Des femmes manifestent lors de la Grève féministe, le 14 juin 2022. [Keystone - Valentin Flauraud]
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Plusieurs centaines de milliers de personnes ont participé à la grève des femmes

- Des centaines de milliers de personnes, 300'000 selon l'Union syndicale suisse (USS), ont défilé mercredi dans toutes les grandes villes de Suisse pour faire valoir leurs droits à l'occasion de la grève des femmes. L'égalité salariale figurait au coeur des revendications.

- Il y a 4 ans, le 14 juin 2019 avait marqué la plus grande mobilisation sociale depuis la grève générale de 1918. Un demi-million de personnes s'étaient alors mobilisées, selon l'USS. Une vague violette, couleur de la grève des femmes, avait déferlé dans les rues, puis au Parlement lors des élections fédérales. Jamais autant de femmes n'avaient alors été élues au Parlement lors des élections fédérales.

- Nouvelle définition du viol dans la réforme du droit pénal sexuel, prévention contre la violence domestique, congé paternité ou encore médecine de genre: plusieurs dossiers sur l'égalité ont avancé ces quatre dernières années.

- Mais les raisons de se mobiliser restent nombreuses, dénoncent les instigatrices de la Grève: augmentation de l'âge de la retraite et réforme du 2e pilier en défaveur des femmes, violences sexistes, sexuelles et féminicides, inégalité salariale, racisme structurel, manque de financement des structures de garde, discriminations homo-, bi- et transphobes, attaques contre le droit à l’avortement…

- Autant de revendications parfois clivantes: les Femmes PLR Vaud ont ainsi fait savoir qu'à leurs yeux, la Grève féministe du 14 juin ne représente plus les intérêts des femmes en général, mais impose une vision partisane de la société. L'événement divise au lieu de rassembler, regrettent-elles.

Suivi assuré par la rédaction de RTSinfo

23h00

Le bilan

Avec plus de 15'000 personnes à Genève et le double à Lausanne, les défilés de mercredi étaient immenses en Suisse, certes moins importants qu'en 2019, mais répondant aux attentes. Toutes les générations étaient présentes dans les rues et, malgré l'ambiance festive, les revendications étaient nombreuses.

>> Le bilan de la journée dans La Matinale :

Mercredi 14 juin: à Lausanne, ici sur le pont Chauderon, entre 25'000 personnes, selon la police, et 40'000, selon les organisatrices ont participé à la grève féministe qui a rassemblée 300'000 personnes dans tout le pays. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Grève du 14 juin: a-t-elle été à la hauteur des attentes? / La Matinale / 1 min. / le 15 juin 2023

21h45

L'impact de la Grève féministe, de 1991 à aujourd'hui

La Grève des femmes est née le 14 juin 1991. Les femmes descendent dans la rue et font grève partout en Suisse. Elles réclament l'égalité entre hommes et femmes, qui n'est pas respectée, ni au travail, ni au sein de la famille.

"Le premier impact de la Grève est la loi sur l’égalité, qui entre en vigueur en 1996", explique Pauline Milani, historienne spécialiste en histoire des femmes. Ensuite viendront la légalisation de l’avortement en 2002 et le congé maternité de 14 semaines en 2005.

La progression s’étend au Parlement, avec la vague violette des élections fédérales de 2019. En 2021, le congé paternité de deux semaines est entré en vigueur, mais les places en crèche, limitées et coûteuses, sont un handicap majeur pour l'activité professionnelle des femmes.

Aujourd'hui, la Grève entame un nouveau chapitre. Les revendications dépassent la sphère du travail. "Les revendications sont plus ancrées dans la sphère du corps, de la sexualité", explique Pauline Milani.

>> Voir le sujet du 19h30 de la RTS :

Retour sur les différents épisodes de la grève des femmes, un mouvement né en 1991
Retour sur les différents épisodes de la grève des femmes, un mouvement né en 1991 / 19h30 / 1 min. / le 14 juin 2023

21h20

Certaines femmes préfèrent lutter autrement pour la cause

Plusieurs milliers de femmes ont défilé dans les rues de Suisse à l'occasion de le Grève féministe. Pourtant, de nombreuses personnes préfèrent manifester autrement.

Françoise Berclaz-Zermatten, responsable de la librairie La Liseuse, à Sion, a décidé de ne pas participer au cortège, mais elle soutient la cause à travers la vitrine de sa librairie. "J'aime bien m'exprimer à travers les écrits des femmes qui nous ont précédées, qui sont des exemples pour nous", explique-t-elle.

Beatrice Pilloud, avocate spécialiste du droit pénal, ne se s'est pas rendue non plus à la manifestation. "Je me sens beaucoup plus utile à travers mes dossiers, dans mon bureau, pour défendre la cause de la femme au quotidien. Les femmes qui sont notamment victimes d'infractions à caractère sexuel", explique-t-elle.

>> Voir le reportage du 19h30 de la RTS :

Elles sont plusieurs milliers à défiler dans les rues, mais certaines femmes préfèrent lutter autrement pour la cause
Elles sont plusieurs milliers à défiler dans les rues, mais certaines femmes préfèrent lutter autrement pour la cause / 19h30 / 2 min. / le 14 juin 2023

21h00

Les revendications très concrètes des manifestantes

Elles sont vaudoise, jurassienne et neuchâteloise. Ces trois femmes ont battu le pavé toute la journée. Sophie est entrepreneuse, Noémie serveuse, Pétronie, aide soignante. Malgré leurs réalités différentes, leurs revendications sont les mêmes.

Plus de respect

Elles en font toutes les trois la priorité. Elles veulent que les mentalités changent pour en finir avec des situations d'irrespect encore trop fréquentes.

Du temps

Plus de temps, c’est avoir aujourd’hui par exemple un système de garde qui soit beaucoup mieux organisé qui soit moins onéreux.

De l’argent

Grâce à une égalité salariale bien sûr, mais aussi une revalorisation des salaires dans les domaines dits "féminins"

>> Voir le reportage du 19h30 de la RTS :

Plus de respect, plus de temps et plus d'argent, les revendications de certaines manifestantes sont très concrètes
Plus de respect, plus de temps et plus d'argent, les revendications de certaines manifestantes sont très concrètes / 19h30 / 2 min. / le 14 juin 2023

20h15

Participation de plusieurs centaines de milliers de personnes

Des centaines de milliers de femmes, selon l'Union syndicale suisse (USS), ont défilé mercredi dans toutes les grandes villes de Suisse pour faire valoir leurs droits à l'occasion de la grève des femmes. L'égalité salariale figurait au coeur des revendications.

Dans un communiqué diffusé en début de soirée, l'USS a annoncé une participation de plus de 300'000 personnes. En 2019, la même organisation avait fait état d'une affluence d'un demi-million de personnes.

>> Voir le reportage du 19h30 sur la mobilisation :

Forte mobilisation en Suisse romande pour cette journée de grève nationale des femmes
Forte mobilisation en Suisse romande pour cette journée de grève nationale des femmes / 19h30 / 2 min. / le 14 juin 2023

Dans toute la Suisse romande

A Lausanne, entre 25'000 personnes, selon la police, et 40'000, selon les organisatrices ont participé à la grève féministe à Lausanne. Au Sentier, 300 personnes, en majorité des femmes travaillant dans l'horlogerie, ont réclamé de meilleurs salaires.

>> Prise de température en direct de la manifestation à Lausanne :

Grève féministe: Prise de température à Lausanne avec Céline Brichet
Grève féministe: Prise de température à Lausanne avec Céline Brichet / 19h30 / 1 min. / le 14 juin 2023

A Genève, la police a annoncé la présence de 8500 personnes, alors ques les organisteurs ont avancé le chiffre de 30'000. Les quatre conseillères d'Etat genevoises nouvellement élues étaient visibles au pied de la scène.

A Neuchâtel, entre 6000 et 7000 personnes de tout le canton ont manifesté, selon Solenn Ochsner, membre du collectif de la Grève et secrétaire syndicale d'UNIA. Et pendant la journée entre 1000 et 1500 personnes se sont mobilisées dans différents lieux de travail et places publiques à Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds.

A Fribourg, la grève féministe a connu son épicentre sur l'emblématique place Georges-Python, rebaptisée place Georgette-Pythonne le temps d'une journée: plus de 6000 personnes s'y sont rassemblées, contre 12'000 en 2019.

Dans le Jura, quelque 1500 personnes ont défilé dans les rues de Delémont. Après avoir occupé la Place de la gare, la foule arborant le violet a gagné les jardins du château pour écouter les discours et participer aux animations.

Et en Suisse alémanique

A Berne, près de 50'000 personnes sont descendues dans la rue pour exiger l'égalité salariale et revendiquer leurs droits, selon les organisatrices. A Zurich, des dizaines de milliers de manifestantes ont réclamé l'égalité des droits pour tous.

Le 14 juin est consacré depuis quelques années à la grève des femmes. Cette date fait référence à la votation populaire du 14 juin 1981 qui a consacré l'égalité homme-femme dans la Constitution.

20h10

Elisabeth Baume-Schneider et Simonetta Sommaruga sur la Place fédérale

Plus de 10'000 femmes sont descendues dans la rue mercredi à Berne pour exiger l'égalité salariale et revendiquer leurs droits, selon un journaliste de Keystone-ATS. Les organisatrices ont elles avancé le chiffre de 50'000 participantes.

Les manifestantes ont participé à une cinquantaine d'actions dans une ambiance à la fois joyeuse et combative. La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider s'est mêlée à la foule en début de soirée. Celle qui lui a précédé au gouvernement, l'ancienne conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, était également présente sur la Place fédérale.

Simonetta Sommaruga et Elisabeth Baume-Schneider se sont retrouvées sur la Place fédérale à l'occasion de la Grève féministe du 14 juin. [Keystone - Alessandro della Valle]
Simonetta Sommaruga et Elisabeth Baume-Schneider se sont retrouvées sur la Place fédérale à l'occasion de la Grève féministe du 14 juin. [Keystone - Alessandro della Valle]

Les manifestantes ont réclamé la fin des violences à l'encontre des femmes, des lesbiennes, des personnes intersexes, non-binaires, trans, agenres et queer. "Assez, basta, ça suffit !", pouvait-on lire sur la banderole en tête du cortège.

Les manifestantes s'étaient rassemblées en début de soirée non loin de la gare, sur la Schützenmatte, qui n'a pas tardé à déborder. De là, le cortège a traversé le centre-ville pour rejoindre la Place fédérale.

20h00

Les femmes peu unies lors de la session extraordinaire du Parlement

Une session extraordinaire sur le thème de l'égalité s'est tenue au Parlement mercredi à l'occasion de la Grève féministe. Salaires, discrimination, harcèlement: toutes ces questions ont été discutées dans le cadre d'interventions déposées par la gauche et la droite.

Certaines propositions étaient assez ambitieuses, notamment en ce qui concerne l'égalité salariale dans les entreprises, la prévention du harcèlement sexuel, mais aussi la taxe rose. Le Conseil des Etats, plutôt conservateur, a balayé les objets.

Contrairement à 2019, où les femmes de gauche et d'une partie de la droite avait affiché leur unité, en violet, cette année, c'est presque exclusivement les élues du PS et des Vert-e-s qui ont porté cette couleur dans les travées du Parlement.

>> Ecouter les explications de Céline Fontannaz dans Forum :

Une session extraordinaire consacrée aux questions d'égalité s’est tenue à Berne
Une session extraordinaire consacrée aux questions d'égalité s’est tenue à Berne / Forum / 2 min. / le 14 juin 2023

19h40

Raffaella Willig: "Nous sommes là pour toutes les femmes, ce n'est pas nous qui sommes excluantes"

A Genève les militantes et les militants ont convergé vers la Plaine de Plainpalais à l'occasion de la Grève féministe. Raffaella Willig, militante du collectif de la Grève féministe Genève, se réjouit de ce rassemblement "phénoménal, pas seulement au niveau du nombre, mais aussi au niveau de son étendue dans toute la Suisse".

>> Ecouter l'interview de Raffaella Willig dans l'émission Forum :

Raffaella Willig s’exprime sur la grève des femmes et ses enjeux
Raffaella Willig s’exprime sur la grève des femmes et ses enjeux / Forum / 4 min. / le 14 juin 2023

Selon la militante, il reste encore du chemin à faire: "nous n'avons pas de liberté sur nos corps, le droit à l'avortement est remis en cause", explique-t-elle. Parmi les autres revendications se trouvent aussi "les questions d'inégalité salariale et la question de valorisation des métiers dits "féminins"".

Quant aux femmes de droite disant ne pas se reconnaître dans la Grève féministe, Raffaella Willig estime qu'elles "participent au système d'exploitation" des personnes vivant dans la précarité. "Nous sommes là pour toutes les femmes, ce n'est pas nous qui sommes excluantes."

>> Ecouter aussi le débat de Forum entre Claudine Esseiva, députée PLR au Grand Conseil bernois et co-présidente de Business and Professional Women Switzerland (BPW), Véronique Polito, vice-présidente du syndicat UNIA et Eglantine Jamet, co-fondatrice d’Artemia :

Le grand débat - Grève féministe, grève de gauche?
Le grand débat - Grève féministe, grève de gauche? / Forum / 20 min. / le 14 juin 2023

19h20

La foule a convergé à Plainpalais

A Genève, la police a annoncé la présence de 8500 personnes, alors ques les organisteurs ont avancé le chiffre de 30'000. Des femmes de toutes les générations, beaucoup de jeunes, ainsi que des hommes et des enfants ont pris part de manière festive au cortège à dominante violette.

Les différents groupes qui avaient organisé des actions dans la journée ont convergé en fin d'après-midi vers la Plaine de Plainpalais. Les représentantes de l'enseignement, du nettoyage, du commerce de détail ou encore de l'économie domestique ont notamment pris la parole. Les quatre conseillères d'Etat genevoises nouvellement élues étaient visibles au pied de la scène.

La population genevoise est descendue dans la rue à l'occasion de la Grève féministe du 14 juin. [RTS - Stéphanie Jaquet]
La population genevoise est descendue dans la rue à l'occasion de la Grève féministe du 14 juin. [RTS - Stéphanie Jaquet]

Vers 17h30, le cortège s'est mis en mouvement au son des tambours, se dirigeant vers les rues marchandes du centre-ville. "Patriarcat, on n'en veut pas", "En avant vers la révolution féministe", "On lâche rien", "Sainte colère face à la violence", "Ras le viol", pouvait-on lire sur les pancartes, alors que plusieurs sonos diffusaient de la musique.

>> Ecouter les précisions d'Anouk Pernet dans l'émission Forum :

Premier bilan de la mobilisation de la grève féministe
Premier bilan de la mobilisation de la grève féministe / Forum / 2 min. / le 14 juin 2023

18h45

Des dizaines de milliers de manifestantes à Zurich

Des dizaines de milliers de manifestantes ont réclamé mercredi à Zurich l'égalité des droits pour tous.

En début d'après-midi, près de 300 personnes ont bloqué le trafic des trams sur la Paradaplatz, en marge de la Grève féministe. La police les a dispersées. Elle aurait fait usage de gaz lacrymogènes, selon des vidéos mises en ligne par des activistes.

Le trafic des trams a pu reprendre vers 14h00, indique les transports publics de la ville (VBZ). Après leur action, les militantes et militants se sont rendus dans le quartier de la Langstrasse pour la manifestation officielle. Sur leur chemin, ces personnes ont bloqué d'autres trams.

Par ailleurs, la Grève féministe a entraîné la levée de la séance du législatif de la ville de Zurich mercredi en fin de journée. La majorité de gauche du parlement a approuvé une motion d'ordre en ce sens afin de se solidariser avec les manifestantes dans la rue.

Les membres du parlement de la ville ont approuvé par 61 voix contre 55 la motion d'ordre proposée par le PS, les Verts et la gauche alternative (AL). La séance a donc été levée une demi-heure seulement après avoir commencé. Dans l'opposition, un représentant de l'UDC a dénoncé "un acte de souillure de la démocratie".

18h30

Rassemblement du milieu de l'horlogerie au fief de la Grève

Au Sentier (VD), 300 personnes, en majorité des femmes travaillant dans l'horlogerie, ont réclamé de meilleurs salaires. "L'horlogerie est la branche où il y a la plus grande inégalité salariale, soit 24,9% selon l'OFS, dont une grande partie est inexplicable. C'est pourtant une branche de luxe qui se porte très bien", observe Nicole Vassalli, du syndicat Unia.

Outre l'égalité salariale, les travailleuses ont également plaidé pour une meilleure conciliation entre vie privée et professionnelle ainsi qu'un meilleur accès aux formations certifiantes et aux postes à responsabilités. "Il reste encore très difficile de devenir chef d'équipe ou chef d'atelier", a constaté la secrétaire syndicale.

Les revendications demandaient également de prévenir et combattre les situations de discrimination et de harcèlement moral et sexuel.

Dans ce berceau historique de la Grève des femmes de 1991, là où l'ouvrière et syndicaliste Liliane Valceschini a lancé l'idée avec Christiane Brunner, les travailleuses ont plaidé pour un meilleur accès aux responsabilités. Car il reste difficile de devenir chef d'équipe ou d'atelier, a relevé Nicole Vassalli.

18h15

Une foule colorée et imposante réunie à Lausanne

Les manifestantes et les manifestants - 25'000 selon la police, 40'000 selon les organisatrices - ont convergé mercredi en fin d'après-midi à Lausanne pour le cortège de la Grève féministe.

Après une journée d'actions et de mobilisation aux quatre coins du canton, le rendez-vous était donné près de la place Saint-François, rebaptisée pour l'occasion Sainte-Françoise.

Ecarts salariaux qui stagnent ou se creusent, une retraite repoussée à 65 ans, des attaques contre les rentes et la hausse des violences contre les femmes, les personnes trans et non binaires: durant toute la journée, les slogans et les actions se sont multipliés.

Près de 20'000 personnes ont convergé mercredi à Lausanne pour le cortège de la Grève féministe. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Près de 20'000 personnes ont convergé mercredi à Lausanne pour le cortège de la Grève féministe. [Keystone - Jean-Christophe Bott]

A Lausanne, la grève a débuté mardi soir déjà par l'illumination en violet de la cathédrale et s'est poursuivie mercredi matin par des chants et des danses à la gare. Concerts de casseroles, ateliers de pancartes, pique-niques en musique ont rythmé la journée.

Pionnière de la Grève des femmes

Christiane Brunner, l'icône et l'initiatrice de la première Grève des femmes de 1991, est venue défiler à Lausanne. "C'est bien que le mouvement continue. Si on s'arrête, on recule", a-t-elle déclaré.

Cette figure du féminisme suisse s'est associée à la mobilisation, même si elle n'approuve pas le changement de nom du mouvement qui ne s'appelle plus Grève des femmes, mais désormais Grève féministe.

"J'ai initié la grève de 1991. A l'époque, c'était pour toutes les femmes. Aussi pour celles qui n'avaient pas de conscience féministe". Christiane Brunner, qui a désormais de la peine à marcher, a suivi le cortège en chaise roulante.

18h00

Forte mobilisation interjurassienne à Delémont

Quelque 1500 personnes ont défilé mercredi en fin d'après-midi dans les rues de Delémont pour défendre la cause féministe.

Tambours, sifflets, slogans, chants et fumigènes ont accompagné le cortège. Pour l'association interjurassienne grève des femmes, les choses ne bougent pas sur le front de légalité. Les revendications ont notamment porté sur l'égalité, le respect et le temps libre.

Comme ailleurs en Suisse, un premier moment fort a eu lieu à 15h24, cette heure symbolique à partir de laquelle les femmes travaillent gratuitement.

Parallèlement à ce rassemblement sur la Place de la gare qui a accueilli plusieurs stands, des actions intersyndicales ont été menées, notamment à l'attention du personnel des soins.

16h00

Le collectif Femmes* Valais demande des rues aux noms de femmes

Le collectif Femmes* Valais a rebaptisé plusieurs rues qui seront empruntées par le cortège en fin de journée, à l'occasion de la Grève féministe. Des affiches violettes portant les nouveaux noms ont été installées sur les plaques officielles.

L'avenue de la gare a ainsi été renommée rue Anne-Marie Pittel du nom d'une faiseuse d'ange condamnée à mort en 1805. La rue des Creusets est devenue l'avenue Françoise Vannay-Bressoud, du nom de la première députée valaisanne au Conseil national de 1979 à 1987, alors que la rue de la Dent-Blanche est devenue celle d'Annie-Moria Venetz (1941-2021), psychosociologue, directrice des programmes en soins palliatifs de l'association FX Bagnoud.

"En Valais, seules deux rues portent le nom de femmes, à savoir deux saintes, sainte Marguerite et sainte Anne", explique Nina, membre du collectif Femmes* Valais. C'est une question importante de visibilisation qui montre aussi aux plus jeunes "qu'il n'y a pas que les hommes qui méritent de donner leur nom à des rues".

Le collectif a fait une demande officielle à la ville de Sion pour nommer les nouveaux quartiers, nouvelles rues ou nouveaux bâtiments en honneur de femmes valaisannes. Une liste de noms d'une cinquantaine de femmes lui a aussi été soumise.

15h30

Seules deux conseillères d'Etat vaudoises défileront cette année

En 2019, les cinq conseillères d'Etat vaudoises, de gauche comme de droite, avaient participé au cortège de la grève nationale des femmes du 14 juin. En 2023, seules deux des cinq femmes au gouvernement seront de la partie.

La présidente du Conseil d'Etat Christelle Luisier ne se rendra pas au cortège. "A titre personnel, j'ai choisi de vivre le féminisme au quotidien. Et je trouve dommage que le mouvement ne s'en tienne pas aux thématiques d'origine", a déclaré mercredi la PLR.

Sa collègue de parti Isabelle Moret accompagnera ses collaboratrices du Bureau vaudois de l'égalité jusqu'au début du cortège. "Je me déplace pour soutenir les revendications d'origine, mais je ne participerai pas à la manifestation", a-t-elle confié, ne se reconnaissant pas dans les nouvelles exigences ajoutées.

Du côté des ministres socialistes, Rebecca Ruiz s'y rendra avec ses filles, tandis que Nuria Gorrite renonce pour raisons personnelles. La centriste Valérie Dittli sera, elle, de la partie avec des amies.

15h10

Un millier de personnes à la "Landsgemeinde féministe" à Berne

Plus d'un millier de personnes, en majorité des femmes, ont participé mercredi à une "Landsgemeinde féministe" sur la Place fédérale à Berne, dans une ambiance à la fois joyeuse et combative, a constaté Keystone-ATS. Le collectif "Les Créatives" avait déjà organisé des "états généraux" similaires féministes à Genève et en Appenzell en 2021.

Les personnes présentes ont d'abord prêté le "serment féministe" en tendant le poing gauche en l'air: "Nous jurons de lutter pour l'égalité de toutes les personnes dans ce pays jusqu'à ce qu'elle soit atteinte", récitait notamment le serment.

Une série de revendications ont ensuite été adoptées. Il a par exemple été demandé à la Suisse de dépenser à l'avenir 109 milliards de francs par an pour la garde des enfants - autant que ce qu'elle a versé pour le sauvetage du Credit Suisse. "Les mères et les enfants ont au moins autant besoin de cette somme", a déclaré une porte-parole de la "Commission fédérale dini Mueter" ("ta mère", en dialecte).

>> Les images sur la Place fédérale à Berne :

Une "Landsgemeinde féministe" organisée à Berne ce 14 juin
Une "Landsgemeinde féministe" organisée à Berne ce 14 juin / L'actu en vidéo / 1 min. / le 14 juin 2023

14h45

Ruth Dreifuss veut des progrès dans l'égalité des droits

Les succès des cinquante dernières années en matière de politique de l'égalité sont visibles, mais ne suffisent pas, a déclaré l'ancienne conseillère fédérale socialiste Ruth Dreifuss mercredi à propos de la grève féministe lors du "Tagesgespräch" de la radio alémanique de service public, la SRF.

Elle se souvient surtout de la première grève des femmes en 1991. A l'époque, les syndicats avaient voulu montrer l'énorme travail accompli par les femmes.

Un demi-million de personnes sont descendues dans la rue. Sans la grève des femmes, elle n'aurait pas été élue au Conseil fédéral. Ce 14 juin, un mouvement est né.

Attention à un retour en arrière

Actuellement, certains partis veulent revenir sur les progrès réalisés, a déclaré celle qui a été la première présidente de la Confédération en 1999. Elle a fait référence à l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes. Les grèves des femmes restent nécessaires. Cela force un peu le développement.

L'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss. [Keystone - Martial Trezzini]
L'ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss. [Keystone - Martial Trezzini]

14h30

A Neuchâtel, le secteur de la petite enfance manque de reconnaissance

Le secteur de l’enfance le répète continuellement: leur mission est sociale et éducative.

Mais la profession déplore un manque de reconnaissance des autorités publiques. Le 14 juin, les employés manifestent pour faire entendre leurs difficultés: financements incomplets, locaux inadéquats ou manque de remplaçants.

>> Le reportage dans une structure parascolaire à Neuchâtel dans le 12h45 :

A Neuchâtel, le secteur de la petite enfance en manque de reconnaissance des autorités se mobilise.
A Neuchâtel, le secteur de la petite enfance en manque de reconnaissance des autorités se mobilise. / 12h45 / 1 min. / le 14 juin 2023

14h00

Le Conseil des Etats a rejeté les quatre textes déposés par la gauche sur l'égalité

Le Conseil des Etats a rejeté les quatre textes déposés par la gauche dans le cadre de la session extraordinaire sur l'égalité.

L'une des motions demandait que les entreprises d'au moins 50 travailleurs, et non 100 comme c'est le cas aujourd'hui, effectuent une analyse de l'égalité des salaires. Eva Herzog (PS/BS) s'est étonnée de l'opposition du Conseil fédéral à son texte étant donné qu'il avait lui-même fait une telle proposition dans son projet initial de révision de la loi sur l'égalité.

Pour le ministre de l'économie Guy Parmelin, il faut attendre le bilan intermédiaire des effets du changement de la loi avant de procéder à d'autres modifications.

Taxe rose et réduction du temps de travail

Une autre motion voulait que la prévention contre le harcèlement sexuel au travail soit ancrée dans la formation professionnelle et la maturité gymnasiale. Pour la majorité et le Conseil fédéral, les mesures actuelles sont suffisantes.

Un troisième texte réclamait une réduction à moyen terme du temps de travail rémunéré, sans diminution de salaire. Finalement, un postulat voulait charger le Conseil fédéral de quantifier la taxe rose, soit la différence de prix entre les biens et produits destinés spécifiquement aux femmes et ceux conçus pour les hommes. Sur la base de ces résultats, il aurait ensuite dû examiner s'il fallait procéder à des adaptations.

Parmi les quatre objets, c'est ce texte qui a récolté le plus de sympathie, les sénatrices PLR et du Centre se joignant à la gauche. Il a toutefois été rejeté par 26 voix contre 16.

Le Conseil national se prononcera cet après-midi sur une série de textes issus aussi bien de la gauche que de la droite. Les interventions de la gauche sont similaires à celles traitées par le Conseil des Etats.

>> Les manifestations sur la place fédérale dans le 12h45 :

Grève nationale : Clémence Vonlanthen assiste à la manifestation sur la place fédérale.
Grève nationale : Clémence Vonlanthen assiste à la manifestation sur la place fédérale. / 12h45 / 1 min. / le 14 juin 2023

13h15

A l'abordage du bateau des Pirates d'Ouchy, un bastion masculin

Un collectif féministe s'est symboliquement emparé mercredi d'un bastion masculin, le bateau des Pirates d'Ouchy. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Un collectif féministe s'est symboliquement emparé d'un bastion masculin, le bateau des Pirates d'Ouchy. [Keystone - Jean-Christophe Bott]

Un collectif féministe s'est symboliquement emparé mercredi d'un bastion masculin, le bateau des Pirates d'Ouchy. Après avoir entonné quelques chants de pirates, des Lausannoises déguisées en pirates ont hissé le drapeau violet de la grève féministe.

L'action se voulait bon enfant et les femmes "pirates" du jour ne sont pas montées à bord de la barque historique de la Confrérie, classée monument historique. Elles n'ont pas non plus enlevé le drapeau officiel des Pirates, hissé sur le quai lorsque le bateau est au port, mais ajouté le leur sur le mât prévu à cet effet.

Après un bref moment de tension avec les pirates présents, la situation s'est apaisée, a relaté Nadia Lamamra, du collectif du sous-gare en grève. Elle rappelle que l'action visait à sensibiliser aux bastions masculins, qu'il s'agisse d'associations, de secteurs d'activité ou de voie professionnelle dans lesquelles les femmes restent minoritaires, voire exclues.

Orné de banderoles et arborant une voile violet foncé, le voilier d'une militante a ensuite accosté à Ouchy. Une cinquantaine de femmes ont participé à l'action.

Après un bref moment de tension avec les pirates présents, la situation s'est apaisée, a relaté Nadia Lamamra, du collectif du sous-gare en grève. [keystone - Jean-Christophe Bott]
Après un bref moment de tension avec les pirates présents, la situation s'est apaisée, a relaté Nadia Lamamra, du collectif du sous-gare en grève. [keystone - Jean-Christophe Bott]

13h10

Annabelle, assistante en pharmacie: "Nous ne sommes pas assez payées"

La question salariale est au cœur de cette journée de mobilisations. Pour dénoncer les inégalités, Annabelle, assistante en pharmacie à Lausanne, une profession très féminisée, a décidé de faire grève quelques heures ce mercredi.

Elle retournera ensuite travailler, service à la population oblige. "Nous ne sommes pas assez payées. Comme il n'y a pas de convention collective, il n'y a pas de grille salariale évolutive en fonction des formations et de nos responsabilités", lance-t-elle dans le 12h30.

"Pendant le Covid, nous n'avons pas du tout été reconnues, alors que nous étions en première ligne, les pharmacies étant restées ouvertes. (...) Nous nous sommes beaucoup investies, mais nous n'avons eu aucune reconnaissance, même pas une prime, rien du tout."

Pour Annabelle, l'enjeu de la journée est de rendre visible les conditions de travail des assistantes en pharmacie. "Nous ne lâcherons pas. C'est important. Il faut que nous soyons traitées équitablement par rapport à notre travail et nos responsabilités. Elle annonce que le secteur de la pharmacie défilera en blouse lors du cortège du soir.

>> L'interview complète d'Annabelle dans le 12h30 :

La grève des femmes aura lieu le 14 juin 2023 en Suisse. [Keystone - Anthony Anex]Keystone - Anthony Anex
En direct de la grève des femmes ce 14 juin, à Neuchâtel et à Lausanne / Le 12h30 / 5 min. / le 14 juin 2023

12h50

Pour l'historienne Pauline Milani, "par définition, une grève est un outil politique"

Pour certaines et certains, le mouvement de la Grève des femmes aurait pris un virage trop politisé à quelques mois des élections fédérales. Pour Pauline Milani, historienne à l’Université de Fribourg, spécialiste de l’histoire des femmes et du féminisme, une grève est par définition un outil politique

"Par définition, c’est un mouvement politique. C’est clair qu'avec les élections fédérales dans quelques mois, les fronts se dessinent", explique-t-elle au micro du 12h30. "Mais si tout le monde ne se retrouve pas dans le mouvement, ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est qu’il y ait des avancées."

Car pour avoir des droits, les femmes ont dû se battre, et doivent continuer de le faire. L'histoire de la fin du 19e et de tout le 20e siècle en est la preuve, raconte-t-elle. La lutte est la condition presque sine qua non pour qu'elles puissent obtenir des avancées.

"Elles ont dû remettre la pression à chaque fois: une très longue lutte pour le droit de vote, ensuite pour avoir l’égalité dans la loi, et maintenant la lutte continue pour qu'il y ait concrètement cette égalité de fait." Pour Pauline Milani, la lenteur du combat n'est donc pas étonnante.

>> L'interview complète de Pauline Milani dans le 12h30 :

Depuis quand l'avortement est-il inscrit dans le code pénal? Interview de Pauline Milani
En direct de la grève des femmes ce 14 juin en Suisse: interview de Pauline Milani / Le 12h30 / 3 min. / le 14 juin 2023

12h00

La place Georgette-Pythonne centre des événements à Fribourg

La Grève féministe à Fribourg connaît son épicentre mercredi sur l'emblématique place Georges-Python, rebaptisée place Georgette-Pythonne le temps d'une journée. Le collectif à l'oeuvre pour l'organisation a concocté un programme avec un cortège comme point d'orgue.

A 13h33, l’heure symbolique à partir de laquelle les femmes ne sont plus payées, un appel à la grève sera prononcé. A 17h00, le collectif et les organisations associées prononceront les discours à la foule. Outre l’inégalité salariale, la réforme des retraites, la persistance des violences sexistes et sexuelles, le racisme structurel, le manque de financement des structures de garde et les attaques contre le droit à l’avortement figurent au menu. Ensuite, les participantes et participants se mettront en route à 18h00 pour le cortège.

Fin du système patriarcal et capitaliste

Globalement, le collectif demande un changement en profondeur du système qu’il juge "patriarcal et capitaliste", avec comme première exigence la réduction généralisée du temps de travail.

Parmi les autres revendications présentées à la mi-mai, les organisatrices fribourgeoises veulent un congé parental d’au moins un an, l’abolition du système d’assurances-maladie privé, une politique migratoire féministe et des mesures de lutte contre les violences.

11h50

Deux lieux d'action dans le canton de Neuchâtel avant un cortège unique

A Neuchâtel, la Grève féministe veut sensibiliser mercredi les collectivités publiques afin qu'elles financent des budgets pour lutter contre la précarité des femmes. Des événements ont lieu à La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel, avec un cortège dans le chef-lieu cantonal.

La place de la Gare, à La Chaux-de-Fonds, et la place des Halles, à Neuchâtel, sont occupées depuis 11h00. Les revendications générales portent sur l’égalité salariale, un meilleur système de retraite pour les femmes, une reconnaissance du travail non rémunéré ou des mesures plus fortes contre les violences sexistes et sexuelles.

Plus tard, les personnes réunies à La Chaux-de-Fonds se déplaceront pour rejoindre la manifestation cantonale, qui partira de la gare de Neuchâtel à 18h00. Le parcours du défilé a suscité la polémique, les manifestantes n'ayant pas obtenu l'autorisation d'emprunter l'avenue de Gare, en raison notamment de la nécessité de faire circuler les bus.

Industrie horlogère ciblée

Au-delà, Unia cible ce mercredi spécifiquement l’industrie horlogère, plus grand employeur du canton et où les hommes gagnent en moyenne 25% de plus que les femmes. Le syndicat doit thématiser également l’hôtellerie-restauration, secteur particulièrement concerné par le harcèlement.

Des institutions de santé, en mal d’indexation salariale, font encore l’objet d’actions avec le Syndicat des services publics (SSP).

10h50

C'est l'effervescence un peu partout en Suisse

Avant la grande mobilisation de ce mercredi après-midi dans les principales villes de Suisse, les préparatifs ainsi que diverses petites manifestations ont eu lieu un peu partout dès le matin.

Devant la gare de Lausanne, aux alentours de 8 heures, le collectif Grève féministe Vaud a organisé une flashmob avec comme slogan "Sans nous, le monde s'arrête".

A Fribourg, de nombreuses institutions et établissements organisent des débrayages et des pauses prolongées. Les travailleuses et travailleurs ont déposé une série de revendications aux employeurs pour une réelle égalité sur les lieux de travail.

A Berne également, la journée se prépare gentiment, notamment devant le Palais fédéral où le montage bat son plein. Unia a notamment installé un énorme ballon violet en forme de poing. A midi, un repas a été organisé sur la place fédérale.

A Genève, devant le siège des Nations Unies, l'accent a été mis sur les violences faites aux femmes. L'Association ADEMAG pour la lutte contre la violence envers les femmes y a notamment installé un stand.

10h40

Alain Berset salue le passage de "l'indignation" en "action politique"

Le président de la Confédération Alain Berset déplore la situation à laquelle font face "malheureusement" les femmes dans le monde du travail. Mercredi devant l'OIT à Genève, il a dit que la grève du jour montre "comment l'indignation" se change "en action politique".

"Les femmes touchent beaucoup trop souvent un salaire et des rentes moins élevées que les hommes", a regretté le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI). "Elles effectuent plus régulièrement du travail non rémunéré" et elles sont victimes de discriminations et de harcèlement.

Mais les luttes ont abouti à des avancées. En ouvrant un sommet mondial sur le monde de l'emploi, le président a salué la récente Convention de l'Organisation internationale du travail (OIT) contre les violences sexuelles au travail. Une des revendications de la grève féministe porte sur cette question, a-t-il aussi ajouté.

09h40

La présidente du Conseil des Etats appelle à plus de sénatrices

Les sénatrices doivent être plus nombreuses. "Le Conseil des Etats a encore du potentiel", a déclaré mercredi sa présidente Brigitte Häberli-Koller (Centre/TG) à l'occasion de la grève féministe du 14 juin. "L'égalité fait partie de l'ADN de la Suisse."

Sur 46 membres de la Chambre des cantons, seulement 13 sont des femmes, a rappelé la présidente. "Cela ne représente que 28%." Et d'appeler à une hausse de ce pourcentage. "C'est une question de progrès."

En matière d'égalité, Brigitte Häberli-Koller a encore plaidé pour "les mêmes droits, les mêmes devoirs, les mêmes conditions-cadres, les mêmes salaires, ni plus ni moins". Elle a donné l'exemple d'une femme conseillère fédérale tandis que l'homme s'occupe de l'enfant.

La présidence du Conseil des Etats est actuellement entièrement féminine. Brigitte Häberli-Koller peut s'appuyer sur deux vice-présidentes: Eva Herzog (PS/BS) et Lisa Mazzone (Vert-e-s/GE).

09h30

Que pensent les enfants de la grève des femmes?

"Je trouve ça bien parce que ça montre aux hommes que c'est pas eux les chefs, quoi!", "Moi je suis très d'accord car être une femme ça coûte plus cher, pour le soin des cheveux, les sous-vêtements...", "Les femmes sont moins bien payées, elles sont beaucoup plus harcelées, donc manifestez, quoi!", "Moi, j'adore ça, je suis sur les épaules de mon papa, et je mets ma pancarte très haut", les enfants y vont de leurs avis sur la grève féministe du 14 juin, au micro de La Matinale.

>> Les réponses des enfants dans La Matinale :

La vérité sort de la bouche des enfants - La grève des femmes
La vérité sort de la bouche des enfants - La grève des femmes / La Matinale / 4 min. / le 14 juin 2023

09h15

Archive du jour: la mobilisation du 14 juin 1991

Christiane Brunner a passé 16 ans aux Chambres (lire ci-contre)
Christiane Brunner a passé 16 ans aux Chambres (lire ci-contre)

Le 14 juin 1991, les femmes descendent dans la rue et font grève en Suisse. Lancé par l'Union syndicale suisse, le mouvement implique plus d'un demi-million de femmes à travers tout le pays.

L'idée vient d'une ouvrière de l'horlogerie de la Vallée de Joux (VD). La proposition convainc Christiane Brunner, alors conseillère nationale (GE/PS), grande figure du féminisme dans le pays et vice-présidente de l'Union syndicale suisse.

Le mot d'ordre est lancé par l'USS qui appelle toutes les femmes du pays à la grève pour le revendiquer haut et fort: l'égalité entre les hommes et les femmes n'est pas respectée. Au travail, mais aussi au sein de la famille. La vague fuchsia déferle et les slogans fusent...

>> Retour en archives sur le 14 juin 1991 :

La première grève des femmes, le 14 juin 1991. [Keystone - Walter Bieri]Keystone - Walter Bieri
L'archive du jour - Le 14 juin 1991, la première grève des femmes / L'archive du jour / 3 min. / le 14 juin 2023

09h05

A Neuchâtel, le parcours du défilé fait grincer des dents

Le parcours du défilé de la manifestation mercredi à 18h à Neuchâtel a fait grincer les dents jusqu'au Conseil général. Les organisatrices de la grève féministe voulaient descendre, comme en 2019, par l'avenue de la Gare, une option refusée par la Ville et la compagnie de bus TransN pour des raisons de sécurité et de partage d'utilisation du domaine public. En 2019, 5000 personnes avaient défilé à Neuchâtel.

Avant de se réunir à Neuchâtel pour manifester, les femmes se retrouveront à La Chaux-de-Fonds (NE) sur la place de la Gare avec des stands d'information, de restauration, des animations pour les enfants et de la musique. Le même type de programme se déroulera à Neuchâtel sur la Place des Halles avec un pique-nique canadien dès 12h00.

08h50

Au Parlement, session extraordinaire consacrée à l'égalité

En ce 14 juin dédié à la grève des femmes en Suisse, le Parlement tient un débat spécial sur l'égalité. Salaires, discrimination, harcèlement: toutes ces questions seront discutées dans le cadre d'interventions déposées par la gauche et la droite.

Salaires

La gauche en a déposé plusieurs. Laurence Fehlmann Rielle (PS/VD) et sa collègue sénatrice Eva Herzog (PS/BS) ciblent l'égalité salariale entre femmes et hommes. Selon elles, cette question est devenue urgente après l'acceptation du relèvement de l'âge de la retraite des femmes à 65 ans. Valérie Piller Carrard (PS/FR) et Marina Carobbio (PS/TI) demandent elles que la prévention contre le harcèlement sexuel au travail soit ancrée dans la formation professionnelle et la maturité gymnasiale.

Discrimination

La droite n'est pas en reste. En 2019, le Tribunal fédéral a conclu qu'il n'était pas contraire à la loi de ne pas engager quelqu'un en raison de son orientation sexuelle. En clair, il est permis de ne pas engager une lesbienne. Melanie Mettler (PVL/BE) veut corriger ce biais. Elle demande une modification de la loi sur l'égalité.

Marcel Dobler (PLR/SG) demande lui un rapport qui analyse en détail les causes inexpliquées de l'écart salarial. Des analyses ont mis en évidence des différences aux dépens des femmes mariées mais pas entre hommes et femmes célibataires. Pour lui, le Conseil fédéral doit surtout se pencher sur l'impact de la maternité, l'interruption de travail, l'état civil ou l'expérience professionnelle.

08h30

Vanessa Monney: il faut nous rejoindre car "on a besoin de changer la société"

Invitée de La Matinale, Vanessa Monney, secrétaire syndicale au SSP Vaud et militante au sein du collectif de la Grève féministe Vaud depuis 2018, en est certaine: la mobilisation de cette année a de grandes chances d'être historique. Comme celle d'il y a quatre ans qui avait attiré près d'un demi-million de personnes dans les rues de Suisse.

"Cela fait déjà plusieurs mois qu'on sent que l’atmosphère est déjà à la mobilisation. Une grande multitude de collectifs s’organisent car la grève féministe, c’est plusieurs groupes de femmes, de personnes trans et non binaires qui s’organisent sur les lieux de travail, dans les quartiers, sur les lieux de vies. Et on sent que ça va de nouveau être une mobilisation sans doute historique", se réjouit-elle.

Dix revendications

Mais pourquoi donc faudrait-il à nouveau descendre dans les rues en masse cette année? "On a vraiment besoin de changer la société", répond la militante très au fait sur les questions notamment d’égalités salariales. La jeune femme a en effet fait un doctorat en sciences politiques à Lausanne sur le processus de professionnalisation et de féminisation des syndicats en Suisse. Cette question fait d'ailleurs partie des grandes revendications cette année.

"On a dix revendications et ces dix revendications ne sont pas choisies au hasard. Elles ont été vraiment réfléchies car on a besoin de changer concrètement la vie des femmes. Parmi ces revendications, on a la question des salaires qui sont encore trop bas chez les femmes. On a aussi la question des rentes qui sont encore insuffisantes, donc on demande un renforcement de l'AVS. Ou encore les problèmes qui touchent à d'autres sphères plus intimes, comme la question des violences", énumère-t-elle.

>> Ecouter l'interview complète de Vanessa Monney dans La Matinale :

L'invitée de La Matinale - Vanessa Monney, secrétaire syndicale chez Syndicat des services publics Vaud
L'invitée de La Matinale - Vanessa Monney, secrétaire syndicale chez Syndicat des services publics Vaud / La Matinale / 12 min. / le 14 juin 2023

07h30

Coup d'envoi de la grève à la cathédrale de Lausanne mardi soir

Le coup d'envoi de la Grève féministe à Lausanne a été donné mardi 13 juin dans la soirée. Pour l'occasion, la cathédrale de Lausanne devant laquelle se sont réunies quelques centaines de personnes, surtout des femmes mais pas seulement, a été symboliquement embrasée aux couleurs de cette journée spéciale, le violet.

La foule s'est ensuite rassemblée sur la place de la Riponne autour d'un feu pour chanter en choeur.

Ce mercredi matin, Lausanne semblait avoir retrouvé son calme avant la reprise des manifestations en cours de journée, notamment une flashmob organisée devant la gare de Lausanne aux alentours de 8 heures.

>> Prise d'ambiance à la gare de Lausanne tôt mercredi matin :

En direct de la gare de Lausanne - La grève des femmes
En direct de la gare de Lausanne - La grève des femmes / La Matinale / 1 min. / le 14 juin 2023

Une mobilisation d'ampleur

De nombreuses manifestations prévues dans tout le pays

Le 14 juin 2019, un demi-million de personnes descendaient dans les rues de Suisse pour réclamer l'égalité.Quatre ans plus tard, collectifs et syndicats qui organisent cette journée en espèrent tout autant.

Un 14 juin qui sera ponctué par trois moments symboliques pour celles et ceux qui souhaitent montrer leur soutien sur leur lieu de travail ou ailleurs.

- A 10h46: du bruit pour protester contre l'écart des rentes entre femmes et hommes

- A 13h33: les bras croisés pour dénoncer les écarts salariaux.

- A 15h24: à l'heure à laquelle les femmes commencent à travailler gratuitement, le travail s'arrête.

La foule est surtout attendue en fin d'après-midi quand les défilés débuteront, notamment à Lausanne, Genève, Berne, Zurich ou Bâle.

>> Les précisions de La Matinale :

Une photo de la Grève nationale des femmes le 14 juin 2019 à Lausanne. [Keystone - Jean-Christophe Bott]Keystone - Jean-Christophe Bott
Grève des femmes: programme de la journée / La Matinale / 1 min. / le 14 juin 2023

Le quiz interactif

Découvrir où se cachent encore les inégalités entre hommes et femmes

Salaires, sport, vie quotidienne ou encore politique… Nous avons passé au crible quelques-unes des inégalités entre hommes et femmes les plus criantes.

Parviendrez-vous à deviner comment se dessine la courbe des revenus bruts d’une jeune maman après la naissance de son premier enfant? Ou à combien se monte la différence salariale entre une femme et son homologue masculin? Ou encore pourquoi les conductrices ont plus de risques d’être blessées que les conducteurs lors d’un accident de voiture?

En quinze questions, tentez de comprendre en quoi la moitié de la population mondiale expérimente toujours, au quotidien, des inégalités dans tous les domaines de la vie.

>> Pour faire le quiz : Grève des femmes: un quiz interactif pour débusquer les inégalités

En chiffres

Une progression lente mais continue

Aujourd'hui, le salaire médian des femmes est plus bas que celui des hommes. Selon l’Office fédéral de la statistique, à position hiérarchique égale, une femme touche un salaire plus bas de 10,8%.

Toutefois, cet écart diminue doucement mais de manière continue depuis 15 ans. Et depuis juillet 2020, les grandes entreprises ont l’obligation d’analyser l’égalité des salaires. Ces chiffres ne tiennent pas encore compte de cette nouvelle loi.

Aujourd'hui, en Suisse, seuls 29% des membres de conseils d’administration sont des femmes. Le chiffre progresse mais reste en dessous de la moyenne européenne.

En ce qui concerne la représentation politique, les femmes sont toujours sous-représentées dans les parlements, mais là aussi la situation évolue.

Au niveau cantonal, 33% des députés et députées sont des femmes, ce taux monte à 42% au sein du Conseil national.

>> Voir les explications de Julie Conti dans le 19h30 de la RTS :

Si le salaire médian des femmes n’est pas encore égal à celui des hommes, la situation évolue favorablement. Les précisions de Julie Conti
Si le salaire médian des femmes n’est pas encore égal à celui des hommes, la situation évolue favorablement. Les précisions de Julie Conti / 19h30 / 1 min. / le 13 juin 2023

Revendications

La Grève du 14 juin est-elle un combat de gauche?

La Grève féministe est-elle trop de gauche? Les Femmes PLR Vaud n'y participeront en tout cas pas, car elles ne s'y reconnaissent pas.

Françoise Salamé Guex, présidente des Femmes PLR Vaud, regrette que la Grève du 14 juin "représente une vision de la société telle que la voient la gauche et les syndicats".

"En tant que telle, elle ne peut que diviser au lieu de rassembler", poursuit-elle.

La conseillère nationale Valérie Piller Carrard (PS/FR) "regrette que les femmes de droites ne se sentent pas concernées par ces revendications", qui sont "les mêmes" qu'en 2019.

Selon elle, certains thèmes les rassemblent pourtant: "l'égalité salariale, la conciliation vie familiale et vie professionnelle, la lutte contre les violences faites aux femmes", résume-t-elle. "Aujourd'hui, le thème qui nous divise, ce sont les questions financières".

>> Voir l'interview de Valérie Piller Carrard dans le 19h30 :

Entretien sur l’égalité hommes-femmes avec la conseillère nationale Valérie Piller Carrard (PS-FR), à la veille de la grève féministe
Entretien sur l’égalité hommes-femmes avec la conseillère nationale Valérie Piller Carrard (PS/FR), à la veille de la grève féministe / 19h30 / 3 min. / le 13 juin 2023

Grève

Quels sont nos droits?

Participer à une grève est un droit, mais le 14 juin n'est pas vraiment une grève au sens juridique du terme.

A Genève, par exemple, des syndicats ont déposé un préavis de grève pour l’ensemble du secteur public et parapublic. Il s'agira donc là légalement d’une grève.

Par contre, en Suisse, plusieurs conditions doivent être respectées pour faire grève et il n’y a pas de droit particulier à le faire le 14 juin.

Si une entreprise refuse un congé et que les conditions d’une grève licite ne sont pas remplies, des sanctions sont possibles. Elles peuvent aller de l’avertissement à, dans le pire des cas, un licenciement.

>> Les explications de Camille Rivollet dans le 12h45 de la RTS :

À la veille des manifestations du 14 juin, Camille Rivollet revient sur les droits des personnes de participer à une grève
À la veille des manifestations du 14 juin, Camille Rivollet revient sur les droits des personnes de participer à une grève / 12h45 / 1 min. / le 13 juin 2023

Mobilisation attendue

L'exemple fribourgeois

En 2019, 12'000 personnes avaient manifesté à Fribourg à l'occasion de la Grève féministe. Les militantes fribourgeoises espèrent une mobilisation aussi forte cette année.

"On sait qu'il y aura une affluence record. Les collectifs de la Grève féministe sont restés très actifs depuis 2019 et on est devenu une réelle force politique", estime Catherine Friedli, secrétaire syndicale au SSP-Fribourg.

"Il y a une plus grande politisation de la population sur les questions féministes et la mobilisation prend. Il y a vraiment un intérêt sur tous les objets qu'on défend", poursuit-elle.

De son côté, le monde économique fribourgeois estime au contraire que la mobilisation s'est essoufflée depuis 2019.

"C'est très peu thématisé dans l'économie fribourgeoise.", estime Reto Julmy, directeur de l'Union patronale du canton de Fribourg. Il affirme également qu'aucune de ses collaboratrices n'a demandé congé pour pouvoir participer à la grève.

>> Voir le reportage du 12h45 :

Grève féministe: la participation est la grande inconnue à Fribourg
Grève féministe: la participation est la grande inconnue à Fribourg / 12h45 / 1 min. / le 13 juin 2023

La participation des entreprises

Peu de sociétés encouragent la Grève féministe

Les entreprises cotées à la Bourse suisse concèdent des aménagements du temps de travail pour participer à la Grève féministe. Roche dit ne pas encourager la grève, mais ne pas l'entraver, alors que pour Novartis, la participation à la manifestation "ne constitue pas une absence justifiée et n'est donc pas rémunérée".

Chez UBS également, elle doit se faire sur le temps de vacances ou être compensée dans le cadre du temps de travail annuel, "en accord avec le responsable hiérarchique".

Selon Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l'égalité auprès de Travail.Suisse, la manifestation est pourtant plus que jamais nécessaire, dans la mesure où la part de la différence salariale qui n'est pas expliquée autrement que par le genre a régulièrement augmenté au cours des dix dernières années.

>> Voir le sujet du 19h30 de la RTS :

La grève féministe divise les employeurs. Le secteur public se montre plus souple que le privé
La grève féministe divise les employeurs. Le secteur public se montre plus souple que le privé / 19h30 / 2 min. / le 13 juin 2023

Egalité salariale

Peu de sociétés cotées en Bourse sur la liste blanche de Travail.Suisse

Sur les quelque 250 sociétés cotées à la Bourse suisse, une douzaine seulement ont pris l'initiative de s'inscrire sur la liste blanche mise en place par Travail.Suisse dans le but de promouvoir les bonnes pratiques en matière d'égalité salariale.

Face à l'absence de progrès dans la lutte contre la discrimination salariale, Travail.Suisse a lancé début juin une liste noire visant à dénoncer les entreprises contrevenant à la Loi sur l'égalité (LEg).

Cette initiative est vertement critiquée par l'Union patronale suisse (UPS) et l'Union suisse des arts et métiers (USAM), qui craignent des dérives délétères au vu du caractère anonyme des dénonciations recueillies par la plateforme.

Seuil de tolérance

Selon une étude de l'Université de St-Gall mandatée par l'UPS menée auprès de plus de 615 entreprises employant au moins 100 personnes, soit 10% de celles tenues d'effectuer une analyse d'égalité salariale, 99,3% utilisant l'outil d'autocontrôle mis à disposition par la Confédération (Logib) respectent la LEg.

L'organisation patronale reconnaît une différence de salaire inexpliquée de 3,3%, mais qui s'inscrit dans le cadre du seuil de tolérance de 5% fixé par le Bureau fédéral de l'égalité.

Or ce dernier "découle d'une estimation grossière de la marge d'erreur lors de la création de Logib il y a 20 ans", estime Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l'égalité auprès de Travail.Suisse.

De son côté, l'UPS affirme qu'une différence de salaire inexpliquée ne permet pas automatiquement de conclure à une discrimination salariale, dans la mesure où "d'autres critères déterminants pour le salaire qui ne sont pas pris en compte entrent en jeu".

>> Ecouter les explications de Cynthia Racine dans Forum :

Le point sur les études traitant d’inégalités salariales: Interview de Cynthia Racine
Le point sur les études traitant d’inégalités salariales / Forum / 2 min. / le 13 juin 2023

Abus sexuels

Pétition de 7500 signatures contre le concert de Rammstein à Berne

Une pétition demandant l'annulation des deux concerts prévus les 17 et 18 juin à Berne du groupe allemand Rammstein, dont le chanteur est accusé d'abus sexuels sur des jeunes femmes, a recueilli quelque 7500 signatures. Elle a été remise mardi après-midi aux organisateurs de l'événement.

Un collectif emmené par la Jeunesse socialiste suisse (JS) attend des organisateurs des concerts qu'ils prennent les "milliers de voix au sérieux". Pour la JS suisse et ses partenaires, les organisateurs doivent prendre leur responsabilité devant le public dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

"A la veille de la Grève féministe, il est nécessaire de prendre une position claire contre les violences sexuelles, subies par une majorité de femmes dans ce pays", a déclaré Mathilde Mottet, vice-présidente de la JS suisse.

>> Relire : Nombreux appels à l'annulation du concert de Rammstein à Berne

Solidarité fiscale

Des députées vaudoises veulent changer la loi

Plusieurs députées ont fait le forcing mardi devant le Grand Conseil vaudois pour abolir la responsabilité solidaire pour dette fiscale en cas de séparation pour les montants d'impôts impayés. Le Conseil d'Etat a promis de réagir "rapidement".

Vaud est le seul canton romand où subsiste cette règle. Ailleurs, mais aussi pour l'impôt fédéral, la solidarité fiscale s'arrête dès que les époux ne vivent plus en ménage commun.

La pratique vaudoise pénalise en grande majorité des femmes. Celles-ci, malgré leur séparation, doivent parfois rembourser la dette fiscale que leur ex-conjoint a contractée à l'époque où ils vivaient ensemble.

Plusieurs députées ont dénoncé mardi, à la veille de la Grève féministe, cette "discrimination", cette "injustice" qui plonge des femmes dans "la spirale infernale de l'endettement". Elles ont critiqué l'argument du Conseil d'Etat, qui affirme que c'est en raison d'un problème informatique que la loi ne peut pas encore être modifiée.

Les femmes en politique

Qu'a apporté la vague violette des élections fédérales de 2019?

En 2019, une vague violette, couleur de la grève des femmes, avait déferlé dans les rues, puis au Parlement lors des élections fédérales. Jamais autant de femmes n'avaient alors été élues à Berne.

Le bilan est plutôt positif pour les élues contactées. Nouvelle définition du viol lors de la réforme du droit pénal sexuel, prévention contre la violence domestique, congé paternité ou encore médecine de genre: plusieurs dossiers sur l'égalité ont avancé ces quatre dernières années.

Politiciennes de gauche comme de droite et du centre saluent les alliances interpartis, tout comme la solidarité entre femmes parlementaires.

Mais les différences partisanes persistent, par exemple sur les questions économiques et financières.

Pour les élues de gauche, la pilule de l'augmentation de l'âge de la retraite des femmes ne passe toujours pas.

>> Relire : Qu'a apporté la vague violette des élections fédérales de 2019 au Parlement?

Les femmes dans le monde académique

Une exposition à Neuchâtel

Une nouvelle exposition temporaire, aux Galeries de l'histoire de Neuchâtel, s'intéresse à la présence féminine au sein de l'université du chef-lieu. Elle interroge l'espace accordé aux femmes dans le monde académique, la manière dont elles ont marqué l'université et comment l'institution les a marquées.

L'exposition, à visiter à partir de mercredi et jusqu'au 28 janvier 2024, a été élaborée par des étudiants et des étudiantes de l'Université de Neuchâtel (UniNE).

Un pan encore méconnu du passé de l'institution a été étudié à travers le portrait d'une dizaine de femmes qui ont fréquenté l'Université de Neuchâtel comme étudiantes, chercheuses ou professeures.

On y découvre une Suisse relativement avant-gardiste dans l'accueil de femmes sur les bancs de ses différentes universités dès les années 1860, y compris à Neuchâtel.

Il faut attendre 1943 pour voir la première femme être nommée professeure, la mathématicienne Sophie Piccard, de Saint-Pétersbourg. Aujourd'hui, un tiers du corps professoral est féminin alors que les étudiantes sont majoritaires depuis plus de 30 ans.

Les femmes en milieu rural

L'engagement de Swissaid

Swissaid lancera le 14 juin le podcast en cinq volets "En quête de solutions - Cinq facettes de la faim" à l'occasion de la Grève féministe.

La Fondation pour la coopération au développement a récolté l'an dernier 13,3 millions de francs de dons et de contributions à des projets. "Le réchauffement climatique aggrave la crise alimentaire dans le monde", s'inquiète-t-elle samedi dans un communiqué.

"Pour y faire face, l'agroécologie et l'égalité des genres sont des axes essentiels", a expliqué sa responsable médias Delphine Neyaga. "Les femmes paysannes nourrissent la planète, mais sont les premières à souffrir de la faim lorsque l'alimentation vient à manquer" dans les pays en développement. "Notre action dans le monde rural vise à les faire gagner en autonomie."