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La reconnaissance faciale bientôt utilisée pour identifier les suspects en Suisse

Les Conseil fédéral souhaite que fedpol se dote d'un outil de reconnaissance faciale pour identifier les suspects. [Keystone - Ennio Leanza]
La reconnaissance faciale bientôt utilisée pour identifier les suspects en Suisse / Le Journal horaire / 1 min. / le 7 avril 2023
Les enquêteurs devraient pouvoir utiliser des empreintes ou des photos pour confondre un suspect dès 2026. Le Conseil fédéral demande au Parlement de débloquer près de 25 millions pour doter l'Office fédéral de la police d'un nouvel outil.

Fedpol dispose actuellement d'un système de comparaison d'empreintes digitales et palmaires, mais pas d'images faciales. Les coûts d'un tel système étaient trop élevés par rapport à ses avantages lors de son introduction en 2016, écrit le gouvernement dans un communiqué.

Haute fiabilité

Son successeur, nommé AFIS 2026, contiendra une telle base de données. L'évolution de la technologie a changé la donne. Les taux de reconnaissance et la fiabilité de la comparaison d'images faciales sont aujourd'hui nettement meilleurs, pointe le Conseil fédéral. Ils s'élèvent désormais à plus de 99%.

Comme pour les empreintes, les enquêteurs pourront comparer la photo d'un suspect avec des images signalétiques contenues dans le système. Actuellement, ils doivent effectuer ce travail manuellement. La comparaison automatique leur permettra d'être plus rapide et précis, selon fedpol.

Il ne s'agira toutefois que d'un instrument parmi d'autres, tient-il à préciser. Une personne ne pourra pas être condamnée sur les seuls résultats d'une comparaison faciale. D'autres indices et preuves devront être apportés par les enquêteurs.

Pas de surveillance faciale

L'actuel AFIS contient déjà le portrait de quelque 335'000 personnes. Il s'agit de suspects ou de personnes condamnées. Des images ont également été récupérées sur des caméras de surveillance. Une comparaison pourra encore être faite avec les photos des demandes de visa, déposées dans les ambassades suisses à l'étranger.

Fedpol ne pourra par contre pas utiliser d'autres sources. Pas question de comparer l'image du suspect à des photos figurant sur des documents d'identité ou sur les réseaux sociaux. Ni d'effectuer des recherches en temps réel avec des caméras de surveillance.

Il ne s'agit pas d'un système de surveillance par reconnaissance faciale pour lequel il n'existe pas de base légale, insiste le gouvernement. La protection des données sera elle la même que pour les empreintes digitales et les profils ADN.

340'000 demandes par an

Les coûts du projet et des investissements s'élèvent à 26,82 millions de francs pour les années 2024 à 2026. L'exploitation du nouveau système devrait elle coûter 5,8 millions par an.

Fedpol traite aujourd’hui plus de 340'000 demandes d'identification par an. Celles-ci émanent de différentes autorités de police, de sécurité aux frontières, des douanes et de migration nationales et internationales. Pour le Conseil fédéral, cette identification revêt une importance capitale dans la lutte contre la criminalité.

ato/juma

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