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Longtemps prisées, les haies de thuyas sont néfastes pour la biodiversité

Symbole des quartiers de villas, les thuyas n’ont plus la côte. Ils acidifient les sols et compromettent la biodiversité.
Symbole des quartiers de villas, les thuyas n’ont plus la cote. Ils acidifient les sols et compromettent la biodiversité. / 19h30 / 2 min. / le 9 décembre 2022
Les haies de thuyas sont utilisées pour délimiter les parcelles de nos jardins. Ces espèces sont pourtant mauvaises pour la biodiversité car elles acidifient les sols. Communes et propriétaires romands sont de plus en plus nombreux à s’engager pour les voir disparaître.

Plantés en masse dans les années 60, thuyas et laurelles ont longtemps été prisés pour créer des murs végétaux naturels. Pourtant, ces espèces nuisent à la biodiversité en acidifiant les sols. Certains conifères, à l'instar des thuyas, sont même dangereux. "L'opacité, l'absence de faune et leur toxicité sur les insectes butineurs et les oiseaux rendent cette espèce exotique mortelle pour la faune de chez nous", explique le Vert neuchâtelois Jean-Jacques Tritten.  

L'élu vient récemment d'acquérir une nouvelle propriété à La Chaux-de-Fonds. Comme beaucoup d'autres propriétaires, il a décidé de remplacer sa haie de thuyas par des arbustes locaux.

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L'impact sur la biodiversité inquiète de plus en plus de personnes, désireuses de trouver des alternatives.  La demande pour les arbustes indigènes a même explosé dans certaines pépinières romandes. "Nous proposons toutes sortes d'espèces comme le saule ou l'alisier. Si on veut cacher son vis-à-vis avec son voisin, le genévrier est très efficace", détaille Jean-Baptiste Bruchez, garde-forestier à Collonges-Dorénaz-Fully. "Ces espèces amènent une diversité d'insectes, d'oiseaux et de mammifères. Et c'est ça que les gens recherchent: sentir la nature chez soi."

Subventions locales

Loin d'être une lubie, plusieurs municipalités romandes s'attaquent aux haies d'espèces exotiques. Renens, Veyrier ou Yverdon-Les-Bains subventionnent les propriétaires qui remplacent leurs haies par des espèces indigènes pour favoriser la biodiversité. "Il est plus facile d'agir sur la ville et les espaces publics que chez les particuliers. Les subventions sont une invitation pour que les propriétaires s'engagent aussi", explique Mona Silli, déléguée à la durabilité à Yverdon-les-Bains.

En Suisse, les communes ont la possibilité de favoriser la biodiversité sur leur territoire. Un document de l'Office fédéral de l'environnement stipule que ces dernières jouent "un rôle crucial pour le développement de la biodiversité" mais qu'elles se montrent "souvent réticentes à exercer cette mission".

Saje

Sujet TV: Léa Jelmini

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