Publié

Ignazio Cassis promet aux Moldaves "une aide souple et rapide"

Ignazio Cassis promet aux Moldaves "une aide souple et rapide": son interview
Ignazio Cassis promet aux Moldaves "une aide souple et rapide": son interview / Forum / 6 min. / le 22 mars 2022
La Suisse a décidé d'étoffer de 2 millions de francs son aide humanitaire d'urgence pour la Moldavie. En visite dans ce pays, Ignazio Cassis a loué mardi la solidarité moldave avec l'Ukraine.

Le président de la Confédération a rencontré son homologue moldave Maia Sandu à Chisinau, au lendemain de sa visite en Pologne où il avait notamment rencontré le Premier ministre Mateusz Morawiecki et visité un centre de réfugiés ukrainiens.

Avec quelque 300'000 réfugiés ukrainiens sur son sol depuis le début de l'invasion russe chez son voisin du Sud, la Moldavie est un des principaux pays concernés par l'exode des civils.

"En tant que partenaire de longue date de la Moldavie, la Suisse continue à apporter son soutien à ce pays ainsi qu'à l'Ukraine", a assuré Ignazio Cassis lors de son passage à Chisinau, ainsi qu'il l'a indiqué sur Twitter.

"Notre rôle actuel est un rôle de gestion de crise, surtout humanitaire. Nous avons transporté ici 20 tonnes de matériel de protection et hygiénique pour gérer le flux de 100'000 migrants en provenance d'Ukraine", détaille-t-il mardi dans l'émission Forum, avant de préciser que l'ambassadeur de Suisse en Ukraine sera "installé à Chisinau pour apporter une aide humanitaire et diplomatique".

>> Les précisions de Forum :

Visite présidentielle d’Ignazio Cassis en Moldavie pour témoigner la solidarité de la Suisse
Visite présidentielle d’Ignazio Cassis en Moldavie pour témoigner la solidarité de la Suisse / Forum / 1 min. / le 22 mars 2022

"Nouveaux besoins"

Le conseiller fédéral a aussi discuté de coopération avec la Première ministre moldave Natalia Gavrilita. Il a promis de contribuer à couvrir les nouveaux besoins entraînés par la crise, à la fois dans les projets de coopération et dans l'aide humanitaire. "Notre solidarité s'exprimera par une aide souple et rapide", a assuré le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).

En conférence de presse, la présidente Maia Sandu a salué la "première historique" constituée par la visite du président de la Confédération, un geste "symbolique". La Suisse est un "partenaire important", a-t-elle dit en roumain. Elle a évoqué les besoins importants de son pays dans différents domaines et s'est réjouie de la générosité de la Suisse.

Selon l'association Moldova For Peace, la Moldavie est le pays le plus pauvre d'Europe. Environ un tiers de la population y vit sous le seuil de pauvreté. Le pays est engagé notamment dans un combat contre la corruption. La société civile moldave est fortement mobilisée en faveur des réfugiés d'Ukraine.

La Moldavie inquiète

La Moldavie est inquiète de voir la Russie s'attaquer aussi à ses frontières, a expliqué Ignazio Cassis: "Il y a cette inquiétude dans tous les peuples qui sont à la frontière de l'Ukraine, et en particulier en Moldavie, où la Transnistrie est peuplée de gens plus proches de la culture russe. Il y a donc ce sentiment d'instabilité et d'être menacé".

>> Lire aussi : Acquise à la cause russe, la Transnistrie ne veut pas la guerre pour autant

Et de rappeler que la ville d'Odessa, qui est en train d'être attaquée au sud de l'Ukraine, n'est qu'à 50 kilomètres de la frontière, ce qui suscite de la peur, d'autant plus qu'on entend les coups de l'artillerie.

Même si Ignazio Cassis a accueilli samedi le président ukrainien ukrainien Volodymyr Zelensky en visioconférence depuis la Place fédérale, il estime que la Suisse reste bel et bien neutre et toujours en mesure de proposer ses bons offices aux belligérants.

>> Lire aussi : Volodymyr Zelensky demande encore plus d'engagement de la part de la Suisse

"Le président ukrainien a demandé de faire cette visite diplomatique, qui s'est effectuée de manière virtuelle. S'il avait demandé de venir physiquement, nous lui aurions ouvert les portes, comme nous le ferions pour les deux parties en conflit. Cela fait partie de notre neutralité et de notre diplomatie. Il était donc de mon devoir de l'accueillir", a précisé le chef du DFAE dans Forum.

Pas de livraisons d'armes

Lundi, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a demandé à la Suisse de livrer des armes à l'Ukraine, ou à la Pologne pour qu'elle les livre à l'Ukraine. "Ma réponse a dû être très clairement négative, car ceci n'est pas compatible avec notre droit international, ce qu'il n'a pas trop apprécié, évidemment", détaille le conseiller fédéral. "Mais c'est la réalité, et nous sommes fiers d'être un pays neutre." 

vkiss/jpr/ats

Publié