Il n'existe pas de solutions à court terme pour contrer la pénurie de médicaments

L'approvisionnement des médicaments reste tendu en Suisse. Selon les différentes plateformes qui recensent les stocks, près de 800 produits sont actuellement indisponibles. Des remèdes existent à moyen terme pour contrer cet état de fait, mais une amélioration n'est pas attendue en 2024.

La pression sur les prix et la taille réduite du marché expliquent partiellement la pénurie de médicaments. La Suisse est en effet économiquement moins attractive que les grands pays voisins.

Toutes les catégories - antibiotiques, antidouleurs, vaccins - sont concernées par ce manque d'approvisionnement. La Confédération, tout comme le spécialiste Drugshortage.ch, recensent environ 786 produits manquants. Parmi les médicaments qui font défaut, 200 sont problématiques.

Le pharmacien chef des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) dénonce notamment l'usage détourné de traitements pour le diabète en vue de perdre du poids. Les anxiolytiques sont également manquants. "Il y a des alternatives, mais la rupture d'un médicament entraîne par ricochet celle d'un autre", déplore Pascal Bonnabry dans La Matinale mercredi.

La petitesse du marché suisse explique en partie la pénurie de certains médicaments, selon Zur Rose. [Keystone] — Pénurie de médicaments: reportage dans une pharmacie / La Matinale / 2 min. / le 27 décembre 2023

Relocalisation en Europe

Pour contrer ces pénuries, des mesures à moyen terme sont envisagées, dont la "relocalisation de la production de principes actifs et de médicaments en Europe", détaille Pascal Bonnabry. Les substances sont actuellement créées principalement en Asie.

La Suisse va toutefois "devoir continuer à vivre avec" cette insuffisance, car une amélioration des stocks n'est pas attendue au cours de l'année 2024. En attendant, le responsable appelle la population à la solidarité. "Il ne faut pas se ruer à la pharmacie pour faire des réserves", déclare-t-il.