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La formation du personnel de cabine de Swiss, entre rêves et contraintes

Le secteur aérien manque de stewards et d'hôtesses de l'air, mais ces métiers font-ils encore rêver?
Le secteur aérien manque de stewards et d'hôtesses de l'air, mais ces métiers font-ils encore rêver? / 19h30 / 5 min. / le 11 juin 2023
Après avoir licencié à tour de bras durant la pandémie, le secteur aérien embauche à nouveau massivement. Rien que cette année, la compagnie Swiss prévoit d'embaucher un millier de nouvelles hôtesses de l'air et de stewards. Plongée dans une formation intensive.

Malgré l'effondrement du secteur de l'aviation et un salaire d’entrée de 3500 francs, le métier d'hôtesse de l'air et de steward fait encore rêver de nombreuses personnes. C'est le cas de Kiliann, un Français en formation pour devenir membre d'équipage chez Swiss.

"Le domaine de l’aérien, quand tout va bien, c’est très bien. Quand tout va mal, c’est compliqué. Concernant le salaire, pour moi ce n’est pas l'un de mes premiers objectifs, c’est vraiment de pouvoir faire mon métier", explique Kiliann dans le 19h30.

Le métier n'en reste pas moins contraignant, à commencer par les codes vestimentaires. Les règles sont strictes: pantalon obligatoire pour les hommes, jupe et rouge à lèvres pour les femmes. Cette obligation est jugée obsolète et discriminatoire par le syndicat du personnel de cabine de Swiss.

Un avis que ne partage pas Esther Filacanavo, instructrice "Appearance" pour la compagnie: "Je trouve que c’est plutôt classique que conservateur. Et le classique, c’est la femme avec la jupe, le rouge à lèvres et l’homme avec le pantalon."

Nécessaire empathie

Le métier est codifié et stressant. Alors qu'un conflit social agite la compagnie Swiss, l'instructeur Sandro Allenbach prodigue quelques conseils "détente" aux futurs stewards.

Tout est irrégulier. Si on ne fait pas attention, il peut arriver par moments qu'on se sente très seul

Sandro Allenbach, chez Swiss

"C’est un métier demandant. On donne beaucoup d'énergie, c’est beaucoup de travail, mais c’est aussi un style de vie complètement différent. Tout est irrégulier. Si on ne fait pas attention, il peut arriver par moments qu'on se sente très seul", met en garde Sandro Allenbach.

Les hôtesses et les stewards doivent aussi savoir gérer les passagers au comportement parfois difficile. Alors que les avions s'annoncent bondés cet été, les futurs membres d'équipage apprennent à développer de l’empathie.

Dans une alternance de jeux de rôles, les aspirants et aspirantes se confrontent à différentes situations et apprennent à désamorcer les conflits avec les passagers.

Nouvelles destinations

Après la théorie, la pratique débute dès la septième semaine de formation. Le premier vol de Kiliann l'envoie à Lisbonne. Trente minutes avant le décollage, à l’arrière de l’appareil, sous l'œil du formateur, il contrôle le matériel de secours: protection anti-feu, lampe-torche et défibrillateur. Une heure plus tard, à 10’000 mètres d’altitude, Kiliann effectue son premier service en cabine.

Fin juin, ses trois mois de formation intensives prendront déjà fin. A l'atterrissage à Lisbonne, Kiliann peut se projeter dans son futur métier. "Je vois que ça va être très bien. Je ne me fais pas de souci. Chez Swiss, on ouvre de nouvelles destinations."

Walter Schrepfer et Julien Guillaume/asch

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