Les livreurs dénoncent des conditions de travail inacceptables, malgré les négociations avec l'entreprise Smood. Après une grève fin 2021, de longues discussions ont eu lieu, notamment sous l’œil de la ministre genevoise de l’économie, Fabienne Fischer. La Chambre des relations collectives de travail de Genève avait également émis une demande de mise en conformité avec le droit du travail. Malgré tout, rien ne change selon le syndicat Unia.
Comme les plaintes collectives ne sont pas possibles, les quatre livreurs ont saisi individuellement le tribunal. Selon le syndicat Unia, le litige s'élèverait à 125'000 francs. Des dizaines d'autres dossiers seraient en préparation. Parmi eux, celui d'Amir, livreur Smood à Genève. Il est engagé avec un contrat Simple Pay, une entreprise qui met des livreuses et livreurs à la disposition de Smood. Son contrat ne paie que les heures où il a des commandes et pas le temps où il doit se tenir à disposition. Il lui arrive donc de travailler 7 heures sur une journée, pour n’en être payé que 3.
Smood déplore la position d'Unia
Le syndicat Unia accuse Smood de ne pas payer les heures effectives de travail et de ne pas respecter les conditions pour les heures de nuits et de week-end. Les frais de voiture ne seraient également pas suffisamment compensés, alors même que livreuses et livreurs sont encouragés à faire des longues distances.
Contactée, l'entreprise Smood annonce n'avoir reçu pour l'heure aucune information ou convocation de la part des Prud'hommes. Elle réservera ses commentaires pour une éventuelle convocation.
L'entreprise déplore l'attitude d'Unia, qui a selon elle préféré rompre le dialogue proposé par Smood. Le syndicat aurait refusé systématiquement de fournir des éléments concret sur les livreurs qu'il représentait, ce qui aurait permis selon Smood de "régler les problématiques éventuelles".
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Sujet radio: Anouk Pernet/hkr