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Les sticks de poisson ont un impact environnemental élevé, selon le WWF

Des bâtonnets de poisson. [Depositphotos - Svariophoto]
Sticks de poisson: mauvais bilan écologique / On en parle / 9 min. / le 27 décembre 2022
L'impact environnemental des sticks de poisson est très élevé, conclut une étude du WWF. L'ONG a constaté que le bilan écologique des bâtonnets de colin ou de cabillaud est 3,6 fois supérieur à celui des produits similaires réalisés à base de plantes, comme le soja ou le blé.

En cette période festive de fin d’année, on ne lésine généralement pas sur les repas et la viande est bien souvent au rendez-vous. Or, si l'on sait que les produits carnés ont un impact non négligeable sur l’environnement, les produits à base de poisson ne sont pas en reste. C'est particulièrement le cas des sticks de poisson, ces bâtonnets panés cuisinés en quelques minutes au four ou à la poêle.

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a mené une étude pour connaître le bilan écologique de dix de ces produits, élaborés essentiellement à partir de colin d'Alaska et de cabillaud. Leur besoin en eau et en énergie, ainsi que l'utilisation du sol et la pollution liées à leur fabrication ont été analysés.

La recherche conclut que l'impact des sticks de poisson sur l'environnement est bien plus important que d’autres variantes végétales.

Meilleur bilan pour les sticks végétaux

La phase de production de ces produits, à savoir la pêche, est celle qui a le plus d'incidence, indique Catherine Vogler, responsable des produits de la mer au WWF Suisse, mardi dans l'émission On en parle. "C'est un pêche intensive avec de grands bateaux à diesel traînant des chaluts derrière eux", qui font diminuer le stock de poissons.

Les alternatives végétales aux bâtonnets de poisson, faites à base de soja ou de blé, sont davantage respectueuses de l'environnement. Bien que les cultures végétales aient également des conséquences sur l'environnement, "la somme totale de ces impacts est nettement moindre que la pêche industrielle", affirme Catherine Vogler.

La recherche montre en outre que la valeur nutritive des deux variantes est similaire. Pour atteindre la recommandation de l'Office fédéral de la santé concernant la quantité d'acides gras Oméga 3 à consommer, le WWF estime qu'il faudrait manger 40 sticks de poisson par semaine, ce qui augmenterait encore plus la pression sur les stocks de poisson.

Une menace sur la biodiversité

En Suisse, la consommation de poissons et de fruits de mer s’est montée en moyenne à 8,85 kilogrammes par personne en 2021, écrit le WWF dans son communiqué. Les bâtonnets de poisson sont les produits de cette catégorie les plus vendus dans le commerce de détail, après le saumon.

Et le nombre de poissons victimes de surpêche a triplé en 50 ans, passant de 10 à 34%, selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Cette surpêche est la cause principale de la perte de biodiversité dans la mer et de la diminution de la quantité totale de poissons, souligne Catherine Vogler. "Il faudrait réduire notre consommation globale de poissons. Et lorsque l'on en consomme, il faudrait choisir les alternatives qui ont le moins d'impact" sur l'environnement.

Sujet et interview radio: Marie Tschumi et Yves-Alain Cornu

Adaptation web: Isabel Ares

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