection des animaux
fonctionnent bien.



Le "non" sorti des urnes n'est pas un vote contre cette
protection. Mais le peuple a visiblement considéré qu'il ne s'agit
pas d'un problème central, a fait valoir la ministre de l'économie.
Et de promettre que le Conseil fédéral s'engagera pour des
sanctions fortes en cas de maltraitance d'animaux, une plus ample
information des propriétaires et une plus forte prévention.



ats/nr

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