La rénovation énergétique pourrait faire des ramoneurs une espèce en voie de disparition

Verra-t-on de moins en moins de ramoneurs sur nos toits à l'avenir? Malgré leur image emblématique de porte-bonheur, symbole qu'ils ont gagné en évitant des incendies dans les bâtiments, c'est leur propre maison qui brûle aujourd'hui.

En cause: la tendance, ces dernières années, à tourner le dos aux chaudières à mazout et à gaz. Même le chauffage au bois est en léger recul en Suisse. On privilégie à la place les énergies renouvelables, pompes à chaleur en tête. Elles ont passé de 4% en 2000 à plus de 18% des sources d'énergie l'année passée. Le canton de Fribourg, avec ses 34% de pompes à chaleur, est le champion en la matière. Le chauffage à distance a lui aussi la cote, avec plus de 1000 de ces réseaux recensés l'année dernière.

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Disparités cantonales

Du point de vue des émissions de CO2, cette évolution est salvatrice pour lutter pour le réchauffement climatique. Mais elle prive les ramoneurs de toute une partie de leur travail, car le coeur de leur emploi consiste à contrôler les différentes installations qui dégagent des fumées, pour limiter leurs émissions polluantes et diminuer les risques d'incendie. Toutes ces démarches ne sont plus nécessaires dans les ménages équipés d'une pompe à chaleur ou d'un chauffage à distance.

Dans les cantons, la menace pour les ramoneurs ne progresse pas à la même vitesse. Les différences sont sensibles. A Zurich, par exemple, on remplace systématiquement les chauffages au mazout et au gaz par des installations respectueuses du climat, tandis que le Valais chauffe encore beaucoup au bois, surtout dans les vallées, notamment parce que les pompes à chaleurs sont souvent moins efficaces en montagne.

Du côté du canton de Vaud, on trouve beaucoup de pompes à chaleur et de chauffages à distance sur la Riviera et dans les villes; beaucoup moins partout ailleurs.

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Diversification lancée

La plupart des maîtres-ramoneurs, c'est-à-dire les chefs des entreprises de ramonage, craignent pour leur emploi à l'avenir. Leurs employés aussi. La Suisse compte environ 1100 ramoneurs. Dans cinq ou dix ans, leur nombre pourrait diminuer d'environ un tiers, une estimation faite au regard de la baisse de leur activité.

Cette diminution ne se fera pas nécessairement par des licenciements, car le secteur fait face aujourd'hui à une pénurie importante de main d'oeuvre. Un problème pourrait donc compenser l'autre. Mais pour limiter les risques, la plupart des entreprises diversifient leurs activités depuis quelques années. Elles ont souvent créé une deuxième société spécialisée dans la vente et l'installation de poêles, voire dans la pose de panneaux solaires.

Sujet radio: Dominique Choffat
Adaptation web: Vincent Cherpillod