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L'OMS élit la Suisse à son Conseil exécutif pour trois ans

L'intérieur du siège de l'OMS à Genève. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La Suisse va siéger à l'OMS / Le Journal horaire / 22 sec. / le 26 mai 2023
La Suisse va siéger dès mercredi prochain pour trois ans au Conseil exécutif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La guerre en Ukraine s'est invitée dans son élection vendredi à Genève par les membres de l'institution lors de l'Assemblée mondiale de la santé.

Au sein de cet organe de 34 des 194 pays de l'OMS, la Suisse se retrouvera aux côtés d'Etats comme la Syrie, le Yémen ou l'Afghanistan, où la santé a été affectée par les conflits. En dehors d'elle, la Corée du Nord ou encore l'Ukraine sont parmi les 10 nouveaux membres validés.

L'élection n'a pas été sans rebondissements. Comme les pays devaient être désignés en bloc, il a fallu un vote, pour la première fois depuis 1977, demandé par la Russie, qui s'opposait à l'arrivée de son ennemi ukrainien dans l'organe. Cette liste a obtenu 123 voix, contre 13 abstentions. Après le scrutin, la Russie a regretté l'élection "d'un pays qui va politiser le Consseil exécutif". L'Ukraine a salué de son côté une "défaite éblouissante" pour Moscou et a dénoncé une "campagne de dénigrement".

"Extrêmement important" selon Berset

"C'est un moment extrêmement important", avait dit il y a quelques jours le président de la Confédération Alain Berset, en anticipant l'élection. Dans ce mandat, la Suisse veut s'engager sur la protection de la santé, la gouvernance et des systèmes de santé durables.

Le Conseil exécutif est souvent chargé de préparer le terrain ou de faire le suivi de l'Assemblée. Il rassemble des pays de toutes les régions de l'OMS.

Séance sur l'organisation

Mercredi prochain, le Conseil exécutif se réunira pour deux jours à Genève. Il doit notamment élire son bureau, dont le président. Pour cette discussion, il doit surtout se pencher sur une approche pour rendre l'organisation plus efficace.

La Suisse arrive dans cet organe, alors que la communauté internationale s'est surtout activée ces trois dernières années à la réponse à la pandémie liée au coronavirus. L'OMS a déclaré ces dernières semaines à la fois la fin de deux alertes maximales internationales, appelant toutefois les Etats membres à ne pas relâcher leurs efforts.

Plan d'action

Vendredi, la Suisse devait aussi voir une de ses initiatives sur la "santé pour la paix", lancée il y a plusieurs années avec Oman, être discutée à l'Assemblée mondiale de la santé. Un plan d'action pour l'OMS, les Etats membres et d'autres acteurs devait être approuvé.

Environ quatre cas sur cinq d'assistance humanitaire de l'OMS portent sur des territoires en conflit ou considérés comme vulnérables. De même, 70% des épidémies sont observées dans ces pays.

L'Assemblée mondiale de la santé avait approuvé mercredi une résolution exigeant que Moscou cesse "immédiatement" ses assauts contre le système de santé en Ukraine. Plusieurs dizaines de pays s'étaient toutefois abstenus, alors que la Russie n'avait pu s'appuyer sur le soutien que de quelques pays.

De même, Moscou avait proposé son propre projet de résolution sur la détérioration de la situation humanitaire, s'attirant la réprobation des alliés de l'Ukraine. Plus de 970 centres de santé ont été visés par la Russie depuis le début de la guerre, il y a plus d'un an.

ats/juma

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